Films, séries, albums, spectacles, mangas, comics… Chaque mois, des centaines d’œuvres sont diffusées dans les salles obscures, sur les plateformes ou dans les librairies. Face à cette offre colossale, le choix est difficile. La rédaction de L’Éclaireur vous dévoile ses pépites du mois.
1 La série The Morning Show sur Apple TV+
L’arrivée (sans frais) des productions d’Apple TV+ sur Canal+ était clairement l’une des meilleures nouvelles de ce mois d’avril. À nous la séance de rattrapage des films et séries primés dont on entendait parler depuis des mois. Ni une, ni deux, on a décidé de binger The Morning Show – et on n’a pas été déçu. Cette création originale est un incontournable pour plusieurs raisons. La première : son casting. Le duo Jennifer Aniston/Reese Witherspoon fonctionne à merveille et c’est un bonheur de voir les actrices dans des rôles de femmes badass. Steve Carell brille aussi par la justesse de son jeu, dans un rôle surprenant et très complexe.
La série nous glisse dans les coulisses d’une matinale ultra populaire aux États-Unis et nous dévoile les dessous de ces shows pleins de paillettes et de faux-semblants. Elle aborde aussi des questions essentielles comme les abus et le harcèlement sexuel, et nous interroge sur le consentement et la toxicité au sein des entreprises. C’est juste, intelligent et touchant. La nouvelle série qui doit figurer à la tête de votre watchlist.
2 Le livre Trois vies par semaine de Michel Bussi
Lors de notre interview avec Michel Bussi (pour la sortie de sa série L’île prisonnière), l’écrivain nous avait teasé son tout nouveau livre. « Mon prochain roman commence avec la découverte d’un cadavre, avait-il expliqué. Jusque-là, rien d’exceptionnel. Mais cet homme qui menait une vie tout à fait ordinaire a trois papiers d’identité sur lui, comme s’il avait trois vies différentes. L’histoire va donc suivre trois femmes qui ont aimé le même homme. » Son petit résumé nous a intrigués et poussés à dévorer son histoire.
Le récit est prenant et se lit d’une traite. Le premier chapitre suffit pour être complètement plongé dans l’œuvre, et ne plus vouloir la lâcher jusqu’à la dernière ligne. Trois vies par semaine (Presses de la Cité) est un condensé d’action et de mystère. Il nous propose aussi des scènes drôles et émouvantes, et s’intéresse à des sujets profonds (qu’on ne dévoilera pas ici pour éviter de vous spoiler).
3 L’anime Suzume de Makoto Shinkai
En 2016, Makoto Shinkai avait bouleversé le monde de l’animation avec Your Name (qui était devenu l’anime le plus lucratif de l’histoire avec 350 millions de dollars de recettes au box-office mondial). Sept ans plus tard, le réalisateur revient avec Suzume, un long-métrage tout aussi émouvant et qui partage de nombreux points communs avec son célèbre prédécesseur.
On retrouve notamment sa poésie, sa magie et ses sublimes plans colorés. Difficile de vous raconter son histoire sans tout dévoiler. Disons simplement que Suzume, une lycéenne, rencontre Sōta, un étudiant à la recherche de portes mystérieuses. Les inconnus vont se retrouver liés par cette quête, et seront amenés à partir aux quatre coins du Japon pour refermer ces objets magiques.
Makoto Shinkai traite ses thématiques phares, à savoir les amants maudits, le voyage et les catastrophes naturelles. Les personnages sont attachants, le film est très rythmé (on ne s’ennuie jamais) et la musique est géniale. Que vous soyez novice ou fan d’anime, ce long-métrage vous embarquera forcément dans son monde fantastique.
