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En Europe, les parents prennent moins de mesures pour lutter contre le cyberharcèlement

11 août 2022
Par Kesso Diallo
En France, les enfants sont surtout victimes de cyberharcèlement sur Snapchat.
En France, les enfants sont surtout victimes de cyberharcèlement sur Snapchat. ©myboys.me / Shutterstock

Selon une enquête menée par McAfee, les parents s’inquiètent de ce phénomène, mais cela ne se traduit pas par la prise de mesures concrètes, notamment pour protéger leurs enfants.

Le cyberharcèlement, forme de violence numérique, inquiète partout dans le monde. Selon une enquête publiée par McAfee* en juillet dernier, 72% des parents disent s’inquiéter que leur enfant en soit victime tandis que 56% craignent qu’il en soit l’auteur. Des disparités se manifestent cependant entre les pays. En France, par exemple, ces chiffres s’élèvent respectivement à 76% et 63%. Les parents sont par ailleurs moins inquiets dans d’autres pays européens, à l’image de l’Allemagne (55% et 34%) et du Royaume-Uni (56% et 37%).

Cette inquiétude ne signifie pas pour autant qu’ils agissent pour lutter contre le cyberharcèlement. Si 78% des parents au niveau mondial s’informent sur ce problème, ils sont en effet moins nombreux à prendre des mesures concrètes pour prévenir le cyberharcèlement, comme le fait de recourir au dialogue (62%), de surveiller les appareils de leurs enfants (56%) et de s’entretenir avec la direction de l’établissement scolaire (30%).

Un manque de compréhension du cyberharcèlement

Autre élément important ressortant de l’enquête : les enfants européens comprennent mal en quoi consiste le cyberharcèlement. 16% d’entre eux en France ont indiqué n’avoir jamais harcelé quelqu’un en ligne, contre 17% en Allemagne et 7% au Royaume-Uni. Cependant, lorsque des comportements de cyberharcèlement spécifiques ont été évoqués, près d’un enfant européen sur deux a reconnu avoir fait preuve d’au moins un de ces comportements. Exemple : 15% des enfants britanniques ont déclaré qu’ils avaient déjà exclu quelqu’un d’une conversation de groupe, soit 8% de plus que les 7% ayant prétendu ne jamais s’être livré à du cyberharcèlement.

Enfin, concernant spécifiquement la France, les enfants sont davantage victimes de cette pratique sur Snapchat. Alors que 38% d’entre eux ont affirmé avoir en avoir été témoins sur le réseau social, ils sont 32% à en avoir été eux-mêmes victimes. Ces chiffres tombent respectivement à 24% et 23% à l’échelle mondiale. Par ailleurs, si Snapchat est la principale plateforme où les enfants sont victimes de cyberharcèlement en France, ce sont celles de Meta qui occupent cette place au niveau mondial. WhatsApp est en effet l’application sur laquelle ils sont les plus témoins et victimes de ce phénomène dans le monde (41% et 40% respectivement), devant Messenger (27% et 28%).

*Enquête réalisée auprès de 11 687 parents et de leurs enfants dans 10 pays entre le 15 juin et le 5 juillet.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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