Dire que la France ne cesse de se passionner pour l’Égypte est un euphémisme. Ce n’est pas pour rien que, parmi les expositions les plus visitées de l’histoire en France, on en retrouve deux dédiées à des collections de l’Égypte antique. À l’occasion de l’exposition-événement “Ramsès et l’Or des Pharaons” à la Villette, retour sur une culture qui envoûte la capitale et ses habitants depuis bien longtemps.
Si beaucoup datent les débuts de la fascination pour l’Égypte avec la découverte du tombeau de Toutankhamon par Howard Carter en 1922, cet engouement est en fait plus ancien. Se déroulant de 1798 à 1801, l’expédition de Napoléon Bonaparte en Égypte est le point de départ de ce que beaucoup appellent “l’égyptomanie”. En plus de l’Empereur des Français, un autre homme joue un rôle majeur dans cet apprentissage de la culture égyptienne : Jean-François Champollion. Celui que l’on appelle communément le père de l’égyptologie est pour rappel le premier à avoir déchiffré les hiéroglyphes. Le natif de Figeac et Chevalier de la Légion d’Honneur a laissé une certaine trace dans la capitale et c’est en partie grâce à lui qu’est né cet intérêt pour l’Égypte, ses pharaons, ses inscriptions divines et ses nombreux trésors.
Les pharaons et dieux égyptiens sont nombreux à Paris
Tandis que la dépouille de l’égyptologue repose au cimetière du Père-Lachaise, il n’est jamais trop tard pour se lancer sur ses traces. Car oui, à condition d’être particulièrement attentif, il ne faut jamais aller bien loin dans Paris pour se rendre compte à quel point la culture égyptienne est très présente. L’esprit des pharaons dans la capitale commence à se faire ressentir dès l’un des plus hauts-lieux de la culture : le Louvre. Impossible de passer à côté de cette imposante pyramide en verre, inaugurée en 1988 puis 1989, et qui déchaîna tant de critiques sitôt le projet officialisé. Bien qu’elle n’ait pas été imaginée comme un hommage à l’Égypte, on peut y voir une sorte de mise en bouche avant d’arpenter le Département des Antiquités Égyptiennes, assurément le plus populaire du musée du Louvre.
Avant de quitter le Louvre, il est toujours bon de faire un rapide arrêt dans la non moins célèbre Cour carrée, pour se rendre au pied d’un frontispice représentant Isis. La déesse et compagne d’Osiris peut se vanter d’avoir une certaine popularité dans la capitale, tant les signes et monuments la glorifiant sont nombreux. Les plus attentifs pourront aussi repérer une personnification du Nil adossée contre une pyramide ou encore Cléopâtre tenant dans sa main un serpent. C’est ensuite place du Châtelet qu’il faut se rendre pour admirer la fontaine du Palmier. Déplacée et modifiée au XIXe siècle lors des aménagements haussmanniens, la structure comprenait initialement un tronc de palmier. Aujourd’hui, on admire simplement quatre sphynx, autre grand symbole de l’Égypte, orientés vers les quatre points cardinaux. Délaissons un moment les pharaons pour l’ambiance de l’Égypte. Pour cela, direction le quartier du Sentier, et plus exactement la place du Caire. Là, impossible de ne pas emprunter le passage du même nom et de se retrouver nez-à-nez avec les têtes d’Hathor qui ornent le grand immeuble érigé en 1828.
Une journée ne serait assurément pas suffisante pour partir à la découverte de la moindre référence égyptienne à Paris. Car l’on peut encore évoquer la rue d’Aboukir, la rue du Nil ou la rue d’Alexandrie dans le 2e arrondissement, comme simples hommages. Et que serait un tour en terres des pharaons sans un arrêt par l’obélisque de Louxor, solidement installé sur la place de la Concorde depuis 1836. Un imposant monument qui ornait originellement l’entrée du temple de Louxor, bâti il y a plus de 3 200 ans par Ramsès II. Hommage au dieu du soleil Amon, ce monolithe en syénite est recouvert de hiéroglyphes et de feuilles d’or et fait évidemment partie des spots photos obligatoires lors d’un séjour à Paris. Un dernier arrêt s’impose boulevard de Magenta, pour admirer le cinéma Le Louxor. Inscrit au titre des monuments historiques, l’endroit continue d’accueillir les cinéphiles, tandis que les passionnés d’Égypte peuvent simplement admirer ce bâtiment construit par Henri Zipcy, et plus particulièrement sa façade néo-égyptienne tout en mosaïques multicolores, avec des motifs floraux ou représentant des scarabées.
Ramsès II de retour à Paris pour une exposition historique
Et quand ce ne sont pas les monuments qui nous plongent le temps de quelques heures dans la richesse du patrimoine égyptien, ce sont les expositions qui s’en chargent. Après le succès colossal de l’exposition Toutânkhamon en 2019, qui avait attiré près d’1,5 millions de visiteurs, La Villette fait à nouveau la une avec une nouvelle exposition-événement sur l’Égypte ancienne. Depuis le 7 avril et jusqu’au 6 septembre prochain, à la Grande Halle de la Villette, c’est l’orfèvrerie égyptienne qui sera à l’honneur dans l’exposition Ramsès et l’Or des Pharaons.
Au total, ce sont pas moins de 181 objets et artefacts comme des masques royaux, des bijoux, des amulettes, et bien entendu des sarcophages, qui attendent les passionnés et les plus curieux. Tandis que certains sortent pour la première fois d’Égypte, tous ces trésors seront encore une fois un formidable moyen d’en apprendre plus sur le savoir-faire des Égyptiens ramessides en matière d’art et d’orfèvrerie, qui ont prospéré il y a trois millénaires. Parmi les pièces à ne pas louper, les curieux pourront découvrir la statue de Khafre, plus ancienne statue en or pur à l’effigie du Roi, une bague de la dix-huitième Dynastie parée d’une inscription à l’effigie de la Reine Néfertiti ou encore un collier d’or et de perles rugueuses datant de 1550 av. J.-C.
Enfin, impossible de ne pas évoquer le clou du spectacle : le cercueil de Ramsès II. L’un des Pharaons les plus célèbres, si ce n’est LE plus célèbre, a en effet fait le déplacement et retrouve le sol français pour la première fois depuis 1976. Rapatriée à l’époque dans l’Hexagone pour être soignée, la dépouille avait d’ailleurs été reçue tel un chef d’État avec tapis rouge et Garde républicaine à son arrivée. Et pour plonger un peu plus dans cette riche période, les visiteurs pourront aussi se laisser tenter par une expérience en réalité virtuelle les amenant dans les célèbres temples d’Abou Simbel, dédiés à Ramsès II et Néfertari. Terrain de jeu exceptionnel pour les archéologues, l’Égypte n’a certainement pas fini de livrer tous ses secrets, comme le prouve la récente découverte d’un tunnel près d’Alexandrie, et ce pour le plus grand plaisir des experts et des plus curieux.
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