Critique

Jeanne du Barry : que vaut le film d’ouverture du Festival de Cannes 2023 ?

17 mai 2023
Par Lisa Muratore
Maïwenn et Johnny Depp dans “Jeanne du Barry”.
Maïwenn et Johnny Depp dans “Jeanne du Barry”. ©Stéphanie Branchu / Why Not Productions

Le film de Maïwenn, Jeanne du Barry, a été présenté durant la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes. L’occasion pour L’Éclaireur de découvrir le film au cœur du Palais et de vous livrer nos premières impressions. Critique.

Le film de Maïwenn a fait l’ouverture du 76e Festival de Cannes. Entre malaise et fascination, Johnny Depp a monté les marches aux côtés de la réalisatrice française, salvatrice d’une carrière défaite par une série de procès. Mais quand la lumière s’éteint et que le film commence, difficile de ne pas trouver la prestation du comédien américain nuancée et pleine de subtilité face à une Maïwenn incandescente, dont la sensualité n’aura d’égal que la sensibilité que son personnage.

Un vent de modernité et une bonne dose d’humour

La dynamique d’un Charles XV parfois au-dessus des conventions et de sa Jeanne prête à tout pour choquer les mœurs de la Cour émeut autant qu’elle amuse. Maïwenn/Jeanne sont parvenues à apprivoiser l’animal royal qu’est Johnny Depp.

Bande-annonce de Jeanne du Barry.

Le film ne repose pas simplement sur les deux acteurs. À leurs côtés, on retrouve Melvil Poupaud, Pierre Richard, India Hair, mais aussi Benjamin Laverhne. L’acteur de La Comédie-Française, qui interprète le valet du Roi, La Borde, laisse éclater une palette de jeu impressionnante entre retenue et émotion, probablement l’un de ses meilleurs rôles à ce jour.

Côté mise en scène, Maïwenn a su insuffler un vent de modernité, d’humour ainsi que du rythme à son film, un choix judicieux qui dépoussière le film d’époque classique façon Barry Lyndon. Il faut également souligner la photographie sublime, pareille à de véritables tableaux de peinture. Par ailleurs, Maïwenn a su exploiter les décors de Versailles, de la Galerie des glaces à ses majestueux jardins ; la cinéaste prouve qu’elle peut faire preuve d’envergure, tant dans sa mise en scène que dans ses costumes.

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De retour sur la Croisette après Mon roi (2015), Maïwenn change de registre avec Jeanne du Barry. Finalement, elle signe un film d’époque qui lui permet de se réinventer, tout en distillant sa vision du féminisme moderne dans laquelle les femmes sont aussi impitoyables que les hommes. Un propos unique en plein mouvement post #MeToo qui ne manquera pas de marquer l’histoire du Festival de Cannes et qui a reçu une standing ovation de sept minutes.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste