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Ces réseaux sociaux français qui veulent concurrencer les géants américains

13 janvier 2024
Par Kesso Diallo
Plusieurs réseaux sociaux ont souffert de l'arrivée des plateformes américaines.
Plusieurs réseaux sociaux ont souffert de l'arrivée des plateformes américaines. ©Tada Images/Shutterstock

BeReal, Capture… Plusieurs plateformes ont vu le jour ces dernières années pour proposer une expérience différente aux internautes.

Instagram, Snapchat, YouTube… La majorité des réseaux sociaux sont américains. Pourtant, d’autres plateformes à succès sont originaires de France, bien que certaines n’existent plus aujourd’hui. Si plusieurs de ces applications sont encore inconnues du grand public, elles entendent bien devenir de véritables concurrentes face aux mastodontes outre-Atlantique.

Des réseaux sociaux tombés dans l’oubli

Avant d’entrer dans le vif du sujet, petit détour par le passé avec Skyblog. Créée en 2002, cette plateforme française a tiré sa révérence en août dernier. Considérée comme une pionnière des réseaux sociaux et prisée des adolescents au début des années 2000, elle permettait aux internautes de créer des blogs et d’y publier des textes et des photos, mais aussi de diffuser des liens et de commenter des pages.

« Le slogan de la plateforme, c’était “ici T libre” avec un grand T. Une expression libre qu’il faut absolument replacer dans le contexte des années 2000, puisqu’il y avait à ce moment-là sur les réseaux, sur les Skyblogs, une découverte de l’expression individuelle orientée vers tous », expliquait son fondateur Pierre Bellanger à Radio France en août dernier.

Skyblog a tiré sa révérence.©Skyrock

Musique, sport, people… Les blogs étaient tournés vers divers centres d’intérêt. Très populaire, Skyblog est même devenu le 17e site le plus utilisé au monde en 2007. L’application n’a cependant pas tenu face aux réseaux sociaux comme Facebook et aux smartphones, étant reléguée au passé d’Internet.

L’arrivée du premier réseau social de Meta a aussi fait une autre victime en France : Copains d’avant. Créé en 2001, il permettait aux utilisateurs de retrouver d’anciens camarades de classe. Presque aussi connu que Facebook (93 % contre 97 %) dans l’Hexagone en 2009, le site comptait plus de membres que la célèbre plateforme. Selon une étude de l’Ifop, 49 % des internautes français y détenaient un compte, contre 37 % sur l’application de Meta. 

Quelques années plus tard, en 2015, Facebook a pris la tête, 62,9% des internautes se déclarant membres du réseau social et seulement 19,6 % pour Copains d’avant, d’après Médiamétrie. Permettant aux utilisateurs de retrouver facilement leurs anciens camarades grâce à son moteur de recherche, ces derniers n’avaient plus besoin de s’inscrire sur la plateforme dédiée à la scolarité.

De futurs concurrents ?

Si ces réseaux sociaux font partie du passé, de nouveaux ont émergé au cours des dernières années. Parmi eux figure BeReal, qui se présente comme l’anti-Instagram. Pour rappel, cette application française se veut plus authentique et spontanée que la célèbre plateforme, en envoyant une notification à une heure aléatoire de la journée pour que l’utilisateur se prenne en photo avec les caméras frontale et arrière de son smartphone.

Le concept ayant séduit de nombreux internautes, Instagram, TikTok et Snapchat n’ont pas tardé à le copier. Revendiquant 25 millions d’utilisateurs actifs quotidiens aujourd’hui, l’application fait moins parler d’elle aujourd’hui, bien qu’elle continue d’innover avec de nouvelles fonctionnalités

D’autres réseaux sociaux français sont encore plus récents. Fin 2023, les créateurs de Zenly, application de partage de géolocalisation rachetée par Snapchat en 2017, sont revenus avec trois nouvelles plateformes. Licenciés en 2022, ils souhaitent concurrencer les grands réseaux sociaux avec leur startup Amo, qui cible les 18-25 ans. Dans cet objectif, ils ont lancé trois applications sociales sur iPhone en l’espace de quelques semaines : ID, Capture et Location. 

Disponible depuis novembre, la première est présentée comme « ton nouveau profil social », permettant aux utilisateurs de coller des images, stickers et petits mots de façon désordonnée sur un tableau blanc. « Pas de contenu à perfectionner ni de followers à accumuler, car tu es bien plus qu’une photo de profil et une grille d’images retouchées. Sur ID, c’est toi et tes potes, partageant ce qui vous rend uniques », avance Amo. Elle a été téléchargée par de très grands noms de la tech américaine, a révélé Le Figaro.

Avec Capture, Amo entend permettre de rester en contact avec ses amis sans être envahi par des publicités, des contenus d’influenceurs ou encore des vidéos d’inconnus. L’application est présentée comme une « nouvelle caméra » que les utilisateurs peuvent personnaliser pour faire découvrir la vie comme ils la voient, en partageant des photos prises sur le vif avec leur cercle d’amis. « Plus besoin de penser à ton meilleur profil (tes potes te connaissent déjà). Plus besoin de suivre ton nombre d’abonnés, ici personne ne regarde. Plus d’algorithme pour te faire scroller des heures d’affilée, quand il n’y a plus rien à voir Capture se ferme tout seul », assure la startup.  

Enfin, Location est similaire à Zenly, en permettant aux utilisateurs de voir la position de leurs amis en temps réel sur une carte. Avec celle-ci, ils peuvent également voir ce qu’ils font, s’ils ont de la batterie ou encore trouver le meilleur itinéraire pour les rejoindre. À travers ces trois applications, Amo ne mise pas sur l’économie de l’attention et la publicité ciblée, contrairement aux géants américains, préférant, plus tard, parier sur les achats optionnels et les abonnements. Reste à voir si elle parviendra à concurrencer les réseaux sociaux américains, ce qui est un exercice périlleux comme l’ont montré les parcours de ses prédécesseurs.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste