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Les ennuis s’accumulent pour TikTok

09 décembre 2022
Par Kesso Diallo
Le réseau social est poursuivi en justice par l'Indiana.
Le réseau social est poursuivi en justice par l'Indiana. ©diy13 / Shutterstock

Le réseau social fait l’objet de deux plaintes déposées par l’Indiana, qui l’accuse d’avoir trompé les utilisateurs. Dans le même temps, plusieurs États américains ont banni l’application des appareils du gouvernement.

TikTok n’est pas vu d’un très bon œil aux États-Unis. Pour la première fois, le réseau social chinois est poursuivi en justice par un État américain : l’Indiana. Il vient de déposer deux plaintes contre l’application, l’accusant d’avoir induit en erreur les utilisateurs. « L’application TikTok est une menace malveillante et menaçante lancée sur les consommateurs sans méfiance de l’Indiana par une entreprise chinoise qui connaît très bien les dommages qu’elle inflige aux utilisateurs », a déclaré Todd Rokita, procureur général de l’État.

Une tromperie envers les jeunes et leurs parents

Dans la première plainte, TikTok est accusé d’être un « cheval de Troie » attirant les adolescents, en leur faisant croire que son application est sûre pour les enfants d’au moins 12 ans. L’Indiana lui reproche de minimiser la présence de contenus matures sur sa plateforme. Ces vidéos, qui contiennent de l’alcool, de la drogue ou encore de la nudité, peuvent être vues par les enfants. Pour l’État, TikTok trompe ainsi les jeunes utilisateurs et leurs parents avec sa classification « à partir de 12 ans » dans les magasins d’applications d’Apple et de Google.

Pourtant, le réseau social pourrait mieux protéger les adolescents selon la plainte. Sa version chinoise, Douyin, comprend en effet plus de garanties pour les utilisateurs de 13 ans, qui peuvent uniquement utiliser l’application 40 minutes par jour, entre 6h du matin et 22h. De plus, elle fait la promotion de contenus éducatifs et légèrement divertissants.

Le problème des données accessibles en Chine

Dans l’autre plainte, l’Indiana reproche à TikTok un manque de transparence sur ses liens avec la Chine dans sa politique de confidentialité, qualifiant l’application de « loup déguisé en agneau ». Elle trompe les consommateurs en ne divulguant pas que sa maison mère, ByteDance, est basée en Chine et les risques d’accès par le pays à leurs données. Les utilisateurs acceptent alors la politique de confidentialité sans se douter que leurs informations peuvent être partagées avec des personnes ou des entités soumises aux lois chinoises.

Cette accessibilité des données par la Chine a par ailleurs poussé plusieurs États à bannir TikTok des appareils gouvernementaux. Tel est le cas du Dakota du Sud, du Maryland ou du Texas au cours des derniers jours. Des États tous gouvernés par des républicains, tout comme le commissaire à la Commission fédérale des communications Brendan Carr, qui a appelé en novembre à interdire le réseau social aux États-Unis.

En Europe, TikTok est aussi visé par plusieurs enquêtes concernant le transfert des données des utilisateurs vers la Chine et le traitement des informations personnelles des mineurs. Le mois dernier, la plateforme a modifié sa politique de confidentialité, indiquant que les données des utilisateurs européens sont accessibles en Chine et dans d’autres pays.

Enfin, en France, l’application vient d’être critiquée par Emmanuel Macron, comme le rapporte l’AFP. « Le premier perturbateur (psychologique), le réseau le plus efficace chez les enfants et les adolescents, c’est TikTok », a affirmé le président lors d’un échange avec des professionnels de la santé mentale des jeunes jeudi. « Il sait très bien ce que vous aimez (…) pousse des choses hyper bien foutues qui sont beaucoup plus innovantes que les Américains », a-t-il déclaré, ajoutant que « derrière il y a une vraie addiction » des jeunes.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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