Les Français sont de plus en plus nombreux à s’intéresser aux panneaux solaires
photovoltaïques, afin de produire et consommer leur propre électricité verte. Mais ces
installations demeurent coûteuses. Pour débuter à moindre coût, il existe des systèmes
plug and play et des kits à installer soi-même.
Pour des raisons économiques (faire baisser le coût de leurs factures d’électricité) et des motivations écologiques, les Français s’intéressent de près aux installations solaires photovoltaïques en autoconsommation.
En effet, dans un contexte d’augmentation du prix de l’énergie, plus d’un Français sur trois envisage désormais d’équiper son logement en énergies renouvelables (source : édition 2022 du baromètre « Les Français et les EnR » pour Qualit’EnR, en partenariat avec OpinionWay). Si le solaire photovoltaïque n’arrive pas en tête des solutions privilégiées, les panneaux solaires inspirent la confiance de 76% des sondés (baromètre de 2021).
Pourquoi opter pour le solaire ?
Les principales motivations sont économiques – mieux maîtriser ses factures en subissant le moins possible les hausses du coût de l’électricité – mais aussi écologiques.
La quantité d’énergie qu’il est possible de produire grâce à une installation solaire photovoltaïque dépend de plusieurs critères, dont principalement le nombre de panneaux installés, l’ensoleillement de la région, l’orientation et l’inclinaison de la toiture et l’environnement (arbres ou habitations qui produisent de l’ombre par exemple).
Dans les conditions idéales, l’Ademe estime que 25 m2 de panneaux peuvent produire en une année « l’équivalent de la consommation électrique (hors chauffage, cuisine et eau chaude) d’une famille de 4 personnes, soit environ 2 500 kWh ».
Néanmoins, même si ces solutions se démocratisent, elles représentent toujours un investissement conséquent. Le prix varie en fonction de la surface de panneaux installée, de la complexité de l’installation et de l’artisan. L’Ademe évalue le coût d’un petit système, en incluant le matériel et la pose, à 2 à 3 €/Wc (guide pratique l’électricité solaire, édition 2019), soit environ 7000 € pour une installation de 3 kWc pour 20 m2 de panneaux en surimposition de toiture (source : Journal du Photovoltaïque cité par l’Ademe).
Des solutions plug & play : pour qui ?
Même si l’on est convaincu par l’intérêt d’une telle installation, son coût n’est pas à la portée de toutes les bourses. De plus, ce type de projet se destine majoritairement aux propriétaires de maisons individuelles.
Pour rendre le solaire photovoltaïque plus accessible, certains acteurs proposent des kits solaires plug and play. Il suffit de les installer dans un endroit ensoleillé, de les orienter de manière pertinente pour qu’ils captent un maximum de soleil et de brancher le système directement sur une prise électrique pour produire et consommer sa propre électricité.
Ces solutions ne prétendent pas produire autant d’énergie que les installations réalisées par des professionnels, mais elles présentent l’avantage d’être beaucoup plus accessibles financièrement. En outre, elles ne nécessitent pas de travaux. Et enfin, elles s’adressent à un nouveau public, notamment les locataires, qui peuvent emporter leur équipement lorsqu’ils déménagent, ainsi qu’éventuellement aux habitants de logements collectifs qui peuvent envisager une installation sur leur balcon ou leur terrasse.
Autre avantage : des démarches administratives simplifiées. Si les panneaux sont installés au sol, une simple déclaration de raccordement (nommée la CACSI) auprès d’Enedis, le gestionnaire de réseau, est requise. Toutefois, si l’installation est placée en hauteur (plus d’1,80 m du sol), il demeure nécessaire de faire une demande auprès de la mairie (déclaration préalable de travaux).
Les locataires peuvent emporter leur équipement lorsqu’ils déménagent.
Beem Energy, par exemple, propose de tels kits à installer au mur ou au sol. Le plus abordable, composé de quatre modules (300 W), coûte 780 € (avec un câble long de 10 m ; comptez un supplément, à partir de 20 €, si vous avez besoin d’une rallonge). Une application permet de suivre la production d’énergie en temps réel.
Autre exemple : la start-up nantaise Sunology propose une « station solaire » de ce type baptisée Play, qui s’installe en moins de 2 minutes selon ses promesses. Vendue au prix de 749 €, elle se compose d’un grand panneau (405 W) que l’on peut orienter grâce à ses supports coulissants. La marque vient également de lancer une station solaire urbaine, la City, qui s’accroche à un balcon ou un garde-corps (789 €, 450 W). Plus petite et plus légère (4 kg), elle a été spécialement développée pour les appartements.
Dans le même esprit, Supersola commercialise de petits panneaux qui se branchent directement sur une prise électrique (799 €, 370 Wc) ; selon le fabricant, en France, ce panneau prêt à l’emploi peut produire en moyenne 460 kWh par an.
Quelle production et quelles économies sur la facture ?
Comme dans le cas des grandes installations, la production d’électricité et la rentabilité dépendent de la zone géographique et de l’orientation des modules. Beem Energy assure qu’on peut économiser jusqu’à 15% sur sa facture d’énergie. Chez Sunology, la promesse est semblable, la marque évoquant une économie pouvant atteindre jusqu’à 17% sur la facture, hors chauffage, grâce à sa station Play.
Sur leur site, ces deux acteurs mettent à disposition un simulateur qui prend en compte le département ou la ville. Par exemple, Beem Energy estime que dans notre ville de Chelles (Seine-et-Marne), un kit de base permet de produire jusqu’à 314 kWh/an et qu’il est rentabilisé en neuf ans. Si on opte pour un pack de trois kits (soit 12 panneaux), on peut produire jusqu’à 942 kWh/an, l’équipement étant rentabilisé en 7 ans. À Montpellier, le kit de base pourrait être amorti en 6 ans, grâce à une production annuelle pouvant grimper jusqu’à 429 kWh.
Quant à Sunology, la start-up évalue la production annuelle de sa station Play à 449 kWh en Seine-et-Marne ; celle-ci serait rentabilisée en un peu moins de 6 ans et en 4 an et demi dans l’Hérault.
Des kits « de pro » à installer soi-même
Ces systèmes tout-en-un ont un point commun : ils ne nécessitent pas de travaux. Mais les plus bricoleurs, qui souhaitent investir et s’investir un peu plus, peuvent opter pour des kits à installer eux-mêmes sur leur toiture. Certains spécialistes en vendent aux particuliers, en les aidant d’abord à choisir leur matériel, à bien dimensionner l’installation et en leur fournissant des tutoriels pour les accompagner lors de la phase de travaux.
Ces packs comprennent les modules, les onduleurs, les câbles et tout le matériel nécessaire. Oscaro Power en est l’un des chefs de file. Installer soi-même son kit (à configurer sur le site grâce à un outil dédié) rend le tarif bien plus attrayant. Comptez environ 3600 € pour un kit complet (avec onduleurs) comprenant six panneaux (puissance de 2,4 Kwc), 4500 € pour huit panneaux (puissance de 3,2 Kwc) et 7145 € pour douze panneaux (puissance de 5 Kwc). EDF ENR, par exemple, propose également des kits à poser soi-même.
Attention, si vous décidez d’opter pour ce type de kit, certaines démarches administratives s’imposent, à commencer par une déclaration préalable de travaux en mairie.