Par habitude, nombreux sont les citadins à ne plus apercevoir les détails qui participent à la beauté de leur environnement. Pour tenter d’y remédier, L’Éclaireur a sélectionné cinq ouvrages de photographes qui ont capturé l’urbanité de manières diverses et variées.
1 Saul Leiter. Rétrospective 1923-2013
Cette année marque le centenaire de la naissance de Saul Leiter. Après l’importante exposition que lui ont consacré Les Rencontres d’Arles cet été, les éditions Textuel lui offrent à leur tour une rétrospective. Comme un condensé de ses précédents ouvrages, ce nouveau volume rassemble toutes les facettes de son grand œuvre, allant de la peinture aux différentes expressions de sa photographie, dont la street photography fait bien évidemment partie. Entre les pages, le lecteur peut ainsi redécouvrir les rues de New York qu’il n’a eu de cesse d’immortaliser. Pionnier de la couleur et flâneur avéré, ses clichés font l’éloge du fragment, des lueurs éclatantes et du flou, et dessinent avec harmonie le charme de la métropole qu’il habite.
2 Metropolitan Melancholy
Avec leur regard nimbé de poésie, Sarah van Rij et David van der Leeuw ont immortalisé New York à l’occasion de quelques voyages qu’ils y ont faits au cours de ces trois dernières années. Dans leur premier ouvrage, à paraître ce mois-ci, le couple donne à voir, au travers d’images inédites, une métropole balayée par un souffle de mélancolie. La foule caractéristique se substitue à une infinité d’histoires dont les fragments se lisent çà et là, dans le reflet d’une vitrine ou d’une flaque d’eau comme dans le dessin d’une ombre qui s’étend sur l’asphalte. Parfois, des silhouettes se devinent et laissent place à des visages animés par diverses émotions. Les récits de vie personnelle s’entremêlent alors au sein d’une ville dont le charme semble intemporel.
3 Après l’été
Dans son ouvrage intitulé Après l’été, Roberto Badin nous emmène au cœur d’une Biarritz bercée par la quiétude de la saison creuse revenue. Tandis que le soleil de septembre baigne encore les bâtisses d’une douce lumière dorée, les touristes désertent peu à peu la ville pour regagner leur quotidien. Les rues se redécouvrent alors sous un autre regard, celui d’un habitant qui chérit sa cité balnéaire tout au long de l’année. Au gré de ses déambulations, le photographe s’est ainsi livré à une cartographie imagée du territoire, offrant un véritable jeu de piste au lecteur qui peut, si l’envie lui en dit, retrouver la trace des moindres lieux immortalisés.
4 Accidentally Wes Anderson
Dans Accidentally Wes Anderson, l’urbanité et ses contours se lisent comme un long-métrage du célèbre réalisateur. L’ouvrage de 368 pages résulte du concept du compte Instagram du même nom qui réunit toute une déclinaison de clichés, partagés par les internautes, évoquant toujours d’une manière ou d’une autre l’univers si singulier de Wes Anderson. Symétrie parfaite, nuances édulcorées, compositions minutieuses … L’ensemble des lieux capturés invite le lecteur à porter un tout autre regard sur le monde alentour. Chacune des images s’accompagne d’un texte expliquant son histoire.
5 Club Ivoire
Après la France, les États-Unis ou encore l’Espagne, François Prost met cette fois-ci le cap sur la Côte d’Ivoire. Avec ce nouvel ouvrage publié aux éditions Fisheye, le photographe poursuit ainsi sa collection de façades de discothèques, entamée il y a plus de 10 ans maintenant. Dans cet écrin orange se découvre un total de 150 images montrant les mondes de la nuit des régions d’Abidjan et Yamoussoukro sous un autre jour. Les puissants rayons du soleil ont pris le pas sur les néons colorés et révèlent une réalité souvent cachée, semblant se dissiper une fois l’aube installée. Les infrastructures de ces lieux dévoilent finalement une partie des codes locaux de la culture de la fête et témoignent de la vitalité des populations de ce pays d’Afrique de l’Ouest.