L’épilation au laser à domicile fait partie des innovations du marché bouillonnant de la beauty tech. Une solution qui permettrait de se débarrasser des poils « définitivement et durablement ».
Entre appareils de coiffure ultratechnologiques, utilisation de l’IA pour créer une expérience de produits ou services sur mesure et déferlement d’appareils domestiques issus du domaine professionnel, le marché de la beauty tech est particulièrement dynamique.
L’épilation au laser à domicile fait partie des dernières nouveautés en date. Sa promesse ? Se débarrasser des poils de manière définitive et durable. Contrairement à l’épilation à la lumière pulsée (IPL), le laser offrirait une solution quasiment permanente.
Hérité du domaine pro
Comme les masques Leds pour traiter les signes de l’âge et les irritations, l’épilation au laser est une technologie inspirée du domaine professionnel. Jusque récemment, pour profiter d’une épilation définitive au laser, il fallait s’adresser à un dermatologue ou à un médecin esthétique. D’ailleurs, selon la loi (arrêté du 6 janvier 1962 cité sur le site de la DGCCRF) « les médecins ont le monopole de l’épilation au laser ».
Pourtant, de rares marques, notamment Epilady et Current Body, commercialisent des épilateurs laser destinés au grand public. Les deux fabricants assurent que leur équipement est parfaitement sécurisé. Il a en outre passé tous les tests requis pour pouvoir être mis sur le marché. Current Body évoque notamment un « agrément par la FDA » (Food and Drug Administration).
Sachant que l’épilation au laser dans un cadre domestique est assez récente, cela n’est pas très surprenant. Car, selon le même arrêté, l’épilation à lumière pulsée est, elle aussi, réservée aux médecins. La DGCCRF indique juste qu’une « évolution de la réglementation, en cours d’élaboration, doit permettre de régulariser la situation des professionnels non-médecins pratiquant l’IPL, et d’imposer à l’ensemble des professionnels diverses obligations visant à sécuriser cette pratique (formation notamment). Les modalités précises de cette ouverture doivent encore être précisées. » Concernant l’IPL, la loi ne statue pas non plus sur les dispositifs grand public, pourtant pas récents et désormais très répandus.
Sur son site, Epilady précise que « la puissance de l’EPILASER est notablement plus faible que celle des dispositifs médicaux utilisés par les dermatologues », raison pour laquelle il n’est pas nécessaire de porter des lunettes pour se protéger. C’est rassurant quand on sait qu’on va utiliser soi-même une technologie normalement réservée aux professionnels, qui fonctionne peu ou prou en « brûlant » la racine des poils. On est un peu plus surpris de lire sur le site de CurrentBody que « l’appareil d’épilation laser CurrentBody Skin possède la puissance des appareils laser en clinique » tout en exploitant la même technologie.
Quoi qu’il en soit, les deux constructeurs recommandent d’effectuer un test cutané sur une petite zone un ou deux jours avant une utilisation plus étendue.
Une épilation vraiment définitive ?
La lumière pulsée était jusqu’alors la principale alternative au rasoir, à la cire ou à l’épilateur électrique à domicile. Contrairement à l’IPL, le laser est présenté comme une solution quasiment définitive. Epilady parle d’une « réduction significative de la pilosité » après « un programme de deux séances par semaine pendant 8 à 12 semaines ».
De son côté, CurrentBody évoque une réduction des poils de 80 % en un mois et « des résultats qui peuvent durer jusqu’à un an après les séances de traitement ». Le fabricant recommande le rythme d’utilisation suivant : trois fois par semaine pendant trois semaines, puis une fois par semaine de la quatrième à la douzième semaine et au-delà, une utilisation par semaine jusqu’à l’obtention du résultat souhaité. La marque précise néanmoins que des poils peuvent repousser « à la suite de cycles pileux ou de changements hormonaux » ; il suffit alors de traiter la zone concernée.
Quelles différences avec l’IPL ?
Le laser envoie un faisceau lumineux de haute intensité. Transformée en chaleur, la lumière brûle et détruit le follicule pileux. Comme dans le cas de l’IPL, la lumière est absorbée par la mélanine (qui pigmente le poil), puis véhiculée jusqu’à sa racine. À la différence que le faisceau lumineux du laser est plus concentré, donc plus ciblé. C’est ce qui permet de détruire la racine du poil, quand, dans le cas de l’IPL, le follicule pileux est en quelque sorte « endormi ». L’épilation au laser promet donc une réduction permanente et définitive des poils, quand la lumière pulsée assure une repousse ralentie et en moindre quantité.
Alors qu’il est recommandé d’éviter d’utiliser un épilateur à lumière pulsée plusieurs jours avant et après une exposition au soleil, le laser offre un peu plus de souplesse. A priori, ces appareils peuvent être utilisés la veille d’une séance de bronzette. Toutefois, CurrentBody conseille de ne pas faire de traitement après une exposition au soleil. Alors que pour Epilady, un traitement peut être effectué avant ou après une exposition, à condition que la peau ne soit pas sensibilisée par un coup de soleil. Comme pour l’IPL, donc, le printemps semble être le bon moment pour démarrer un traitement d’épilation au laser.
À qui est-ce destiné ?
Comme l’IPL, l’épilation au laser s’adresse à un large public, mais pas à tout le monde. D’abord, cela n’est pas adapté à toutes les peaux. Epilady comme CurrentBody recommandent l’utilisation sur les peaux très claires (type I selon la classification de Fitzpatrick) à mates (type IV), mais pas sur les peaux foncées ni très foncées, la technologie pouvant entraîner des risques de brûlures. Plusieurs réglages d’intensité sont proposés.
Quant à la couleur des poils, la lumière étant véhiculée par le pigment, le laser ne fonctionne pas sur les poils blonds, gris, blancs ni roux.
Les deux fabricants déconseillent l’utilisation du laser pour les femmes enceintes ou allaitantes (comme l’IPL). Epilady indique qu’il est possible d’utiliser son Epilaser sur toutes les zones du corps, excepté la partie supérieure du visage (yeux, front, narines, oreilles), la poitrine et les zones intimes. Les hommes peuvent l’utiliser, y compris sur leur barbe, auquel cas la marque met en garde : « Il convient donc d’être sûr de désirer un résultat définitif (par exemple, pour la barbe). »
Au contraire, le modèle de CurrentBody « ne convient pas pour une utilisation sur le visage, la mâchoire ou le cou des hommes », les poils de barbe étant trop denses. Il peut en revanche être utilisé partout ailleurs sur le corps : jambes, bras, maillot, aisselles, pieds, mains, dos, ventre, bas du visage (pour les femmes) et aussi sur la poitrine.
Étant donné qu’on ne se débarrasse pas des poils en une séance, on peut être tenté de les éliminer autrement. Il est tout à fait possible de les raser entre deux traitements au laser. En revanche, la cire ou l’épilateur électrique sont à éviter.
Combien ça coûte ?
Ces appareils sont plus récents, moins démocratisés et plus onéreux que les épilateurs à lumière pulsée : comptez de 700 € pour le modèle filaire de CurrentBody à 1 000 € pour l’Epilaser sans fil. Toutefois, Epilady met en avant un atout intéressant par rapport aux appareils à lumière pulsée dont la durée de vie de l’ampoule est limitée à un certain nombre de flashs : l’utilisation de l’épilateur laser est illimitée. Par ailleurs, la marque fait une comparaison tarifaire avec une prestation réalisée en cabinet médical, où « un forfait jambes entières, maillot, aisselles et visage peut grimper à 2 000 € ».