Disponible sur HBO Max depuis l’année dernière, la version initialement pensée par Zack Snyder est au cœur d’un terrifiant rapport.
Il y a un an, les fans de Zack Snyder découvraient enfin la Snyder Cut de Justice League, la version que le réalisateur avait prévu avant de devoir abandonner le projet pour raisons personnelles. La suite de l’histoire est connue : Joss Whedon a remplacé Zack Snyder, a fortement modifié le film, qui s’est avéré être l’un des plus gros échecs de ces dernières années. Un flop qui a poussé Warner Bros à abandonner toute suite autour de la Justice League et, surtout, revoir en profondeur son DC Universe. Une décision qui se confirme par la récente fusion avec Discovery.
Appels au boycott, demandes de licenciement et menaces de mort
Longtemps rêvée, la Snyder Cut est finalement arrivée sur HBO Max l’année dernière et a connu un joli succès. Pas suffisant toutefois pour convaincre Warner Bros de relancer le SnyderVerse. Si le réalisateur officie aujourd’hui du côté de Netflix, sa version XXL de Justice League refait toutefois parler d’elle. Le magazine Rolling Stone vient en effet de de sortir une longue enquête qui revient sur le déroulé des évènements ayant permis à la Snyder Cut de voir le jour. Et le clou du spectacle, ce sont assurément des nouveaux éléments mettant en lumière une série de mauvais comportements. L’objectif étant de montrer comment la vaste communauté de fans a été manipulée et amplifiée à l’aide de faux comptes et bots sur les réseaux sociaux.
Selon l’enquête, le mouvement aurait été plus ou moins alimenté dès 2016 par Snyder lui-même, à partir du moment où son film Batman v Superman : Dawn of Justice ne rencontrait pas le succès critique escompté. Cependant, la réelle toxicité du mouvement aurait débuté aux alentours de 2018. Il est notamment question des célèbres hashtags #ReleaseTheSnyderCut et #RestoreTheSnyderVerse, d’appels aux boycotts sur les réseaux sociaux, de demandes de licenciements de certains exécutifs de Warner et même de menaces de mort.
Le comportement douteux de Zack Snyder
Certains actes de cyber-harcèlement ont été si intenses que, selon Rolling Stone, Warner Bros. a dû impliquer sa division de la sécurité sur ce dossier. Pour rappel, l’ancienne présidente de DC Comics, Diane Nelson, avait supprimé son compte Twitter après avoir émis un avis enthousiaste sur le film Joker (qui aura bien droit à une suite). Devant l’ampleur du phénomène, le studio a également demandé plusieurs enquêtes auprès de spécialistes du web pour vérifier son authenticité. Au final, le résultat de ces enquêtes était sans appel : 13% des comptes ayant participé aux conversations en ligne autour de la Snyder Cut étaient des faux comptes ou des bots. Une donnée non-négligeable quand on sait qu’en moyenne, le pourcentage de bots dans ce genre de phénomènes est de 3 à 5%.
Quant à Zack Snyder, le média affirme s’être entretenu avec une vingtaine de personnes dont la plupart affirme que le réalisateur a lui-même participé à manipuler la campagne Snyder Cut en ligne. Par ailleurs, le comportement du réalisateur est aussi scruté de près dans ce rapport. On y apprend notamment que ce dernier avait embarqué les fichiers de son film Justice League en se passant de l’autorisation de Warner, et qu’il a refusé de les rendre quand on le lui a demandé. Si ces fichiers ont depuis été remis au studio, cela n’a pas empêché la SnyderCut de coûter quand même plus de 100 millions de dollars. Si la ferveur du mouvement est aujourd’hui retombée, nul doute que cette affaire a laissé des traces profondes dans les couloirs de Warner Bros.