Critique

La jeune fille et les paysans : pourquoi faut-il voir ce film d’animation adapté d’un prix Nobel ?

21 mars 2024
Par Lisa Muratore
“La jeune fille et les paysans” est en salles depuis le 20 mars 2024.
“La jeune fille et les paysans” est en salles depuis le 20 mars 2024. ©Dominika Andrzejewska

Diffusé depuis le 20 mars dans les salles obscures françaises, La jeune fille et les paysans est une véritable fresque picturale et humaine. Une pépite d’animation, capable de créer la surprise.

En salles depuis le 20 mars, La jeune fille et les paysans est l’adaptation cinématographique et animée du Prix Nobel de Littérature 1924, Les paysans de Ladislas Reymont. Imaginé par les réalisateurs de La passion de Van Gogh (2017), DK et Hugh Welchman, ce nouveau long-métrage utilise la même technique d’animation sur peinture. Un procédé qui offre un résultat bluffant techniquement, artistiquement, et qui fonde l’âme unique de ce long-métrage.

Un procédé d’animation unique

Si la patte de La jeune fille et les paysans peut surprendre au premier abord, loin de l’esthétique classique des films d’animation, elle révèle surtout d’une technique animée interessante mêlant d’abord prises de vue réelles, puis reproduction sur peinture images par images. Ce procédé rend à la fois compte de l’imaginaire qu’offre la forme animée, mais aussi du réalisme que propose les prises de vue réelles.

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La jeune fille et les paysans présente un dynamisme certain, notamment dans la représentation des séquences de danse traditionnelles et de combat. Nul doute que les artistes ont redoublé d’efforts pour ce long-métrage lui offrant une envergure plus large que La passion de Van Gogh.

Un réalisme puissant

Adapter un roman de plus 1000 pages était un sacré défi. Car La jeune fille et les paysans est une véritable fresque picturale, et humaine qui raconte l’histoire de la jeune Jagda — doublée en français par l’actrice des Amandiers (2022) et de Mon Crime (2023) Nadia Tereszkiewicz — au XIXe dans un village polonais en pleine ébullition. Promise à riche propriétaire terrien, celle-ci va se révolter et renverser l’ordre établi ainsi que les traditions afin de prendre son destin en main.

À l’image des quatre saisons présentées à travers le film, La jeune fille et les paysans propose une multitudes de thèmes comme le féminisme, l’hymne à la nature tout en abordant les difficultés sociales d’une classe paysanne et ouvrière dans la Pologne du XIXe siècle, le tout dans un drame historique.

Bande-annonce de La jeune fille et les paysans.

Il en ressort un réalisme d’une grande puissance, une fable sensationnelle et prenante qui ne manque jamais de rythme, ou d’émotion. La force du long-métrage réside également dans son parti pris sans concession qui choisit de montrer avec une grande liberté la passion de son héroïne, son désir, et la violence d’un monde, au bord de la crise de nerfs.

La jeune fille et les paysans est loin d’être un film d’animation comme les autres. Porté par de véritables comédiens, ce long-métrage pour adulte offre un retour dans le passé étonnamment passionnant, d’une grande beauté. Après La passion de Van Gogh, le duo de réalisateur frappe fort une nouvelle fois avec une proposition inédite. De quoi peut-être s’offrir le même succès que le précédent long-métrage, et crée la surprise. Pour rappel, La passion de Van Gogh est devenu le film  polonais ayant connu le plus de succès au box-office mondial. Sera-t-il détrôné par ce nouveau long-métrage d’animation ?

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste