Manga culte des années 1990, Slam Dunk est de retour, plus de 20 ans après sa conclusion. Après avoir cartonné en Asie, le nouveau film de Takehiko Inoue, The First Slam Dunk, débarque dans nos salles ce 26 juillet. Critique (très subjective).
Petite précision qui a son importance : je ne suis définitivement pas la spectatrice idéale pour ce genre de film. Je ne connais rien au basket, ni à Slam Dunk. Cependant, l’histoire autour de ce retour exceptionnel a attisé ma curiosité et m’a poussée à entrer dans une salle de cinéma pour voir le tout nouveau film de la licence.
Ce manga iconique des années 1990 s’est écoulé à plus de 120 millions d’exemplaires dans le monde, et a fait de son créateur, Takehiko Inoue, une légende. Avec cette œuvre, l’auteur se lançait pourtant dans un pari risqué : mettre en avant le basket, une discipline qui n’était jusque-là pas médiatisée au Japon. Publié dans le Weekly Shonen Jump entre 1990 et 1996, Slam Dunk est finalement devenu le manga de sport le plus vendu de tous les temps.
La saga a même été adaptée en série animée, et elle revient sur le devant de la scène, plus de 20 ans plus tard, avec un tout nouveau film diffusé dans les salles du monde entier. En Asie, The First Slam Dunk est devenu un véritable phénomène. Le long-métrage a attiré des dizaines de millions de spectateurs et s’est placé en tête du box-office lors de sa sortie au Japon. Cette vague de succès est bien partie pour toucher aussi la France, mais le film est-il vraiment destiné à tous les publics ?
Retour vers le futur
Pour sa toute nouvelle histoire, Takehiko Inoue a décidé de s’intéresser à Ryota Miyagi, un personnage pourtant secondaire dans le manga original. Le frère de l’adolescent, qui a disparu en mer lorsqu’il était encore un enfant, lui avait légué son amour pour le basket. Désormais lycéen, le jeune homme souhaite accomplir le rêve de son ainé : remporter le championnat national inter-lycées. Arrivée en finale, l’équipe de Shohoku va devoir relever un défi de taille et battre celle de Sannoh, championne en titre de la compétition. Un duel au sommet qui nous fera passer par toutes les émotions.
Malgré ce match d’anthologie, le film ne parvient pas à nous embarquer immédiatement. Le mélange entre la 3DCG (pour la compétition) et la 2D (pour les scènes de la vie quotidienne) est perturbant durant les dix premières minutes, avant de se révéler intelligent, apportant finalement beaucoup de réalisme et de dynamisme aux séquences.
Contrairement à certains spin-offs, comme ceux de Doctor Conan, The First Slam Dunk ne présente pas ses personnages. Les novices sont donc largués dans un premier temps, avant de raccrocher les wagons et déduire les dynamiques entre les protagonistes. Des flashbacks nous apprennent notamment comment l’équipe s’est formée et les liens qui unissent ses membres.
Ces retours dans le passé sont bienvenus pour mieux appréhender l’histoire, mais ont tendance à nous perdre entre les différentes époques. En effet, le film nous présente plusieurs périodes : la jeunesse de Ryota Miyagi auprès de son frère, son deuil impossible après sa perte, et le match final qui oppose les deux équipes titanesques.
Le déclic du cinq majeur
Ces allers-retours temporels sont déroutants, mais ils offrent au long-métrage une tout autre dimension, plus profonde, en abordant des sujets comme le deuil, le harcèlement, la résilience et la détermination. Ils nous font ressentir la nostalgie et les souvenirs douloureux de l’adolescent, et nous permettent de comprendre l’importance que peut avoir le basket dans sa vie.
La mise en place habile de ces thématiques et les enjeux autour de l’équipe durant la finale nous font entrer plus franchement dans le film, et nous captivent jusqu’à la fin. On doit aussi cette immersion aux sons, qui sont clairement le gros point fort de l’anime.
Le couinement des chaussures sur le parquet, le rebond du ballon, l’ambiance dans les gradins… Tout est parfaitement exécuté, jusqu’au moindre détail. Même les silences, bien amenés, apportent un contraste subtil. C’est fin, c’est intelligent, et ça nous embarque (enfin) dans l’anime.
Il faut d’ailleurs souligner le choix de la musique, qui ne fait que renforcer la tension durant les scènes de match. Cette finale est pleine de rebondissements et nous vaut des moments de stress intense. On se retrouve au même stade que les supporteurs, à prier pour que l’équipe des Shohoku (dont on est désormais fan) l’emporte.
Durant ses deux heures de projection, l’anime nous rappelle aussi les valeurs du sport, à savoir la détermination, le dépassement de soi, ou encore la nécessité d’avoir confiance en ses coéquipiers. Malgré un début difficile et maladroit, The First Slam Dunk révèle petit à petit sa sensibilité et sa subtilité. C’est un film juste, intelligent et mesuré, qui donnera envie aux spectateurs de se lancer dans la quête du ballon rond – même s’ils n’y connaissent rien.