Licence légendaire pour les fans de combat, de violence et de pop culture, la sanguinolente saga fait son grand retour.
Plutôt que de livrer un douzième épisode de la franchise, le développeur NetherRealm Studios, toujours porté par la vision de l’un des deux cocréateurs de Mortal Kombat, Ed Boon, propose cette fois un reboot. Une opération au double enjeu, entre séduction de nouveaux venus potentiels, mais aussi de ceux qui n’ont pas manqué un seul des derniers épisodes. Trente ans de fatalités, ça ne s’oublie pas comme ça.
Avec la sortie plus tôt dans l’année de Street Fighter 6, lui aussi en quête de nouveaux joueurs avec une cure de jouvence, et en attendant le futur Tekken 8, Mortal Kombat 1 dispose de solides arguments pour satisfaire tous les types de publics – avertis, à l’évidence.
1 Une histoire bien ficelée
D’abord portion congrue des premiers jeux dans les années 1990, l’univers de plus en plus riche de Mortal Kombat a fini par donner lieu à des scénarios complexes, opposant les forces du bien du monde des humains à celles de l’Outre monde et ses leaders démoniaques successifs.
Ce développement de plus en plus essentiel au sein de la saga a conduit à la naissance d’un mode de jeu très réussi. Mortal Kombat 1 profite de son statut de reboot pour proposer un scénario des plus efficaces : on y retrouve la majeure partie des personnages dans leur prime jeunesse, parfois très loin des combattants ultrapuissants que l’on connaît depuis des années.
Raiden et Kung Lao y sont de simples paysans, éveillés aux arts martiaux par la vieille tenancière du restaurant de leur village. Les ninjas Sub-Zero et Scorpion y prêtent mainforte, visages (presque) découverts, à Liu Kang.
Le dieu du feu, après avoir rééquilibré le monde en un Nouvel Âge, prépare la participation du monde Terre au tournoi Mortal Kombat. L’occasion de bien de rebondissements dans de superbes cinématiques et de combats permettant de prendre en main divers personnages. Une vraie réussite.
2 Un casting qui va à l’essentiel
Première dans l’histoire de la saga, Mortal Kombat 1 fait l’impasse, du moins à sa sortie, sur l’arrivée de nouveaux combattants. Reboot oblige, les figures les plus anciennes – mais aussi les plus populaires – de la série s’imposent au casting.
Cependant, la remise à zéro de l’histoire, avec le scénario malin décrit plus haut, permet de découvrir des versions des combattants dont les changements ne se limitent pas à leur jeunesse ou à leur look. Un chouette cadeau d’anniversaire pour célébrer les 30 ans de la saga culte.
Quelques coups spéciaux emblématiques restent en effet de la partie, mais se voient le plus souvent modifiés, tant dans leur représentation que dans leurs effets spéciaux. Une façon de redécouvrir toute cette galerie de visages a priori connus, qui offre de nouvelles perspectives et même des changements dans les coups de cœur : certains personnages moins appréciés pourraient bien devenir les chouchous des joueurs dans ce nouvel épisode.
3 Un système complet
Les mécaniques d’un jeu de combat restent l’essence même de leur réussite. Sur ce plan, Mortal Kombat 1 joue la carte de l’innovation en introduisant un système de combattants Kaméos. Sorte de binôme agissant en soutien du combattant principal, ces partenaires interviennent pendant la lutte de plusieurs façons.
Ils peuvent simplement utiliser l’un de leurs pouvoirs en attaque, mais également proposer bien plus, le tout avec des combinaisons très simples à la manette. En effet, l’invocation du Kaméo se fait facilement, en appuyant sur le bouton de flanc de droite (R1 sur PlayStation ou RB sur Xbox). Une direction supplémentaire est parfois nécessaire pour exécuter une action précise.
Car, en plus de leur coup spécial de base, ils peuvent aussi « casser » un enchaînement adverse, ouvrir la porte à des combos plus longs pour le joueur et surtout exécuter avec lui le Fatal Blow. Cette technique ultrapuissante est un « game changer », qui, exécuté dans le bon timing, fera très mal à l’adversaire, tant sur le plan visuel que sur sa barre d’énergie. Enfin, le combattant Kaméo pourra même remplacer le personnage principal pour lancer la fameuse Fatalité, en fin de match.
4 Modes de jeu à foison
Loin de se limiter à des matchs contre l’IA ou en versus, Mortal Kombat 1 n’oublie pas de varier les plaisirs. La star pour le Solo reste bien évidemment le mode Histoire, décrit plus haut, aussi splendide que prenant et permettant de tester une foule de combattants.
Cependant, une nouveauté baptisée Invasion, sous la forme d’un jeu de plateau donnant lieu à des combats avec des contraintes inédites, ou même à des minijeux, permet de débloquer de nombreuses récompenses, notamment esthétiques. C’est aussi une des forces du jeu, qui, avec l’expérience acquise tous modes confondus, permet de personnaliser son lutteur préféré.
Plus classique, le mode Tower permet d’affronter un nombre prédéfini d’adversaires, jusqu’à un mode Survie qui offre une infinité d’adversaires. Pour s’en tirer au mieux, les nombreux tutoriels et modes d’entraînement offrent toutes les informations nécessaires aussi bien aux débutants qu’aux habitués de Mortal Kombat souhaitant maîtriser les nouvelles techniques.
Les Fatalités bénéficient, elles aussi, d’un mode d’entraînement, histoire de ne pas bêtement louper l’apothéose du combat. Enfin, on notera que, pour le moment, le mode Versus en ligne n’offre pas de cross play entre les divers supports, mais que le studio y travaille activement.
5 Des guests de la pop culture à venir
Depuis de longues années déjà, la saga Mortal Kombat a puisé dans l’immense catalogue des héros ou antagonistes majeurs de la pop culture. On se souvient notamment d’y avoir croisé Kratos de God of War, mais également Robocop, Terminator ou même Jason et Freddy pour le cinéma gore. Une façon d’enrichir le casting de base avec des figures cultes de divers médias, en restant dans la cohérence ultraviolente de la licence. Une tradition qui va perdurer avec cet épisode.
En effet, trois nouveaux venus feront l’objet d’un contenu téléchargeable à venir qui réjouira les fans de comics. Le prochain Kombat Pack contiendra, en plus de trois vétérans de Mortal Kombat (Ermac, Quan Chi et Takeda), trois héros issus de séries à succès. Il s’agira de l’Omni-Man de l’anime Invincible, de l’infâme Homelander, tête d’affiche de l’outrancière The Boys et enfin de Peacemaker, la série DC Comics mettant en vedette John Cena.
Enfin, Mortal Kombat n’oublie pas un savoureux clin d’œil à ses origines, en proposant un skin JCVD pour Johnny Cage, dont Jean-Claude Van Damme aurait dû être la doublure dans le tout premier jeu. La boucle est bouclée.