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Wes Anderson, Roald Dahl, et Netflix, épisode 1 : La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar

28 septembre 2023
Par Robin Negre
Benedict Cumberbatch dans "La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar".
Benedict Cumberbatch dans "La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar". ©Netflix

Le film du réalisateur américain adapte avec inventivité une nouvelle de l’écrivain anglais, premier court-métrage d’une série de quatre.

Roald Dahl par Wes Anderson sur Netflix, c’est parti ! La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar, premier court-métrage dans une série de quatre, est disponible depuis ce mercredi 27 septembre sur la plateforme. L’histoire suit les aventures de Henry Sugar, homme fortuné, qui tombe sur l’étrange histoire d’un homme capable de voir sans utiliser les yeux…

Ce n’est pas la première fois que le cinéaste s’attaque à l’écrivain. En 2009, le film d’animation Fantastic Mr. Fox permettait de croiser les deux univers dans un conte poétique à l’animation ambitieuse. Avec La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar, Wes Anderson retourne aux images en live action en utilisant le format du court-métrage pour adapter la nouvelle de Roald Dahl, et ça seulement quelques mois après la sortie d’Asteroid City.

La bande-annonce de La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar.

Du quasi-théâtre filmé au service d’une narration ambitieuse

À l’issue de ces 39 minutes, le constat est sans équivoque : le mariage Dahl/Anderson fait des étincelles. Dès l’introduction, le réalisateur pose — littéralement — le décor et le parti pris : La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar est autant une adaptation cinématographique qu’une pièce de théâtre filmée qu’une lecture publique de l’oeuvre. Wes Anderson mélange les trois genres, et débute son prologue par une simple reconstitution — à la Wes Anderson, très stylisée et colorée — du cabanon dans lequel Roald Dahl écrivait ses histoires. Ralph Fiennes prête ses traits à l’écrivain et débute la narration de la nouvelle.

Le décor change, Benedict Cumberbatch incarne Henry Sugar et Wes Anderson déroule toute l’histoire sans aucun temps mort, en poussant son amour de l’artisanat et de la mécanique à un niveau rarement atteint dans son cinéma. Par moment, il parvient même à perdre le spectateur tant l’inventivité visuelle et la narration limpide s’enchainent. La caméra progresse à travers les décors, qui s’assemblent et s’écartent.

Benedict Cumberbatch incarne Henry Sugar.©Netflix

Si la technique émerveille, le fond n’est pas en reste. La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar est d’un absurde fabuleux, à la logique imparable dans le non-sens le plus total. Deux histoires en une en réalité et le destin improbable de personnages hauts en couleurs. Le casting est détonnant, et s’approprie le texte de Dahl avec élégance et rythme. Plus intéressant encore, le film tient sur sa courte durée et propose une réelle fin pleine de douceur. La chute fonctionne et ne laisse pas un gout d’inachevé.

La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar est un enchantement. Une sucrerie qui se déguste facilement et avec plaisir, en faisant fusionner deux univers singuliers d’auteurs qui se répondent et se correspondent à la perfection (mais qui en doutait ?). Si les trois autres courts-métrages sont du même niveau que ce premier film, Netflix tient avec la compilation Wes Anderson une des plus intéressantes adaptations de l’écrivain anglais. La suite dès le 28 septembre avec Le Cygne

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