4 Le film Donjons & Dragons : l’honneur des voleurs de John Francis Daley et Jonathan Goldstein
On ne va pas vous mentir : on ne croyait pas en ce film. Difficile, en effet, de retranscrire à l’écran un univers aussi culte que Donjons & Dragons. Étrangers à ce vaste univers, on a malgré tout tenté l’aventure, et on a été agréablement surpris. Le blockbuster s’adresse à tous ; il offre aux fans de la première heure des références à foison, mais fait aussi de nombreux clins d’œil à des œuvres de la pop culture, comme Stranger Things ou Hunger Games. La scène d’ouverture permet aux plus novices de rattraper toutes les informations, de découvrir les personnages et de comprendre les enjeux de leurs quêtes.
Le film dure 2h15, mais on ne voit pas le temps passer. Les missions s’enchaînent, rythmées par des scènes d’action et des séquences plus légères. En réalité, on rigole (beaucoup). Les protagonistes sont parfois clichés, mais ils jouent de cette situation, et nous offrent des moments (vraiment) très drôles. Baston, créatures magiques, personnages féminins badass, amitié, amour et trahison : Donjons & Dragons : l’honneur des voleurs a tous les éléments pour vous envoûter.
5 Le manga Timebomb Teacher de Takakuchi Yanagi
Timebomb Teacher (Panini Manga) peut facilement vous rendre accro. Ce manga nous raconte l’histoire d’Azusa Tsugumo, une jeune femme brillante qui rêvait de devenir chercheuse dans le domaine de la chimie, mais qui s’est finalement tournée vers l’enseignement.
La raison : un de ses profs d’université, qui lui a « tout pris, [s]es rêves, [s]on avenir ». Sa nouvelle vie n’est pas facile, et elle subit du harcèlement moral de la part de ses élèves et de leurs parents. Le jour où sa sœur, Ruka, disparaît, elle se lance à sa recherche et se retrouve confrontée à de dangereux criminels.
Face aux hommes les plus dangereux de la ville, elle n’a qu’une arme : la chimie. Elle les confronte pour avoir des réponses, les menaçant avec des bombes artisanales. Pour le bien de son enquête, elle va finalement collaborer avec des yakuzas et découvrir un tout nouveau monde. Au-delà de son caractère violent, ce manga s’interroge sur la place des femmes dans la société japonaise, sur la corruption au sein de la police ou encore sur les guerres entre clans rivaux. Azusa tombe dans une spirale infernale, et entraîne le lecteur avec elle. Cette histoire en quatre tomes est fascinante, et happe notre attention du début à la fin.
6 L’album Multitudes de Feist
Le 14 avril 2023, la chanteuse Feist a fait son grand retour dans les bacs avec Multitudes. Six ans après Pleasure (2017), l’artiste canadienne a présenté un album de chansons pour la plupart écrites durant un spectacle itinérant qu’elle a présenté pendant deux ans outre-Atlantique. Entre musique, sons et vidéos, ces représentations avaient été saluées par la critique, nourries par la pandémie et la maternité tout juste acquise de Feist. Ainsi, jamais peut-être n’avait-elle écrit des morceaux si purs et honnêtes.
On note d’ailleurs Of Womankind, un titre sur la sororité écrit par celle qui a quitté la tournée du groupe Arcade Fire après les accusations à l’encontre de son leader. Avec Multitudes, Feist a su se réinventer, dévoilant une sensibilité et un engagement nouveaux sur l’opus, à ce jour, le plus expérimental de sa carrière.
7 La bande dessinée Tati et le film sans fin d’Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Supiot
Si l’on pensait tout connaître du cinéaste français Jacques Tati, c’était sans compter sur l’auteur Arnaud Le Gouëfflec et le dessinateur Olivier Supiot à qui l’on doit la bande dessinée Tati et le film sans fin (Glénat). Dans ce roman graphique, paru le 12 avril dernier en librairie, le duo revient sur la vie et l’œuvre du réalisateur de Jour de fête (1949). Ils nous plongent dans l’univers burlesque de l’artiste disparu en 1982 en présentant à la fois sa passion pour le clownesque, le music-hall et le cinéma.
Sublimé par les couleurs pastel, cet album poétique permet de découvrir l’univers de ce monstre sacré du septième art sous un angle nouveau, et de comprendre comment sa vie, ses fantasmes et ses obsessions ont nourri son imaginaire. Au-delà du mythe, Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Supiot sont parvenus à saisir l’homme dans ce qu’il a plus drôle et de plus émouvant. Une véritable pépite artistique.
