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Meta reporte l’arrivée du chiffrement des messages sur Messenger et Instagram

23 novembre 2021
Par Kesso Diallo
Concilier la vie privée et la sécurité en ligne.
Concilier la vie privée et la sécurité en ligne. ©Azam Kamolov / Pixabay

Permettant uniquement aux personnes qui communiquent entre elles de lire les messages échangés, ce système ne devrait pas être disponible sur les deux applications avant 2023.

Pour assurer la sécurité des utilisateurs en ligne, Meta vient de repousser son projet de sécuriser les messages sur Messenger et Instagram. « Nous prenons notre temps pour bien faire les choses et nous ne prévoyons pas de terminer le déploiement du chiffrement de bout en bout par défaut sur tous nos services de messagerie avant 2023 », a expliqué Antigone Davis, responsable de la sécurité au sein de l’entreprise dans le quotidien britannique The Telegraph le 20 novembre. L’objectif du groupe californien est de protéger les communications privées des personnes tout en assurant leur sécurité en ligne.

Le chiffrement de bout en bout est un système grâce auquel seules les personnes qui communiquent peuvent lire les messages échangés. Déjà en place sur le service de messagerie WhatsApp, il devait arriver au plus tôt en 2022 sur Messenger et Instagram, comme Meta – alors encore connu sous le nom de Facebook – l’avait annoncé en avril dernier. La société explique vouloir notamment s’assurer que cela n’altèrera pas sa capacité à collaborer avec les forces de l’ordre.

Trouver un équilibre entre vie privée et sécurité des utilisateurs

Le projet de chiffrement de bout en bout de Meta a fait l’objet de critiques par rapport à la lutte contre les abus sur les plateformes : « Il y a un débat en cours sur la façon dont les entreprises technologiques peuvent continuer à lutter contre les abus et à soutenir le travail vital des forces de l’ordre si nous ne pouvons pas accéder à vos messages », a indiqué Antigone Davis. Les plateformes peuvent en effet être amenées à collaborer avec les forces de l’ordre dans le cadre d’enquêtes criminelles. Le projet de Meta suscite notamment des inquiétudes concernant la sécurité des enfants en ligne. Il pourrait par exemple empêcher de détecter les agresseurs en ligne.

Au Royaume-Uni, un projet de loi sur la sécurité en ligne est actuellement en préparation. Susceptible d’entrer en vigueur en 2023, la loi imposerait de nouvelles exigences aux réseaux sociaux et autres plateformes comme le signalement de l’exploitation des enfants, en donnant les preuves nécessaires à la traduction en justice des délinquants. Au sein de l’Union européenne, des règles temporaires ont, par ailleurs, récemment été approuvées pour permettre aux fournisseurs de services de détecter, supprimer et signaler volontairement les contenus à caractère pédopornographique. Elles ont suscité des inquiétudes de la part des militants pour la protection de la vie privée.

Pourtant, pour Meta, les utilisateurs ne devraient pas avoir à choisir entre la vie privée et la sécurité. Selon Antigone Davis, la firme californienne travaillerait avec des experts dans ces deux domaines, mais aussi avec des gouvernements pour bien faire les choses. La responsable de la sécurité affirme également que même avec le chiffrement de bout en bout, la société serait en mesure de détecter les abus grâce à des données non cryptées, des informations sur le compte, mais aussi des rapports provenant des utilisateurs.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste