Des biologistes révèlent dans une étude que les plantes, les champignons et les micro-organismes sont sous-représentés, contrairement aux animaux.
S’il existe de nombreux émojis aujourd’hui, ces derniers ne permettent pas de tout représenter dans la société. Dans une étude publiée lundi dans la revue américaine iScience, des scientifiques reprochent le fait qu’ils ne représentent pas fidèlement l’étendue de la biodiversité observée dans la nature. « Les émojis permettent d’exprimer directement des idées et des émotions dans la communication numérique, contribuant ainsi aux discussions sur la conservation de la biodiversité. Néanmoins, la capacité des émojis à représenter l’arbre de la vie de la Terre reste inexplorée », regrettent les biologistes de la conservation de l’Université de Milan.
Une surreprésentation des animaux
Dans le cadre de leur analyse, les scientifiques ont évalué les émoticônes liés à la nature et aux animaux disponibles sur le catalogue en ligne Emojipedia et suivi leur évolution entre 2015 et 2022. Si l’étendue de la biodiversité est mieux représentée qu’il y a 8 ans, des progrès sont encore à faire. « Les émojis actuellement disponibles englobent un large éventail d’espèces animales, tandis que les plantes, les champignons et les micro-organismes sont sous-représentés », indiquent les biologistes.
De plus, parmi les animaux, les vertébrés (mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons osseux et cartilagineux) sont surreprésentés. Ils constituent en effet 76% des émojis animaliers. Les arthropodes (insectes, arachnides, crustacés…) sont, eux, sous-représentés (16% des émojis animaliers). Cela, alors qu’il existe 1,3 million d’espèces d’arthropodes contre seulement 85 000 espèces de vertébrés connues. Viennent ensuite les mollusques (4%), les cnidaires (2%) et les annélides (1%). Les scientifiques précisent d’ailleurs que les seconds, soit la famille des méduses et des coraux, ont gagné en représentation avec l’ajout d’un émoji corail rouge en 2021, tout comme les annélides avec l’ajout d’un émoji ver en 2020.
Ils ont cependant constaté qu’aucun émoji ne représente les plathelminthes (vers plats) et les nématodes (vers ronds) alors qu’il existe plus de 20 000 espèces de chaque. Le développement et la préservation de collections d’émojis diversifiés et inclusifs sont essentiels pour garantir une représentation équitable de l’arbre de vie dans les outils de communication numérique », estiment-ils. Selon eux, « le manque d’émojis disponibles peut limiter la communication sur les questions environnementales » alors que leur simplicité et leur immédiateté « peuvent constituer un outil précieux pour documenter la sixième extinction massive de la biodiversité en cours, où les espèces disparaissent non seulement du monde physique mais aussi de nos cultures et de notre mémoire collective ».
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