La mode des vidéoprojecteurs à ultracourte focale bat son plein. Zoom sur ces petits appareils compacts qui cumulent de nombreux avantages.
S’ils n’ont rien de nouveau, les vidéoprojecteurs à ultracourte focale (ou UST, pour ultra short throw) sont dans l’air du temps. Plus compacts, plus faciles à installer, ils trouvent chaque année leur place dans davantage de foyers. Pour remplacer la traditionnelle télévision ? Par exemple. Mais aussi pour être installé dans une salle dédié au visionnage de films, ou encore pour servir de solution d’appoint, facilement transportable.
Qu’est-ce qu’un vidéoprojecteur à ultracourte focale ?
Dans le langage courant, un vidéoprojecteur est un appareil qui vient projeter une image sur une surface éloignée. Un peu comme le projecteur d’une salle de cinéma. Il existe plusieurs types de vidéoprojecteurs, mais les plus courants – dits standards – proposent une focale plutôt longue. Comprendre qu’il faudra le positionner assez loin de la surface d’affichage (environ 2 mètres) pour obtenir une image de qualité.
Il existe également des vidéoprojecteurs à courte focale, qui réduisent la distance avec le support (environ 1 mètre), mais qui fonctionnent sur un principe analogue. S’ajoute enfin une troisième catégorie : les ultracourtes focales.
Cette dernière typologie est mise à part des deux premières et ce n’est pas innocent. Sa conception et sa présentation diffèrent largement des vidéoprojecteurs classiques : plutôt que de projeter l’image par une lentille à l’avant, les vidéoprojecteurs à ultracourte focale projettent des images laser par le dessus. Une particularité qui les autorise à être placés très près de la toile ou du mur. Un modèle comme le Xiaomi Mi 4K Laser n’a besoin que de 30 centimètres pour afficher une image de 120”. D’autres références, comme le Philips Screeneo U4 (à paraître), ou le LG CineBeam HU916QE n’ont besoin que de 6 cm pour afficher un écran 90″.
Les avantages des vidéoprojecteurs à ultracourte focale
De prime abord, il faut souligner que les vidéoprojecteurs à ultracourte focale sont des appareils moins contraignants à installer. Et ce, pour plusieurs raisons.
- Ils peuvent être installés sur un meuble TV comme n’importe quel téléviseur.
- Une diagonale beaucoup plus généreuse qu’une télévision, pour un prix moindre.
- Ils ne nécessitent pas l’achat d’un câble HDMI long pour les relier à un éventuel home cinéma.
- Dans certains cas, ils disposent d’un haut-parleur puissant.
- Ils sont plus facilement transportables.
- Ils présentent un excellent ratio de projection.
- Moins d’ombres sur l’écran ; personne ne risque de passer devant le projecteur.
- Une meilleure luminosité du fait de la proximité du projecteur avec sa surface d’affichage.
Aussi, même s’ils ne sont techniquement pas moins bruyants que les vidéoprojecteurs conventionnels, les modèles à ultracourte focale sont installés plus loin des spectateurs. Par conséquent, ils et elles sont moins incommodées par le souffle qui peut se dégager de l’appareil en utilisation.
Les vidéoprojecteurs à ultracourte focale sont donc des appareils multimédia particulièrement recommandables à celles et ceux qui n’ont ni l’espace ni la patience d’installer un projecteur au plafond et d’effectuer quantité de réglages et de calculs pour s’assurer que l’image sera optimale.
Adaptés aux petits espaces, les appareils qui nous intéressent aujourd’hui peuvent être repositionnés à l’envi – ne serait-ce que pour modifier rapidement la taille de l’écran.
Les défauts des vidéoprojecteurs à ultracourte focale
Tout n’est pas parfait au royaume de l’ultracourte focale. Parmi les griefs les plus souvent opposés à ce type d’appareils, on retiendra :
- un prix plus élevé à performances égales qu’une focale standard,
- l’absence de zoom permettant de passer rapidement à une autre taille d’image,
- la plupart des modèles utilisent une technologie DLP : attention à l’effet arc-en-ciel, que pourront gênés bon nombre de personnes !
Sur ce dernier point, un petit rappel s’impose. À ce jour, deux principaux systèmes de projection s’opposent dans les vidéoprojecteurs : DLP et LCD (ou Tri-LCD). La première apporte une netteté d’image supérieure et des noirs profonds, mais elle s’accompagne également d’un potentiel « effet arc-en-ciel » ; un effet stroboscopique créé par la persistance rétinienne de l’œil humain en conséquence de la superposition rapide des spectres rouge, vert et bleu de l’image.
Si les progrès techniques de ces dernières années ont largement contribué à réduire le problème, il existe toujours. Mais tout le monde n’y est pas sensible ! Il peut donc être pertinent de prendre le temps d’analyser les images des vidéoprojecteurs en démonstration avant de faire son choix.
Comment bien choisir son vidéoprojecteur à ultracourte focale ?
Autant l’écrire : en plus d’être des appareils qui s’intègrent mieux dans le foyer, les vidéoprojecteurs à ultracourte focale ne demandent (presque) aucun compromis par rapport à des projecteurs plus traditionnels. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas rester attentifs lorsqu’on envisage un premier achat. Quels sont les critères à garder en tête ?
D’abord, se renseigner sur la correction trapézoïdale (ou keystone effect). En effet, il va sans dire que l’image projetée par un appareil situé si proche du mur ne peut pas proposer une perspective correcte. C’est donc la puce du vidéoprojecteur qui va œuvrer pour corriger le tir, et redresser l’image pour qu’elle occupe le même rectangle 16:9 que le ferait un téléviseur.
Comme pour un rétroprojecteur classique, les différents modèles UST se distinguent par leur ratio de projection. Plus celui-ci est petit (par exemple 0,3), plus on peut obtenir une grande diagonale en restant proche du mur. À l’inverse, plus le chiffre est grand, et plus il faudra éloigner l’appareil de son support pour atteindre une surface d’affichage généreuse.
Ensuite, il est primordial de rester attentif à la luminosité offerte par un vidéoprojecteur (quel qu’il soit). Plus celle-ci est élevée (elle s’exprime en lumens), plus la lisibilité sera bonne sans demander à se trouver dans le noir complet. En règle générale, une luminosité comprise entre 2 000 et 3 000 lumens est correcte pour permettre de regarder des films en journée sans avoir à tirer les rideaux. Pour un résultat optimal, veiller aussi à choisir un modèle dont le taux de contraste dépasse 3000:1.
Pêle-mêle, et selon le budget disponible et les besoins, on pourra garder en tête la présence ou non d’un système d’exploitation connecté, la compatibilité HDR ou, bien sûr, la connectique proposée à l’arrière de l’appareil.