Réinventer la recherche grâce à l’intelligence artificielle (IA), c’est le but de Google et Microsoft. Alors que la première commence à tester sa riposte à ChatGPT, la seconde vient de dévoiler la nouvelle version de son moteur de recherche Bing et de son navigateur Edge, alimentés par l’IA « pour offrir une meilleure recherche, des réponses plus complètes, une nouvelle expérience de chat et la possibilité de générer du contenu », selon Yusuf Medhi, un vice-président de la société.

Ces outils – qualifiés de « copilote d’IA pour le web » – sont censés permettre aux individus de « tirer le meilleur parti de la recherche et du web », comme l’a indiqué son PDG Satya Nadella.

Un copilote d’IA pour le web

Avec la nouvelle version de son moteur de recherche, Microsoft réunit la recherche, la navigation et le chat en une expérience unifiée. Les utilisateurs pourront ainsi obtenir des résultats plus pertinents pour des choses simples telles que la météo, ainsi que des réponses plus complètes dans une nouvelle barre latérale.

Ils auront aussi la possibilité de se tourner vers un chatbot pour les recherches plus complexes, comme la planification d’un itinéraire de voyage détaillé. Grâce à ce dernier, ils pourront affiner leur recherche afin d’obtenir la réponse complète souhaitée et des liens, selon la firme de Redmond. Ce nouveau Bing est également capable de générer du contenu pour aider les utilisateurs, que ce soit pour la rédaction d’un e-mail, la création d’un itinéraire de 5 jours pour des vacances ou encore la préparation d’un entretien d’embauche.

Pour proposer cette nouvelle expérience, Bing s’appuie sur un modèle de langage d’OpenAI qui est plus puissant que ChatGPT et conçu spécifiquement pour la recherche, selon Microsoft. Il serait aussi « plus rapide, plus précis et plus performant » grâce aux « apprentissages et avancées clés » du chatbot et du modèle GPT-3.5. L’entreprise a également développé son propre modèle, appelé Prometheus, afin de fournir des résultats plus sûrs et personnalisés. Enfin, Microsoft a utilisé l’IA pour son algorithme de recherche, afin de classer les sites sur ses pages, affirmant que cela a conduit « à la plus grande augmentation de pertinence en deux décennies ».

Des mesures de protection pour faire face aux problèmes

La firme de Redmond a par ailleurs mis à jour le navigateur Edge, qui dispose désormais de nouvelles fonctionnalités basées sur l’IA : « chat » et « rédiger ». Il peut ainsi générer du contenu textuel personnalisé (publication LinkedIn, résumé d’un long rapport…) et comprendre les pages Web sur lesquelles l’utilisateur se rend pour « s’adapter en conséquence ».

Consciente des risques avec les chatbots, Microsoft assure avoir « mis en place des mesures de protection pour se protéger des contenus préjudiciables », en collaboration avec OpenAI, société à l’origine de ChatGPT, dans laquelle elle a récemment investi plusieurs milliards de dollars pour renforcer son partenariat. « Nos équipes travaillent pour résoudre des problèmes tels que la mésinformation, la désinformation, le blocage de contenu, la sécurité des données et la prévention de la promotion de contenu préjudiciable ou discriminatoire, conformément à nos principes d’IA », fait savoir Yusuf Medhi.

Pour le moment, le nouveau Bing est uniquement disponible en version test sur ordinateur et il faut s’inscrire sur une liste d’attente pour y accéder. En rendant disponible ces premières versions de son moteur de recherche et de son navigateur, Microsoft espère « obtenir les retours critiques nécessaires pour améliorer ses modèles à mesure qu’elle évolue ». L’entreprise prévoit d’étendre la première version de Bing à des millions de personnes dans les semaines à venir et de proposer prochainement une expérience mobile en avant-première.