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Linda veut du poulet, Élémentaire, Robot Dreams… Nos attentes pour le Festival d’Annecy 2023

10 juin 2023
Par Lisa Muratore
La Sirène a été présenté en compétition officielle du Festival international du film d'animation d'Annecy.
La Sirène a été présenté en compétition officielle du Festival international du film d'animation d'Annecy. ©Bac Films

Alors que le Festival international du film d’animation d’Annecy débute ce dimanche, L’Éclaireur dévoile ses attentes pour cette 47e édition.

Le Festival international du film d’animation d’Annecy a été lancé en 1960. Organisé tous les mois de juin, entre le Festival de Cannes en mai et la Mostra de Venise en septembre, ce rassemblement estival est devenu le rendez-vous cinématographique incontournable des fans de l’image animée. 

Pour son édition 2023, le Festival d’Annecy promet une fois de plus une sélection basée sur la diversité du patrimoine culturel et la variété qu’offre aujourd’hui le cinéma d’animation. Des mastodontes Disney-Pixar aux animations issues de la pop culture, en passant par des œuvres plus engagées sélectionnées en compétition et dans les sections parallèles, le Festival d’Annecy propose une programmation éclectique.

Affiche du Festival international du film d’animation. ©Festival d'Annecy

Celle-ci promet d’embarquer les cinéphiles dans des mondes fantastiques, à la fois merveilleux et terrifiants, une dystopie, mais aussi au cœur de la guerre Iran-Irak. Les festivaliers replongeront également dans les univers emblématiques des plus grands studios d’animation à l’occasion de séances événement. Autant de propositions cinématographiques diverses qui fondent aujourd’hui les attentes de L’Éclaireur pour cette 47e édition.

Cinq pépites longs-métrages en compétition L’Officiel

1 Sirocco et Le Royaume des courants d’airde Benoît Chieux

Le long-métrage de Benoît Chieux sera présenté en avant-première ce dimanche 11 juin, en ouverture du Festival. Film d’animation belge, il raconte l’histoire de Juliette et Carmen, deux sœurs intrépides de 4 et 8 ans qui découvrent un passage secret vers Le Royaume des courants d’air, leur livre favori. Transformées en chats et séparées l’une de l’autre, elles devront faire preuve de témérité et d’audace pour se retrouver. Avec l’aide de la cantatrice Selma, elles tenteront de rejoindre le monde réel en affrontant Sirocco, le maître des vents et des tempêtes.

Sirocco et Le Royaume des courants d’air est présenté en compétition officielle au Festival d’animation d’Annecy. ©Sacrebleu

2 La Sirène, de Sepideh Farsi

Qui a dit que les films d’animation étaient forcément féériques ? La Sirène prouve que le cinéma animé peut aussi faire preuve d’engagement et revenir sur les événements marquants de l’histoire. Dans ce film réalisé par Sepideh Farsi, il est question du conflit qui a opposé l’Iran à l’Irak au début des années 1980, et plus particulièrement du siège d’Abadan (Iran). 

On suit alors Omid, un Iranien de 14 ans, qui a décidé de rester sur place avec son grand-père en attendant le retour de son grand-frère, parti au front. Mais, alors que le conflit s’intensifie, l’adolescent va tenter de sauver ceux qu’il aime en fuyant la ville à bord d’un bateau abandonné. 

Clip de La Sirène, présenté à la Berlinale.

Mélange de 2D et de 3D, La Sirène offre un regard inédit sur la guerre en prenant le point de vue d’un adolescent plein d’optimisme, confronté aux affres de la violence. Nul doute que La Sirène saura marquer le Festival d’Annecy par sa poésie et son engagement.

3 Linda veut du poulet, de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach

Paulette se sent coupable après avoir injustement puni sa fille Linda, et elle ferait n’importe quoi pour se rattraper ; même un poulet aux poivrons, alors qu’elle ne sait pas cuisiner. Mais comment trouver un poulet un jour de grève générale ? C’est là, le point de départ du long-métrage franco-italien Linda veut du poulet, présenté en compétition au Festival d’Annecy.

Extrait de Linda veut du poulet.

Encore une fois, le cinéma d’animation montre qu’il sait s’imprégner du monde actuel pour offrir des œuvres animées passionnantes, bigarrées, mais surtout engagées, qui n’hésitent pas à prendre pour trame de fond la crise politique qui secoue notre société pour l’adapter à des enjeux humains.

4 Le Château solitaire dans le miroir, de Keiichi Hara

Tout droit venu du Japon et adapté du manga à succès éponyme, le long-métrage d’animation Le Château solitaire dans le miroir suit Kokoro, une jeune fille qui va se retrouver dans un château digne des plus grands contes de fée, après avoir effleuré le miroir de sa chambre. 

Le Château solitaire dans le miroir. ©Lonely Castle in the Mirror” Film Partners

Propulsée dans ce monde fantastique, notre héroïne va croiser la route d’une mystérieuse fillette affublée d’un masque de loup qui lui expose la raison de sa présence : elle dispose d’une année pour accomplir une étrange quête qui lui permettra de réaliser un seul et unique souhait. Toutefois, Kokoro n’est pas seule, six autres adolescents ont le même objectif qu’elle.

Écrit par Mihao Maruo, le film est la troisième collaboration du cinéaste Keichii Hara avec le scénariste, après Miss Hokusai (2015) et l’animé Wonderland : le royaume sans pluie (2019). À l’image de ce dernier, qui suivait les aventures d’Akané, la déesse du vent vert, Le Château solitaire dans le miroir se concentre sur un personnage féminin fort dont les péripéties devraient offrir un film d’animation qui rappelle l’univers d’Alice au Pays des merveilles.

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5 The Tunnel to Summer the Exit of Goodbyes, de Tomohisa Taguchi

Le Château solitaire dans le miroir n’est pas la seule création japonaise à avoir été sélectionnée en compétition au Festival d’Annecy. Avec The Tunnel to Summer the Exit of Goodbyes, le réalisateur Tomohisa Taguchi raconte l’histoire de Kaoru et Anzu, deux lycéens aux histoires et aux personnalités très différentes, qui vont faire équipe afin d’explorer le mystérieux tunnel Urishima, connu, selon la légende, pour exaucer les vœux de celui qui le traverse. Le long-métrage devrait embarquer les festivaliers au cœur d‘une légende urbaine, adaptée d’un manga à succès écrit par Mei Hachimoku qui mêle romance et science-fiction

Bande-annonce de The Tunnel to summer the exit of goodbyes.

Trois longs-métrages “Contrechamps” en compétition 

1 Robot Dreams, de Pablo Berger

Présenté cette année au Festival de Cannes en Séance spéciale, Robot Dreams est également attendu au Festival d’Annecy dans la catégorie « Contrechamp ». Imaginé par Pablo Berger, le film franco-espagnol raconte l’histoire de Dog et Robot, deux meilleurs amis. Un beau jour, ils décident d’aller à la plage. Mais, à la fin de la journée, Robot est tout rouillé et complètement paralysé. Son ami, ne sachant pas quoi faire, finit par l’abandonner. Alors que les saisons passent, Dog essaie de trouver de nouveaux amis avec un succès relatif, tandis que Robot n’a d’autre choix que de rêver de meilleures situations.

Robot Dreams. ©Arcadia Motion Pictures, Lokiz Films, Noodles Production, Les Films du Worso

Robot Dreams est le premier film d’animation du réalisateur multirécompensé Pablo Berger (Blancanieves, Abracadabra…). En adaptant un roman graphique new-yorkais, le réalisateur a voulu se lancer un nouveau défi et proposer un long-métrage animé qui se concentre sur l’amitié entre un chien et un robot de compagnie avec tendresse, mélancolie, et fragilité.  

2 Adam change lentement, de Joël Vaudreuil

Le long-métrage d’animation québécois Adam change lentement sera présenté en avant-première mondiale et en compétition dans la sélection officielle, catégorie « Contrechamp ». Écrit et réalisé par Joël Vaudreuil, le film suit les aventures d’Adam, un adolescent qui a l’étrange particularité d’avoir un corps qui se modifie en fonction des moqueries et des commentaires négatifs qu’il subit. 