8 Le film Raging Bull de Martin Scorsese
Alors que Martin Scorsese sera au Festival de Cannes dans quelques semaines afin de présenter le film Killers of the Flower Moon, Raging Bull est ressorti en salles ce mois-ci, en version 4K restaurée. L’occasion pour les retardataires – comme nous – de plonger dans la vie de Jake LaMotta, célèbre boxeur américain incarné par Robert De Niro à l’écran. Ce long-métrage sorti en 1980 raconte l’ascension fulgurante du sportif surnommé « le taureau du Bronx », mais aussi les échecs de sa vie personnelle, marquée par un divorce, la faillite, ainsi que des guerres familiales.
Réalisé en noir et blanc, Raging Bull compte parmi les chefs-d’œuvre de Martin Scorsese. C’est aussi un long-métrage incontournable du septième art grâce à son duo d’acteurs Robert De Niro/Joe Pesci, et sa réplique mythique ; le fameux « Do you fuck my wife ? »
On doit également souligner la musique du film mêlant des morceaux classiques, le swing, ainsi que des musiques italiennes, l’une des plus belles bandes originales de l’histoire du cinéma. Avec ce film, Martin Scorsese offre une œuvre loin de sa filmographie récente, plus intime et proche du cinéma d’auteur, mais dont la force est finalement aussi percutante que le crochet de Jake LaMotta.
9 La série Salade Grecque de Cédric Klapisch sur Prime Video
Si comme nous vous avez été séduit par la trilogie de L’Auberge Espagnole (2002), il vous sera difficile de résister à Salade Grecque. Suite de la saga portée par Romain Duris, réalisée par Cédric Klapisch et Lola Doillon, la série suit cette fois-ci les enfants de Xavier et de Wendy, Tom et Mia, durant leur séjour en Grèce. Leurs aventures vont les amener à croiser toutes sortes de personnalités, et de nationalités, entre humour et gravité.
Car c’est là que Salade Grecque se distingue des films. Tout en conservant le charme des longs-métrages précédents, l’insouciance de L’Auberge Espagnole a laissé place aux considérations environnementales, migratoires, et sociales auxquelles est aujourd’hui confrontée notre jeunesse.
La nouvelle création de Cédric Klapisch s’autorise par ailleurs à aller davantage du côté du drame à certains moments. Il en ressort une série dans l’ère du temps aussi engageante que drôle. Elle parvient à exister autant dans la continuité de la saga que de façon indépendante ; ce qui est une grande force aujourd’hui dans le paysage audiovisuel.
10 Le roman Le Poète de Michael Connelly
Quai du Polar, Reims Polar… La fin du mois de mars et le début du mois d’avril ont été marqués par plusieurs événements culturels mettant en lumière les thrillers littéraires et cinématographiques. Face à de telles propositions, L’Éclaireur a souhaité se plonger dans l’un de ses classiques avec l’œuvre d’un de ses chefs de file : Le Poète (1996, Points) de Michael Connelly. Ce roman policier raconte l’histoire de James McEvoy, un journaliste spécialisé dans les faits divers, dont le jumeau, agent de police, est retrouvé mort.
Si les premières conclusions évoquent le suicide, James refuse cependant de croire que son frère se soit ôté la vie. Il va alors décider de mener l’enquête et découvrir qu’il s’agit bel et bien d’un meurtre. Assisté du FBI, il va devoir mettre la main sur un tueur en série surnommé Le Poète.
Lauréat du Prix Mystère de la critique en 1998, le livre a permis à son auteur de devenir l’un des maîtres incontestés du polar. Avec ce roman, il signe son chef-d’œuvre entre enquête, violence et deuil dans lequel la tension est prenante et où les points de vue entre les personnages s’alternent. En sommes, un classique intemporel que vous n’aurez aucun mal à dévorer d’une traite.
