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Sept mi-temps qui ont marqué l’histoire du Super Bowl

13 février 2023
Par Stéphanie Estournet
“L'Éclaireur” revient sur les mi-temps du Super Bowl qui ont marqué l'histoire de la musique.
“L'Éclaireur” revient sur les mi-temps du Super Bowl qui ont marqué l'histoire de la musique. ©Adrian Curiel/Unsplash

Ce n’est un secret pour personne : le spectaculaire, les Américains savent faire. D’Hollywood à Broadway, des late shows à la politique spectacle, la culture made in USA se déploie dans le sensationnel. Événement le plus regardé, la mi-temps du Super Bowl est pensée comme un moment familial et fédérateur. Alors que la sacro-sainte finale s’est tenue ce dimanche 12 février, retour sur les halftime shows les plus marquants.

Traditionnellement, les matchs de football américain – au lycée du quartier jusqu’en compétition – proposent un spectacle à la mi-temps. Depuis ses prémices au milieu des années 1960, le Super Bowl, sorte de méga-finale organisée par la ligue américaine de football américain (NFL), crée l’événement avec des shows aux moyens considérables et bluffants. Une manière ultra-efficace de réunir devant le poste les amateurs de sport et les autres – et donc de fédérer un maximum de monde devant le petit écran et ses pages de publicité. 

7 millions en 30 secondes

L’an dernier, 112,3 millions de téléspectateurs (soit un tiers de la population américaine) ont regardé le match, avec un pic à 167 millions de téléspectateurs pendant le halftime show. Ceci expliquant cela, le prix moyen d’un spot publicitaire de 30 secondes s’élevait à plus de 7 millions de dollars (6,55 millions d’euros). Comme point de comparaison, citons l’exemple de TF1 qui facture 50 000 euros pour un spot de 30 secondes en prime time lors de la diffusion d’un blockbuster…

Pour comprendre les raisons d’un tel succès – et alors que les Eagles de Philadelphie ont affronté les Chiefs de Kansas City dimanche 12 février au stade de l’Université de Phoenix à Glendale (Arizona), avec Rihanna en cerise sur le gâteau du halftime show, voici une sélection des mi-temps les plus plébiscitées. 

1993 – Michael Jackson : un grand pas pour le Super Bowl

C’est le maître du moonwalk, qui inaugure la mi-temps du Super Bowl telle qu’on la connaît aujourd’hui, entre valeurs fédératives et démesure de moyens. Avant la performance du Roi de la pop, on avait surtout vu des fanfares et des jazzmen. En 1993, les organisateurs du Super Bowl veulent frapper un grand coup. Ils font appel à Michael Jackson, qui vient de sortir son album Dangerous (1991). Accompagné de danseurs et d’enfants « multiculturels » (casting représentant toutes les couleurs de peau assorties à des vêtements ethniques), Michael Jackson pose les valeurs de ce que sera désormais la mi-temps du Super Bowl : spectaculaire, fédératrice, groovy.

2003 – Janet Jackson et Justin Timberlake : cachez ce sein… 

Quoi de commun entre un kickoff, un touchback et les seins de Janet Jackson ? À priori, difficile de concilier des actions sportives et le corps d’une pop star, sauf peut-être lors d’un Super Bowl. Sur le dernier morceau du show, alors que Justin Timberlake doit arracher une partie du bustier de Janet Jackson, mais lui laisser son soutien-gorge – scène maintes fois répétée en amont –, la chanteuse se retrouve un sein à l’air. L’incident dure un instant, mais il devient immédiatement ce qu’on a nommé le scandale du nipplegate : Janet Jackson déprogrammée de la cérémonie des Grammy Awards, déclarations fracassantes d’officiels s’affirmant « outrés »… L’affaire durera des mois outre-Atlantique et ses conséquences marquent durablement la carrière de la chanteuse. 

2007 – Prince : pourpre, mouillé, sublime

Pas de chance : ce soir-là, au Dolphins Stadium de Miami, il pleut des cordes. Sortie du sol, la scène a la forme du love symbol cher au kid de Minneapolis. En costume bleu ciel et stratocaster assortie, Prince va déchirer la nuit de ses riffs et de sa présence. Avec un final authentiquement mouillé et authentiquement pourpre, d’une beauté à couper le souffle – considéré encore aujourd’hui comme l’une des meilleures performances réalisées durant un halftime du Super Bowl.

2012 – Madonna : force mais torpeur 

Soldats romains huilés, char gigantesque… La queen de la pop interprète un medley de ses tubes dans une mise en scène impeccable. L’interprète de Like a Prayer (1989) a été en revanche jugée un peu molle par la critique, comme écrasée par la débauche de moyens. Quelques morceaux en (mauvais) play-back et, heureusement, un final qui relève le niveau. 

2014 – Bruno Mars et les Red Hot Chili Peppers

Lancée par une chorale d’enfants, la prestation du showman Bruno Mars, entouré de musiciens sautillants, monte crescendo en intensité. L’arrivée des Red Hot Chili Peppers achève de mettre le feu au stade. Voir jumper les quelque 82 000 spectateurs de la 48e finale annuelle au MetLife Stadium d’East Rutherford (New Jersey) sur Give it Away (1991), des Red Hot Chili Peppers est en soi un spectacle réjouissant.  

2015 – Katy Perry : grrrrr !

Également pêchue et tout aussi spectaculaire, Katy Perry débarque le 1er février 2015 au stade de l’Université de Phoenix, à Glendale (Arizona), chevauchant un gigantesque lion, pour sa chanson Roar (2013). Rejointe par Lenny Kravitz, elle donne une interprétation entraînante de I Kissed a Girl (2008) (étonnant qu’elle n’ait pas été censurée). La mise en scène de Teenage Dream (2010) – avec ses danseurs habillés en planche de surf, ballon de plage, palmier, ou encore les fameux requins qui firent le buzz –, quoique spectaculaire et parfaitement réalisée, rappelle, si on l’avait oublié, que les Américains restent de grands enfants.

2022 – Snoop Dog, Dr. Dre, Eminem : people with attitude

Dr. Dre, Snoop Dogg, Eminem, 50 Cent, Mary J. Blige et Kendrick Lamar durant la mi-temps du Super Bowl.

2022, place au hip-hop : Dr. Dre, Snoop Dogg, Mary J. Blige, Kendrick Lamar, Eminem et 50 Cent font jumper le SOFI Stadium. Et font claquer deux coups de canif dans le contrat qu’ils ont avec la NFL : Dr. Dre en interprétant Still D.R.E (2001) avec les termes « not loving police » qu’il devait taire ; et Eminem en posant un genou à terre à la manière du joueur de la NFL Colin Kaepernick, qui, un genou au sol en solidarité avec le mouvement Black Lives Matter avait refusé de se lever pendant l’hymne américain en 2016.

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