Critique

Summer Ghost, une parenthèse douce-amère qui parle du deuil

14 juin 2022
Par Alexandre Manceau
Le premier film de l'illustrateur Loundraw aura droit à deux séances lors de cette nouvelle édition du Festival d'Annecy.
Le premier film de l'illustrateur Loundraw aura droit à deux séances lors de cette nouvelle édition du Festival d'Annecy. ©Flat Studio

La nouvelle édition du Festival d’Annecy débute aujourd’hui. L’occasion, notamment, de découvrir un film d’animation signé Loundraw.

Après deux années de pandémie, la vie revient progressivement à la normale avec le retour de conventions et de festivals. Du côté du cinéma et du divertissement, ce lundi 13 juin est plus que symbolique puisque c’est aujourd’hui que démarre le Festival d’Annecy, événement mondial dédié à l’animation.

Loundraw, un nom prometteur dans le milieu de l’animation

Jusqu’au 18 juin, les plus chanceux auront l’occasion de découvrir les futurs projets animés qui feront parler d’eux, à l’image du très attendu Spider-Man : Across the Spider-Verse. Mais en termes d’animation, les productions japonaises restent une référence à l’échelle mondiale. Cette année, le Festival d’Annecy dévoilera de nombreuses oeuvres, dont Summer Ghost. Il s’agit du premier film de Loundraw, jeune illustrateur qui passe ici derrière la caméra. Ce long-métrage narre l’histoire de trois lycéens qui décident d’enquêter sur l’existence d’un fantôme. Après de nombreux efforts, ils se retrouvent face à l’esprit d’Ayane Sato, une jeune fille qui se serait suicidée. Mais Tomoya est curieux et va s’embarquer dans une étrange enquête pour en savoir plus sur ce qui lui est arrivé.

Le film de Loundraw fera beaucoup parler de lui lors de cette édition, puisqu’il aura droit à deux séances : le 15 juin à 21 heures en VO (sous-titres anglais) et le 17 juin à 22 heures en VOSTFR (sous-titres français) au cinéma Pathé. Cette programmation XXL permettra de mieux découvrir le travail de ce jeune artiste. En 2018, Loundraw signait les illustrations conceptuelles pour le long-métrage Je veux manger ton pancréas, film romantique à forte résonance dramatique salué par la critique internationale. Plus récemment, il a collaboré sur les travaux préparatoires pour le film du studio BONES : Josée, le Tigre et les Poissons, ou encore la série de science-fiction Vivy : Flourite Eye’s Song, adaptée d’une oeuvre originale de Tappei Nagatsuki.

Un film touchant et plein de tendresse

Au premier abord, la courte durée (40 minutes) a de quoi inquiéter sur la capacité du film à gérer l’intrigue. Finalement, l’histoire de Tomoya, Aoi et Ryo, ces trois amis en quête d’un fantôme, se déroule d’une traite et parvient intelligemment à développer chacun des personnages en peu de temps. Autant le dire tout de suite : Summer Ghost est un film qui touche et qui a un impact certain sur le spectateur. Tomoya, Aoi et Ryo ont chacun leurs raisons d’être insatisfaits de la vie : le premier est poussé par une mère dans des études qui ne lui plaisent pas, la seconde est constamment persécutée à l’école et le dernier fait face à une maladie qui ne lui laisse plus que quelques mois à vivre. Chacun est perdu et confronté, de près ou de loin, à la mort et à l’idée qu’elle sera toujours plus reposante et réjouissante que leur vie actuelle.

Décédée, Ayane insuffle paradoxalement l’amour et la beauté de la vie dans l’esprit des adolescents, et dans le film en général. Malgré un thème lourd et douloureux, le film peut compter sur des jeux de lumière et de réalisation poétiques, qui confèrent une douce note de mélancolie. Le final est porteur d’espoir et sublimé par une belle musique, une constante que l’on retrouve tout au long de cette première œuvre brillamment menée.

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Alexandre Manceau
Alexandre Manceau
Journaliste