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Apple : une organisation bien rodée pour éviter les licenciements de masse

20 mars 2023
Par Benjamin Logerot
En imposant une politique plus stricte, Apple espère sortir de 2023 une nouvelle fois sans licenciements de masse.
En imposant une politique plus stricte, Apple espère sortir de 2023 une nouvelle fois sans licenciements de masse. ©Novikov Aleksey / Shutterstock

Alors que le secteur de la tech est touché par des licenciements de masse, une entreprise résiste encore. Apple a en effet mis en place une organisation aussi solide que stricte pour éviter ce genre de situation.

Si nous avions analysé il y a quelques semaines pourquoi le fabricant de l’iPhone s’en tirait si bien face aux vagues de licenciements de masse dans la tech, le journaliste de Bloomberg Mark Gurman nous apporte de nouveaux éléments de réponse grâce à ses sources en interne.

Une politique plus stricte

Contrairement à ses concurrents de la tech que sont Google, Meta (qui vient d’annoncer une nouvelle vague de licenciements) ou Amazon, Apple a traversé 2022 et ce début d’année 2023 sans avoir recouru à des licenciements massifs. Une situation obtenue grâce à un fonctionnement différent en interne, des investissements mesurés ou encore des embauches limitées. Tout cela, nous le savions déjà. Mais le journaliste Mark Gurman nous explique dans sa newsletter Power On que l’entreprise a pris un tournant bien plus strict dans ses politiques et son organisation.

Tout d’abord, le géant retarde le versement des bonus annuels pour les équipes. Auparavant, les bonus étaient versés en deux fois tous les ans. Désormais, ils seront envoyés une seule et unique fois dans l’année, en octobre. Cela permet à Apple de garder plus longtemps cet argent dans ses caisses, au cas où. Certains projets auraient aussi été décalés à l’année prochaine, comme le HomePod équipé d’un écran. Ainsi, le géant peut allouer son budget de recherche et développement à des projets plus importants. Les budgets ont d’ailleurs dans l’ensemble été réduits et la firme demande dorénavant l’approbation des vice-présidents sur davantage de sujets. Enfin, on pourra citer également une limitation plus stricte des voyages. Le géant a diminué l’enveloppe allouée aux déplacements et demande plus de contrôle de la part des cadres exécutifs qui supervisent ces déplacements.

Faciliter les licenciements ?

HomePod v2 test
Des HomePod plus avancés seraient dans les cartons d’Apple, mais ne verront pas le jour avant au moins 2024. ©Pierre Crochart/L'Éclaireur

Comme nous le soulignions dans notre article d’analyse, Apple ne remplace désormais que très peu les départs de l’entreprise. Mais la firme semble également vouloir licencier plus facilement, notamment du côté de ses magasins Apple Store. Par exemple, le géant porterait une attention grandissante à l’assiduité de ses employés en magasin, ainsi qu’aux heures de travail effectuées. Pour certains, c’est une volonté d’Apple de mettre la pression sur les employés afin de les forcer à quitter d’eux-mêmes l’entreprise. Pour d’autres, il s’agit d’une tactique pour pouvoir licencier plus aisément les personnes qui ne respecteraient pas les objectifs d’heures de travail.

Toujours du côté des magasins, certains employés se seraient plaints que l’entreprise ne remplace pas les personnes malades ou absentes pendant plusieurs jours. Apple a également mis fin à l’arrêt maladie spécial, mis en place pour les personnes atteintes du Covid. Celles-ci doivent poser un arrêt maladie normal ou ne pas être payées. Des témoignages indiqueraient que les licenciements seraient en hausse.

Du côté de l’entreprise en elle-même, la direction a aussi mis en place des règles plus strictes, notamment concernant les jours de présence obligatoires sur place. Les employés doivent être présents le mardi, mercredi et jeudi. Des employés craignent que l’entreprise ne sanctionne plus sévèrement les personnes qui ne respecteraient pas suffisamment ces obligations.

Gurman précise enfin que, malgré ces quelques règles plus strictes, Apple s’en sort tout de même bien mieux que ses concurrents. Le géant a même vu ses coûts d’opération baisser au-delà de ses prévisions sur le dernier trimestre de 2022.

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