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C’est quoi Wizz, cette appli française accusée d’être utilisée pour de la sextorsion ?

02 février 2024
Par Kesso Diallo
Wizz a commercialisé son application de rencontres semblable à Tinder comme un « espace sûr » pour se faire de nouveaux amis.
Wizz a commercialisé son application de rencontres semblable à Tinder comme un « espace sûr » pour se faire de nouveaux amis. ©Capture d'écran/Wizz

Semblable à Tinder, elle a été supprimée des magasins d’applications d’Apple et de Google.

Les réseaux sociaux ne sont pas les seuls à être pointés du doigt pour les dangers qu’ils présentent pour les jeunes. Cette semaine, Apple et Google ont retiré l’application française Wizz de l’App Store et du Play Store, rapporte NBC News. Appartenant à l’éditeur de jeux mobiles Voodoo, elle permet de créer et de faire défiler des profils affichant la photo, le prénom, l’âge, l’état et le signe de zodiaque d’une personne. 

Wizz a commercialisé son application de rencontres semblable à Tinder comme un « espace sûr » pour se faire de nouveaux amis, permettant à des utilisateurs âgés d’au moins 13 ans d’y créer des comptes pour se connecter avec d’autres d’un âge similaire au leur. Pourtant, selon le Centre national contre l’exploitation sexuelle, un organisme qui lutte contre les abus et l’exploitation sexuelle, elle a été utilisée pour extorquer de l’argent à des enfants après les avoir incités à envoyer des images explicites en ligne. Un crime connu sous le nom de sextorsion.

Retrait d’une application dangereuse

Apple et Google ont décidé de retirer Wizz de leurs magasins d’applications après avoir été alertés par le Centre national contre l’exploitation sexuelle. « Nous prenons au sérieux les violations de l’App Store et nous apprécions votre démarche. L’application a été retirée de la boutique en ligne et nous sommes en contact avec le développeur », a écrit Apple dans un mail en réponse à l’organisme. 

Un porte-parole de Google a, lui, cité la politique de l’entreprise sur la mise en danger des enfants pour justifier le retrait de l’application. Cette dernière stipule que les applications doivent interdire aux utilisateurs de « créer, télécharger ou distribuer du contenu qui facilite l’exploitation ou la maltraitance des enfants ». Dans un message publié sur X (ex-Twitter), l’organisme a remercié les deux sociétés d’avoir supprimé une « application qui a mis en relation des enfants avec des inconnus, conduisant à du pédopiégeage et à des abus »

Inquiétude croissante

De son côté, Wizz a affirmé travailler « en étroite collaboration avec les équipes [d’Apple et de Google, ndlr] pour clarifier les garanties étendues de notre plateforme pour les utilisateurs. Nous espérons résoudre ce problème bientôt »

Les inquiétudes autour de l’application ne datent pourtant pas d’hier. Elles se sont accrues ces derniers mois au fur et à mesure que des groupes de recherche sur la sécurité des enfants et la technologie ont recueilli davantage d’informations sur Wizz. Selon une récente étude du Network Contagion Research Institute, un organisme à but non lucratif qui étudie la propagation de l’extrémisme, de la haine et de la criminalité en ligne, des victimes ont déclaré « avoir été la cible de sextorsion quelques minutes après avoir rejoint l’application ». Les chercheurs ont également remarqué plusieurs plaintes sur l’App Store et le Google Play Store à propos de Wizz, des utilisateurs indiquant que l’application « diffusait des publicités pornographiques à des mineurs ».

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste