Entretien

Blockbuster, héritage, Wes Ball : le casting de La Planète des singes revient sur Le Nouveau Royaume

06 mai 2024
Par Lisa Muratore
“La Planète des singes : le nouveau royaume” est attendu le 8 mai 2024 dans les cinémas.
“La Planète des singes : le nouveau royaume” est attendu le 8 mai 2024 dans les cinémas. ©20th Century Studios

À l’occasion de la sortie de La Planète des singes : le nouveau royaume, L’Éclaireur a rencontré ses trois acteurs principaux, Owen Teague, Freya Allan et Kevin Durand.

Après la trilogie consacrée à César, la saga de La Planète des singes s’offre un nouveau film sous la houlette de Wes Ball. Le réalisateur à qui l’on doit la saga du Labyrinthe (2014-2018) propose dans les salles obscures, ce mercredi 8 mai, une suite aux longs-métrages de Rupert Wyatt et de Matt Reeves avec Le Nouveau Royaume. Porté par Owen Teague, Freya Allan et Kevin Durand, ce nouvel épisode se déroule plusieurs générations après la mort de César. À cette époque, les humains ont perdu toutes leurs fonctions cognitives et les singes sont parvenus à établir de véritables communautés.

Cependant, celle de Noa, un groupe paisible et pacifiste, va finalement être décimée et finir emprisonnée par un redoutable tyran, désireux de construire son nouvel empire. Pour sauver les siens, le jeune singe va entamer un périlleux voyage à l’occasion duquel il fera la rencontre de Mae, une humaine pas comme les autres.

La Planète des singes : le nouveau royaume.©20th Century Studios

Entre blockbuster et récit initiatique, La Planète des singes : le nouveau royaume présente des personnages inédits, à qui de nouveaux interprètes prêtent leurs traits. Un trio de tête que L’Éclaireur a rencontré afin de parler de l’héritage de la franchise, mais aussi de la préparation et de leur rôle. Rencontre.

La Planète des singes est une immense franchise qui a traversé des générations. Qu’est-ce qui la rend si unique dans le paysage cinématographique ?

Kevin Durand : La façon dont les humains ont eu le contrôle sur les singes grâce à leurs laboratoires est passionnante. Ils ont aussi trouvé une façon d’élever leur conscience à travers leurs recherches, mais, dans la saga, les singes sont finalement devenus plus intelligents que les humains. Je trouve cela très drôle et intéressant, d’autant plus que l’on peut comparer cela avec la naissance de l’intelligence artificielle aujourd’hui. On est d’ailleurs en train de voir ce qu’il se passe avec cette nouvelle technologie. Peut-être qu’un jour, elle sera plus intelligente que nous aussi ! La saga de La Planète des singes est assez unique de ce point de vue là, car elle offre un parallèle entre les civilisations et nos comportements en tant qu’humains.

Noa dans La Planète des singes : le nouveau royaume.©20th Century Studios

Owen Teague : Je ne connais aucune autre franchise qui prend le modèle des blockbusters tout en proposant une signification profonde, qui nous permette de repenser notre expérience en tant qu’humains. Par ailleurs, cette saga est traversée par des personnages non humains. Malgré cela, on arrive à éprouver de l’empathie pour eux, à tel point que l’on est de leur côté tout au long des films. 

Freya Allan : Il faut aussi se rappeler que ce sont des humains qui incarnent les singes. Je me souviens, quand j’ai vu La Planète des singes : l’affrontement (2014), j’ai été bluffée par les effets spéciaux et la CGI. C’est rare de voir une saga utiliser un tel niveau de motion-capture

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Freya, on peut dire que vous êtes habituée aux grosses franchises, notamment grâce à votre travail sur The Witcher. En quoi votre expérience sur la série vous a-t-elle aidée sur le tournage de La Planète des singes

F. A. : Mon expérience a été très utile, car The Witcher a vraiment été, pour moi, une école d’arts dramatiques. La série m’a tout appris. J’ai pu apprendre des choses que je n’avais pas eu l’occasion d’apprendre auparavant, comme l’équitation ou à faire mes propres cascades. En arrivant sur le film, j’ai pu utiliser à nouveau ces compétences. 

Freya Allan incarne Mae dans La Planète des singes : le nouveau royaume.©20th Century Studios

Kevin et Owen, comment avez-vous appréhendé vos rôles de singes, notamment dans la recherche des mouvements et de la voix ?

K. D. : Tout d’abord, il fallait devenir un autre type d’animal. Pendant plusieurs semaines, nous avons étudié les mouvements des singes, notamment ceux des bonobos. Chaque jour, Owen et moi travaillions six à huit heures. On pensait aux différences entre le corps des humains et celui des singes. Il a fallu aussi trouver nos voix. Pour ma part, quand j’ai pu mélanger le corps et la voix, j’ai trouvé mon personnage ; ce singe qui désire un avenir heureux pour ses semblables et qui ne veut laisser aucun pouvoir aux humains.

O. T. : J’ai passé une semaine dans un sanctuaire pour chimpanzés en Floride, à une heure environ de là où j’ai grandi. Le directeur du sanctuaire m’a laissé observer ces animaux. Là-bas, j’ai rencontré Bentley, un chimpanzé qui, quand je l’ai vu pour la première fois, lisait un magazine avec ses pieds [rires]. C’est l’un de mes meilleurs souvenirs. J’ai perçu une véritable intelligence et curiosité dans son regard. J’ai eu l’impression qu’il savait quelque chose à mon propos et sur le monde qui l’entoure. Je me suis inspiré de lui pour construire le personnage de Noa.

Proximus Caesar dans La Planète des singes : le nouveau royaume.©20th Century Studio

J’ai aussi parlé avec Andy Serkis, qui incarnait César dans les précédents films. Je lui ai demandé conseil. Il m’a dit de trouver qui était ce singe à l’intérieur et de le laisser exister à travers la voix et le corps. 

Quel genre de réalisateur est Wes Ball sur un tournage ? En quoi est-il le cinéaste idéal pour offrir à La Planète des singes une nouvelle direction ? 

K. D. : C’est un homme avec un imaginaire incroyable. Il voit le monde avec tellement de détails. La première fois que j’ai parlé avec Wes, il m’a montré des visuels. Il ne savait pas que j’étais déjà très intéressé par le film et par l’univers de La Planète des singes. Je voulais l’aider à raconter son histoire. Il m’a montré des storyboards impressionnants sur lesquels on découvrait les décors ; de grandes bâtisses qui appartenaient à l’époque humaine et qui ressemblaient désormais à de grands arbres majestueux. Wes a vraiment pensé à tout sur ce tournage. C’était un guide passionné sur le plateau. Il n’hésite pas à vous demander votre avis et il ne veut pas vous dicter votre travail. Au contraire, il voulait que ce soit un vrai travail de groupe. 

Bande-annonce du nouvel opus de La Planète des singes.

F. A. : Nous l’adorons ! C’est un artiste très intelligent, capable de vous guider sur un tournage, en vous donnant des idées auxquelles vous n’aviez même pas pensé. Il comprenait chacun de nos personnages et nous forçait à nous dépasser. C’est aussi un cinéaste très sensible. C’est très rare d’avoir, sur un plateau, quelqu’un qui peut autant vous guider, et en même temps faire preuve d’une grande émotion. Wes est un visionnaire. 

O. T. : C’est une véritable boule d’énergie sur un tournage. Quand on arrivait sur le plateau, il nous donnait toutes les indications qu’il possédait pour que tout le monde soit le plus à l’aise possible. Il vous donne envie de faire le film, mais surtout de l’aimer et d’en être fier. Chaque personne voulait être là et s’investir pour le projet. Wes est un véritable leader. C’est très inspirant d’être entouré de ce genre de personne sur un film. 

La Planète des singes : le nouveau royaume, de Wes Ball, avec Owen Teague, Freya Allan, et Kevin Durand, 2h25, le 8 mai au cinéma.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste