Il est tentant de négliger le choix de son clavier, mais ce serait une erreur : pour le bon prix, vous trouverez des modèles qui peuvent changer radicalement votre confort d’utilisation.
Élément indispensable de tout PC digne de ce nom, le choix du clavier ne doit pas être pris à la légère, étant donné que c’est probablement l’accessoire que vous utiliserez le plus souvent. Il existe une multitude de modèles, de formats et de technologies plus ou moins adaptées au travail, à la bureautique ou au jeu vidéo. Voici donc quelques pistes pour bien choisir.
Les formats (60 %, 65 %, TKL, etc.)
Le premier facteur distinguant les différents modèles que vous trouverez sur le marché est le format du clavier (concrètement, sa taille). Il ne s’agit pas seulement de déterminer le nombre de touches de votre clavier, mais aussi l’espace que celui-ci occupera sur le bureau. Traditionnellement, un clavier AZERTY complet compte au moins 105 touches et répond à tous les usages. Cependant, ce format a été inventé il y a plusieurs décennies et, avec le temps, certaines des touches présentes sur un clavier complet sont devenues redondantes, voire obsolètes sur un système d’exploitation moderne.
Un format plus compact a été développé en supprimant le pavé numérique sur la droite. Nommé TKL (Ten Keys Less), ce format compte sur la reproduction des touches 0~9 au-dessus des lettres pour se débarrasser des chiffres sur le côté et gagner un peu d’espace sur le bureau. Très apprécié pour le jeu vidéo, ce format peut en revanche rendre certains usages en bureautique un peu plus pénibles.
Plus récemment, des formats encore plus réduits ont fait leur apparition sur le marché. Vous trouverez désormais des claviers ultracompacts (60 %) qui suppriment autant que possible les touches redondantes ou jugées inutiles pour gagner le plus de place possible. L’idée est alors de privilégier le confort de frappe en permettant à l’utilisateur de ne jamais avoir à bouger les mains pour taper un texte.
Si ce format se retrouve parfois sur des produits destinés au jeu, le 60 % est particulièrement apprécié des développeurs qui écrivent du code à longueur de journée, par exemple. Ce format réduit à l’extrême a toutefois fait quelques compromis et certains constructeurs proposent aujourd’hui des variantes dites 65 %, qui permettent le retour de quelques touches utiles à la bureautique, comme les flèches ou les touches pour naviguer dans un document texte.
Enfin, une note sur la disposition des touches s’impose. En France, l’écrasante majorité des modèles que vous trouverez adoptent l’AZERTY, plus précisément la norme AFNOR NF Z71-300. Il existe cependant des usages dans lesquels la disposition américaine QWERTY est parfois appréciée en France, notamment chez les développeurs. Notez que si ces dispositions sont pensées à l’origine pour faciliter la frappe dans une langue particulière (avec l’accessibilité à des symboles que vous serez plus souvent amenés à utiliser), certaines dispositions plus exotiques comme le Dvorak ou le BEPO prétendent apporter un confort de frappe encore plus grand que les normes classiques.
La technologie : mécanique ou membrane
Une fois votre format décidé, vous devrez prêter attention à la technologie utilisée par votre clavier. Cela déterminera le confort de la frappe, la robustesse du clavier, mais aussi et surtout son prix. Globalement, il existe deux grandes familles à distinguer : les claviers à membrane et les claviers mécaniques.
Commençons par les premiers : les claviers à membrane consistent en un circuit imprimé sur lequel le constructeur va disposer une membrane (généralement en caoutchouc). C’est par-dessus cette membrane que les touches seront disposées. Lors de la frappe, une touche va alors appuyer sur la membrane, qui va faire contact avec le circuit et valider la lettre tapée. Cette technologie a plusieurs avantages, à commencer par son prix, qui permet de créer des claviers bien moins chers que les mécaniques. Les claviers à membrane sont généralement plus silencieux (cela peut être un avantage comme un inconvénient, en fonction de votre environnement), mais ils proposent une frappe jugée « molle » qui ne conviendra pas à tout le monde.
En face se trouvent les claviers mécaniques. On retrouve le même circuit imprimé, mais, cette fois, la membrane est remplacée par des interrupteurs connectés à celui-ci. Étant donné qu’il est nécessaire d’avoir un interrupteur par touche, les claviers mécaniques sont inévitablement plus chers que leurs homologues à membrane, mais la contrepartie est une frappe beaucoup plus agréable, et qui peut surtout être personnalisée dans une certaine mesure.
En effet, les contacteurs (également appelés switchs) peuvent avoir différentes propriétés, généralement déterminées par leur couleur. Par exemple, des switchs dits « rouges » proposent une frappe assez directe et rapide, quand des switchs bleus permettent un retour tactile (la touche émet un clic distinctif lorsqu’elle retrouve sa position initiale), et les noirs ont une frappe dite « lourde » (il faudra appuyer plus fort sur une touche pour valider la frappe, permettant d’éviter les fautes de frappe).
Concrètement, si le mécanique est plus apprécié dans la plupart des usages, les claviers à membrane restent populaires pour leur prix raisonnable et leur silence (indispensable si vous travaillez dans un espace occupé par d’autres personnes). Notez qu’il existe d’autres technologies, plus rares sur le marché, mais qui méritent le coup d’œil. Razer utilise par exemple des contacteurs optiques pour certains de ses claviers : dans ce cas la pression d’une touche interrompt un laser pour valider la frappe. Ils sont très précis et réactifs, mais très onéreux.
Sélection de produits
Logitech K120 (13 €)
Nous l’avons vu, les claviers à membrane ont pour principal avantage de coûter moins cher que les modèles mécaniques. Cela permet de trouver aisément des modèles à moins de 15 €, parfaitement adaptés à des usages quotidiens ou à de la bureautique. Pour ce prix, le K120 de Logitech propose le minimum sans fioriture sur un format complet, mais il le fait sans défaut et est assez robuste pour travailler sereinement.
Corsair K55 RGB Pro (50 €)
Les claviers pour joueurs ont souvent quelques points communs inévitables. Les LED RGB sont généralement la base, et des touches supplémentaires pour disposer de raccourcis en jeu sont souvent présentes. Si la plupart des claviers se destinant au jeu font le choix du mécanique, Corsair propose tout de même avec le K55 un modèle pour les petits portefeuilles avec un clavier à membrane plus accessible. Vous n’aurez pas les touches qui claquent et le retour tactile, mais c’est bien le seul défaut de ce modèle qui reste très complet pour cet usage.
Razer Huntsman Mini (140 €)
À première vue, le Huntsman de Razer ressemble à la plupart des claviers mécaniques concurrents sur le marché. Son principal intérêt réside dans ses interrupteurs optiques, qui se distinguent des modèles classiques par une frappe très précise et réactive, mais pour un coût élevé. Razer propose ce modèle en trois formats : en plus du 60 % présenté ici, vous pourrez choisir une variante TKL ou un clavier complet, pour un prix qui pourra évidemment augmenter en fonction. Notez toutefois que le format 60 % propose généralement des raccourcis via des combinaisons de touches pour retrouver des fonctions perdues par la disparition des touches.
Ducky One 3 (180 €)
Lors du choix d’un clavier mécanique, vous devez prêter particulièrement attention aux interrupteurs, qui présentent des différences qui peuvent changer considérablement l’expérience. Depuis quelques années, certains constructeurs proposent cependant des claviers permettant de remplacer soi-même ces interrupteurs, qui sont normalement soudés au circuit.
C’est le cas du One 3 de Ducky Channel, qui dispose de switchs que vous pouvez remplacer vous-même : ils ne sont pas soudés, mais simplement enchâssés sur la carte. C’est pratique pour tester plusieurs types d’interrupteurs, ou simplement pour en remplacer un qui serait tombé en panne.