Annoncée pour une sortie le 29 juin prochain, l’adaptation du manga éponyme apporte un vent de changement, à plus d’un titre.
Le quotidien des fans d’animes n’a jamais été aussi dense que ces dernières années. Le succès des plateformes de streaming aidant, la demande d’amateurs du média, voraces, a poussé les diffuseurs à commander de plus en plus de contenu. Forcément, on se retrouve face à une offre souvent stéréotypée, très centrée sur le shōnen et dans une moindre mesure diverses formes d’isekai, avec des réalités alternatives.
Les plus populaires, de Demon Slayer à Jujutsu Kaisen en passant par le plus récent Chainsaw Man reprennent peu ou prou les mêmes ingrédients, certes assortis d’une sauce maison. Sorti de ces archétypes et des grands classiques du genre, difficile de voir du neuf dans la masse de contenus proposés.
Damer le pion
Il faut donc saluer l’initiative de Netflix avec sa sortie du Pavillon des hommes. En demandant au studio Deen (The Seven Deadly Sins) d’adapter le manga de Fumi Yoshinaga, publié initialement en 2004, le géant du streaming ouvre la porte sur un univers renversant et renversé. Dans une uchronie totale, le Japon féodal a vu, suite à une terrible épidémie, la gent masculine réduite à un quart de la population.
Les rôles des hommes et des femmes se sont donc inversés, ces dernières ayant désormais tout pouvoir dans la société du fait de leur omniprésence. Le shogunat devient donc lui aussi féminin, et aboutit à la constitution de véritables harems formés par les hommes les plus remarquables.
L’amante religieuse
De ce point de départ, le manga décrit l’ascension d’un jeune samouraï, Mizuno, ayant quitté son amour secret pour fuir un mariage forcé. Au sein du Pavillon, il peut subvenir aux besoins de sa famille et faire montre de ses talents de bretteur. Remarqué par la nouvelle shogun, le vaillant combattant pourrait bien perdre la vie, les amants des dirigeantes étant exécutés « après usage »… Luttes de pouvoir, codes de la noblesse et bien sûr rapports au sexe opposé sont ici les thèmes majeurs.
Classé comme shōjo ou josei selon les cas, des catégories réservées à un public féminin, Ōoku de son titre original s’adresse pourtant à tous les genres. En inversant la donne, il permet à tous de mieux saisir les difficultés propres à chacun. Le prix spécial « Sense of Gender », décroché auprès de l’Association japonaise de science-fiction et de fantastique féministe en 2005, ne s’y était alors pas trompé.