Adam change lentement. ©PARCE QUE FILMS/FUNFILM DISTRIBUTION

Tourné à la manière de Beavis et Butt-Head, Adam change lentement est le premier long-métrage de l’artiste Joël Vaudreuil, qui, outre la réalisation de vidéoclips, s’est distingué avec ses courts-métrages L’Enfant aux six hot-dogs (2011), La Récréation du midi (2009), ou encore Le Courant faible de la rivière (2013), présenté dans plusieurs festivals à travers le monde.

3 White Plastic Sky, de Tibor Banoczki et Sarolta Szabo

De par son titre, on devine forcément que White Plastic Sky va traiter de la crise écologique. À l’image du cinéma fantastique et de la science-fiction aujourd’hui, le film d’animation prendra pour décor une dystopie futuriste se déroulant dans les années 2100.

Confrontée à l’amenuisement des ressources, l’espèce humaine ne peut survivre qu’au prix d’un compromis : à l’âge de 50 ans, chaque citoyen est progressivement transformé en arbre. Quand Stefan découvre que son épouse, Nora, s’est volontairement inscrite pour donner son corps avant l’heure, il se lance dans un voyage aventureux pour la sauver coûte que coûte.

White Plastic Sky. ©Salto FIlms/Kimbo

Tout droit venu de Hongrie et de Slovaquie, White Plastic Sky promet de plonger les festivaliers dans une romance futuriste sur fond de considérations écologiques. Après Leftover (2015), Tibor Banoczki et Sarolta Szabo offrent une œuvre basée sur les relations humaines tout en interrogeant l’avenir de notre société. 

Les séances événements 

Que serait le Festival d’Annecy sans les géants Disney-Pixar ? Au terme des festivités, les studios présenteront Élémentaire, leur prochain film d’animation, attendu dans les salles obscures françaises le 21 juin 2023 après un passage par le Festival de Cannes et sa cérémonie de clôture. Le film de Peter Sohn raconte la rencontre de Flam et de Flack, deux éléments que tout oppose, mais dont l’amitié promet de bousculer les clichés et de remettre en question l’ordre établi d’Element City.

Bande-annonce VF d’Élémentaire.

Disney profitera également du festival, et de la célébration autour de ses 100 ans pour présenter les premières images de Wish : Asha et la bonne étoile, une aventure animée qui verra Asha, une adolescente intrépide de 17 ans combattre de redoutables ennemis aux côtés de Star.

Le Festival d’Annecy accueillera les premières images de Migration, le prochain projet des studios Illumination, attendu le 6 décembre 2023 au cinéma, mais aussi de Trolls 3, le dernier volet de la franchise mettant en scène Poppy et Branch, imaginée par Dreamworks. Le panel des studios américains sera également l’occasion pour les festivaliers de découvrir en avant-première Ruby, l’ado Kraken tout droit sorti de l’imagination des réalisateurs de Shrek et de Dragons. Le film est attendu le 28 juin 2023.

Bande-annonce de Trolls 3.

Toujours côté pop culture, The Spider Within: A Spider-Verse Story, court-métrage inspiré de l’univers animé de Miles Morales, sera présenté alors que le deuxième volet Accross the Spider-Verse bat actuellement des records au box-office mondial.

On reste dans l’univers des super-héros avec Ninja Turtles: Teenage Years, produit par Seth Rogen, dont les premières images seront diffusées durant cette 47e édition du Festival. Leonardo, Donatello, Michelangelo et Raffaello vont tenter de vivre leur vie d’adolescents tout en combattant le crime dans ce reboot attendu le 9 août 2023 dans les salles obscures.

Par ailleurs, les premières images du Seigneur des Anneaux : la guerre des Rohirrim du Japonais Kenji Kamiyama, qui se déroule 250 ans avant les événements de la grande trilogie de Peter Jackson seront également dévoilées durant la semaine du 12 juin.

Films indépendants et grosses productions seront donc au programme du Festival international d’animation d’Annecy. Mis à part les films et les courts-métrages, les festivaliers pourront également retrouver une exposition sur les marionnettes de Chicken Run 2, la suite étant attendue cet hiver sur Netflix, un panel Rick & Morty, ou encore scruter la venue de Guillermo del Toro, invité au Festival après avoir décroché l’Oscar du meilleur film d’animation pour son Pinocchio (2022). Le réalisateur viendra présenter son œuvre alors que le Mexique, son pays natal, sera mis à l’honneur, cette année. 

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste