Le trublion de l’art contemporain Damien Hirst, réputé, entre autres, pour ses oeuvres controversées mettant en scène des cadavres d’animaux emprisonnés dans du formol, a lui aussi cédé à la vague des NFT. Avec The Currency, l’artiste britannique prévoit de détruire, à l’occasion d’une exposition, plusieurs milliers d’oeuvres que ses adeptes auront décidé de conserver sous forme de NFT.
Après Jeff Koons et son projet délirant – pour ne pas dire lunaire – de NFT, c’est à présent au tour d’une autre star de l’art contemporain d’ajouter sa pierre à l’édifice : l’artiste britannique Damien Hirst, aussi bien connu pour ses oeuvres dérangeantes et excessives que pour ses milliers de peintures à pois (« spot paintings ») ou ses Cerisiers en fleurs, exposés l’année dernière à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, fait à nouveau parler de lui aujourd’hui avec The Currency.
Un poi(d)s lourd de l’art contemporain
Il y a un an de cela, Damien Hirst s’associait à la plateforme Heni pour The Currency et mettait en vente les NFT de 10 000 de ces « spot paintings » créées par ses soins en 2016. « On dit souvent que l’argent corrompt l’art. Ici, il s’agit d’une tentative de l’art de corrompre l’argent », avait alors déclaré le fondateur de la plateforme à propos du projet. Les acquéreurs de chaque peinture avaient jusqu’au 27 juillet 2022 pour faire leur choix, conserver l’oeuvre en NFT ou bien sous sa forme physique. À la clé : une exposition à la rentrée prochaine au cours de laquelle Damien Hirst brûlera progressivement les milliers d’oeuvres physiques délaissées par les acheteurs au profit des NFT.
C’est donc à partir du 9 septembre prochain que Damien Hirst, dans son antre de la Newport Street Gallery (Londres), exposera puis mettra quotidiennement feu à ces milliers de toiles colorées – la date fatidique arrivée, 5 149 personnes ont choisi de se séparer de leurs NFT pour les oeuvres physiques, tandis que les 4 851 autres ont donc décidé de livrer celles-ci aux flammes afin de conserver leurs NFT, d’après les chiffres affichés par la plateforme. Au terme de l’exposition à la Newport Street Gallery, les oeuvres restantes seront détruites à l’occasion de la foire d’art contemporain Frieze Week en octobre prochain.