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3 cryptomonnaies à l’empreinte carbone limitée (pas comme le Bitcoin)

16 août 2022
Par Florence Santrot
3 cryptomonnaies à l'empreinte carbone limitée (pas comme le Bitcoin)
©Billion Photos/Shutterstock

En attendant qu’Ethereum fasse le grand saut vers la preuve d’enjeu et en alternative au très polluant bitcoin, voici une sélection de crypto-actifs à l’empreinte carbone réduite.

L’index établi par l’université britannique de Cambridge est sans appel : les cryptomonnaies sont particulièrement écocides, et tout particulièrement le Bitcoin. Sur l’ensemble de l’année 2021, le Cambridge Bitcoin Consumption Index estime que le plus populaire des crypto-actifs a nécessité 14,145 TWh d’électricité pour enregistrer l’ensemble de ses transactions et a aussi 33,37 kilo-tonnes de déchets électroniques (notamment les processeurs pour les calculs cryptographiques). 

Cela équivaut à une empreinte carbone de 78,90 Mt CO2, soit peu ou prou la même chose qu’un pays comme Oman ou l’impact carbone de l’ensemble du secteur industriel français. Plus concrètement, chaque transaction en Bitcoin correspond à 1 885 789 transactions avec une carte de paiement Visa ou… 141 809 heures de visionnage de vidéos YouTube, indique le site Digiconomist. Mais alors, quelle alternative ? Il existe des cryptomonnaies qui consomment beaucoup moins d’énergie pour fonctionner, car elles font appel à une forme différente de validation des transactions. Plutôt que d’opter pour la preuve de travail (Proof of Work), elles ont recours à la preuve d’enjeu (Proof of Stake). En voici une sélection.

1 Cardano : ADA

Relativement connue et créée en 2017, la blockchain Cardano (avec son token ADA) utilise la Proof of Stake comme consensus pour fonctionner. Résultat : elle n’aurait besoin « que » de 6 GWh d’énergie électrique par an, selon une étude menée par TRG Datacenters. C’est à peu près l’équivalent de la consommation annuelle de 600 foyers américains.

Côté fonctionnement, cette blockchain peut être comparée à Ethereum puisqu’elle suit le même objectif de permettre l’exécution de contrats intelligents mais aussi le déploiement d’applications décentralisées (dApps). Peu étonnant quand on sait que son fondateur est Charles Hoskinson, l’un des cofondateurs d’Ethereum. En outre, grâce au nombre de token (ou jetons) très important (quelque 30 milliards sont en circulation sur un nombre maximum de 45 milliards), cela en fait une blockchain relativement accessible. Cela est d’autant plus vrai actuellement avec le « crypto winter » qui a fait chuter l’ensemble des cryptos. Mais Cardano a déjà amorcé son rebond…

2 Iota : MIOTA

Voilà une cryptomonnaie qui sort du lot. C’est le premier registre distribué en open-source et destiné à assurer l’avenir de ce qu’on appelle communément «  l’Internet of things  », l’Internet des objets. Le but ici est de créer un environnement dans lequel les machines échangent des ressources et des services entre elles . Pour ce faire, Iiota n’utilise pas de blockchain, mais une alternative nommée le Tangle. Cette structure de réseau est donc un registre en open-source sans le système des blocs de la blockchain.

Son principe repose sur un graphe orienté acyclique (DAG), c’est-à-dire qu’il n’utilise pas de circuit mais plutôt une hiérarchie. Ainsi, les informations passées entre deux points ne peuvent pas y passer à nouveau, telle une ville composée uniquement de sens uniques. Le reproche que l’on peut cependant adresser à ce système est qu’à l’heure actuelle il n’est pas totalement décentralisé : il reste un « coordinateur » à Iota, qui agit comme une instance centrale de contrôle. Cependant, ce système, qui nécessite très peu de transfert de data, est aujourd’hui celui qui a l’impact carbone le plus limité. Iota consommerait actuellement un peu plus de 3,5 GWh par an.

3 SolarCoin

SolarCoin est une monnaie basée sur une blockchain éponyme qui vise à soutenir la production d’électricité solaire dans le monde. Si son fonctionnement est similaire à d’autres crypto-actifs en ce sens que SolarCoin peut être utilisé comme méthode de paiement, son objectif principal est avant tout d’inciter à la production d’énergie propre.

Créée en 2014 par Nick Gogerty, elle a cela de particulier qu’elle permet aussi d’être rémunéré en jetons si on devient soi-même un producteur d’énergie solaire en installant des panneaux photovoltaïques chez soi. Cette crypto a donc été imaginée dans un but bien précis : trouver un moyen pour que les gens qui veulent participer à la transition énergétique en investissant dans le solaire puissent être rémunérés.

Des cryptos vertes mais qui n’en demeurent pas moins risquées

De nombreuses autres cryptos et token ont déjà pris le virage de la Proof of Stake pour réduire leur consommation énergétique. Si, en raison de leur plus faible popularité, ces crypto-actifs se montrent encore plus risqués que les mastodontes Bitcoin et Ether (dont la volatilité reste forte), elles méritent néanmoins le détour. Notamment celles dont la motivation première n’est pas d’être une simple crypto mais qui soutiennent un projet bien concret derrière (comme SolarCoin par exemple). Malgré tout, ce type d’investissement reste un vrai pari sur l’avenir.

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