La rétrospective sur Elliott Erwitt au Musée Maillol se poursuit à Paris. L’occasion pour L’Éclaireur d’aller y faire un tour afin de découvrir l’oeuvre grandiose d’un des photographes du XXe siècle les plus iconiques.
Depuis le 23 mars 2023, le Musée Maillol de Paris accueille une rétrospective d’Elliott Erwitt. Présentée jusqu’au mois d’août, l’exposition revient sur l’oeuvre du photographe entre clichés en noir et blanc, mais aussi sur toute une panoplie de couleurs que le Franco-Américain a prises à l’occasion des campagnes de publicités, des tournages de films, et de ses années Magnum. Après avoir rejoint l’agence en 1954, Elliott Erwitt s’est imposé comme une figure emblématique du huitième art, parcourant le monde, de la France, où il naît, aux États-Unis, où il vivra de longues années, en passant par l’Europe de l’Est et l’Asie qu’il photographie sur commandes. Cette rétrospective retrace la carrière de ce vrai globetrotteur en 215 clichés. Un travail qui mérite le coup d’oeil pour trois raisons.
Des photographies bourées d’humour
Elliott Erwitt est réputé pour son humour. Que ce soit à travers l’analyse de son travail, retranscrite grâce aux audio-guides de la visite, ou à travers son objectif, l’artiste fait preuve d’une joie de vivre aussi communicative qu’acerbe. Par moments, les visiteurs parviennent à saisir grâce à des citations inscrites sur les murs, des rétrospectives filmiques diffusées, mais surtout son regard artistique, l’amusement du photographe. Des camps de nudistes anglais aux photos de chiens – une de ses grandes passions – en passant par la mise en scène publicitaire, Elliott Erwitt trouve toujours dans ses sujets le moyen de faire sourire son public, preuve d’une perception singulière du monde.
Des hommes, des femmes et des enfants au coeur de son objectif
Au début de sa carrière, les premiers travaux d’Elliott Erwitt se concentrent notamment sur les couples. Le photographe immortalise leur intimité, leur évolution au fil des années, ainsi que les moments marquants qui rythment l’amour dans des clichés en noir et blanc aussi émouvants qu’amusants. Les femmes prendront également une grande place dans l’oeuvre de l’artiste, ce dernier photographiant la vie de danseuses de revue autant que les coulisses des films de Marilyn Monroe.
L’oeuvre d’Elliott Erwitt est également marquée par ses clichés d’enfants, dont le plus célèbre est très certainement celui d’un jeune garçon tenant un faux pistolet contre sa tempe. Cette photographie est exposée, tout comme celle du couple que l’on peut voir s’embrasser dans le rétroviseur. Autant d’oeuvres qui capturent l’humanité du monde, mais surtout le génie d’Erwitt.
Le photojournalisme
Si Elliott Erwitt s’est fait connaître à travers son travail publicitaire, c’est aussi le photo-reportage et le photo-journalisme qui ont marqué sa carrière. Grâce à l’agence Magnum qu’il rejoint au début des années 1950, l’artiste fait le tour du monde photographiant les personnalités les plus iconiques du siècle dernier : Marilyn Monroe, Che Guevara, Grace Jones, Andy Warhol, et même Charles De Gaulle… Ils sont tous passés devant son objectif.
Mais celui qui s’est toujours définit « comme un photographe amateur » se fait également le témoin des territoires les plus passionnants : l’Europe de l’Est durant la Guerre Froide, le Texas après le meurtre de John F. Kennedy, ou encore l’Asie. Elliott Erwitt est à la fois le photographe de l’intimité et de la globalité. À travers son regard, il a su immortaliser le XXe siècle comme personne dans ce qu’il a de plus superficiel, mais aussi de plus profond. Un parcours passionnant que retrace le Musée Maillol jusqu’en août 2023.
Elliott Erwitt. Rétrospective, au Musée Maillol à Paris jusqu’au 15 août 2023.