Après avoir plaidé coupable de mise en danger, Rafaela Vasquez a été condamnée à trois ans de probation sous surveillance.
Lors d’un accident impliquant une voiture autonome, qui est responsable ? La personne derrière le volant, le véhicule ou son constructeur ? Dans le cas du premier accident mortel avec un robot-taxi, la justice vient de trancher et il s’agit de l’humain. En 2018, une piétonne est décédée après avoir été percutée par une voiture autonome d’Uber alors qu’elle traversait une rue avec son vélo à Tempe, en Arizona.
En tant que conductrice de sécurité, Rafaela Vasquez était chargée de surveiller les capacités du véhicule et si nécessaire, d’intervenir en cas d’urgence. Elle a plaidé coupable de mise en danger dans l’affaire pénale qui a suivi cette collision mortelle. Elle a ainsi été condamnée à trois ans de probation sous surveillance, a annoncé le bureau du procureur du comté de Maricopa dans un communiqué. Une fois sa peine purgée, l’accusation de mise en danger sera requalifiée en délit mineur.
Un accident évitable
Alors qu’elle devait surveiller le véhicule, Rafaela Vasquez regardait l’émission The Voice sur son smartphone avant la collision, a déclaré la police de Tempe. Après avoir mené son enquête, le Conseil national de la sécurité des transports a conclu que l’accident aurait pu être évité si elle avait été vigilante. Il a également relevé de multiples « défaillances en matière de sécurité et de conception » de la part d’Uber, constatant que le logiciel de conduite autonome de l’entreprise n’avait pas été conçu pour reconnaître ou répondre à la présence de piétons traversant en dehors des passages pour piétons.
En plaidant coupable de mise en danger, Rafaela Vasquez échappe à une peine beaucoup plus sévère que celle qu’elle aurait pu avoir avec l’accusation d’homicide par négligence initialement retenue par les procureurs. « L’accusée dans cette affaire était responsable de la conduite d’un véhicule dans les rues de notre ville qui s’est soldée par la mort d’une femme, a déclaré Rachel Mitchell, procureur du comté de Maricopa. Pour déterminer un plaidoyer approprié dans cette affaire, il a fallu tenir compte d’une multitude de facteurs. Nous pensons que le juge a ordonné une peine appropriée en fonction des facteurs atténuants et aggravants ».
« Prendre le volant d’une voiture est une lourde responsabilité. Quelle que soit la technologie disponible pour les conducteurs, la sécurité de tous dans la rue et dans le véhicule doit toujours être la première priorité du conducteur », a-t-elle poursuivi. Ce dénouement marque une victoire pour Uber, qui s’intéresse de nouveau aux robots-taxis. L’entreprise s’est notamment associée à son ancien rival, Waymo, pour proposer des trajets autonomes dans son application.
