Test de la Huawei Watch GT 6 Pro : d’énormes qualités et quelques petites concessions

Huawei continue de tracer sa route dans l’univers très concurrentiel des montres connectées. Le fabricant a même récemment volé la première place mondiale à Apple deux trimestres de suite. Pourtant, la marque ne fait rien comme les autres. Loin de la course effrénée aux applications menée par Apple ou Samsung, Huawei peaufine sa formule en se concentrant sur des fondamentaux souvent négligés ailleurs : le design, le suivi sportif et, surtout, une autonomie qui défie l’entendement. Ce sont précisément les ingrédients que le fabricant promet avoir mis dans la nouvelle Watch GT 6 Pro que nous testons ici.

Proposée dans un unique format de 46 mm, cette nouvelle itération s’habille de matériaux nobles comme le titane et le verre saphir. Elle est animée par un écran AMOLED de 1,47 pouce, lumineux avec ses 3000 nits annoncés, et fonctionne sous HarmonyOS 6.0. Mais elle entend surtout se démarquer avec la promesse d’une autonomie pouvant atteindre 21 jours et de nouvelles fonctionnalités dédiées au cyclisme. Voyons ce que cela donne à l’usage.

Le design et l’ergonomie

En matière de design, Huawei reconduit les codes esthétiques qui ont fait le succès de la génération précédente, notamment cette distinctive lunette octogonale qui lui confère un caractère bien trempé. Le boîtier, usiné dans un alliage de titane, est à la fois robuste et élégant. Le dos de la montre, en contact avec la peau, est quant à lui fait d’une céramique nanocristalline polie, agréable au toucher. La façade est protégée par un verre saphir, un matériau habituellement réservé aux modèles beaucoup plus onéreux et qui promet une excellente résistance aux rayures du quotidien.

Par rapport à la GT 5 Pro, quelques ajustements, assez subtils, se font remarquer. La lunette extérieure est désormais légèrement surélevée, ce qui a pour effet de mieux encadrer l’écran et d’accentuer la sensation de profondeur. Le boîtier de 46 mm est la seule taille proposée, un choix qui pourrait décevoir les poignets les plus fins, pour qui la version 42 mm du modèle précédent était une alternative bienvenue. Malgré ses dimensions généreuses, la montre reste confortable à porter.

La navigation s’effectue via l’écran tactile et deux boutons physiques. Le premier est une couronne rotative cliquable, dont le retour haptique lors du défilement est particulièrement satisfaisant. Le second, plus discret, sert de raccourci personnalisable, assigné par défaut au lancement des activités sportives. L’ensemble est certifié pour résister à une immersion jusqu’à 50 mètres et même à des plongées récréatives jusqu’à 40 mètres, de quoi satisfaire les nageurs et amateurs d’activités nautiques.

L’écran

L’un des atouts majeurs de cette GT 6 Pro est sans conteste son écran. La dalle AMOLED de 1,47 pouce est non seulement un peu plus grande (de 5,5 %) que celle de sa devancière, mais elle est surtout beaucoup plus lumineuse. Avec une capacité à atteindre un pic de 3000 nits, elle rivalise avec les meilleurs écrans du marché, ceux d’Apple et de Samsung en tête.

Concrètement, qu’est-ce que cela change ? La lisibilité en plein soleil est tout simplement parfaite. Que vous consultiez vos notifications en terrasse ou suiviez vos données de course en plein après-midi, l’affichage reste clair et parfaitement contrasté. La résolution de 466 x 466 pixels assure une finesse d’affichage impeccable, où les textes comme les icônes apparaissent nets et détaillés. Les couleurs sont vives, les noirs profonds, comme on peut s’y attendre d’une dalle OLED de cette qualité. La montre dispose également d’un mode « Always-on » qui, grâce à une technologie de taux de rafraîchissement variable, parvient à afficher l’heure en permanence sans drainer la batterie de manière excessive. Si vous activez cette option, une notification vous prévient toutefois que cela impactera l’autonomie.

Les fonctionnalités

Si la Huawei Watch GT 6 Pro excelle sur le plan matériel, son expérience « smart » reste très en retrait par rapport à la concurrence. Le système d’exploitation HarmonyOS est fluide et bien pensé dans sa navigation, mais il souffre d’un écosystème applicatif vraiment pauvre. La boutique AppGallery propose bien quelques applications tierces, mais ne vous attendez pas à y trouver les grands noms comme Spotify, Google Maps ou des applications bancaires pour le paiement sans contact.

En fonction de votre usage, cette lacune peut avoir des conséquences directes au quotidien. Vous recevrez bien vos notifications, vous pourrez répondre à des appels en Bluetooth grâce au micro et au haut-parleur intégrés de bonne qualité, ou encore contrôler la musique de votre téléphone. Mais l’expérience s’arrête là.

Le suivi sportif

Heureusement, la montre se rattrape de très belle manière sur le terrain du sport. C’est là sa véritable vocation, et elle le fait avec une précision redoutable. Lors de multiples sessions de course à pied et de cyclisme, sa mesure de la fréquence cardiaque et son suivi GPS se sont montrés aussi fiables que des appareils de référence. Cette précision GPS est en partie due à une nouvelle architecture d’antenne et à un algorithme qui prend en compte l’altitude pour calculer la distance (3D distance tracking).

Le grand ajout de cette génération est sans conteste l’attention portée aux cyclistes. La GT 6 Pro inaugure une fonctionnalité de « puissance virtuelle » (Virtual Power) qui estime en temps réel la puissance que vous développez, sans avoir besoin d’un capteur de puissance externe coûtant plusieurs centaines d’euros. L’algorithme se base sur des données comme votre poids, la pente, votre fréquence cardiaque et la vitesse pour fournir une estimation. Si elle n’atteint pas la précision chirurgicale d’un véritable capteur, cette fonction offre un excellent indicateur pour structurer ses entraînements et mieux gérer son effort. Pour les plus exigeants, la montre peut d’ailleurs se connecter à des capteurs de puissance, de vitesse et de cadence externes en Bluetooth.

Les autres sports ne sont pas en reste. Les coureurs de trail apprécieront la possibilité d’importer plus facilement des itinéraires depuis l’application Komoot, tandis que les skieurs et les golfeurs bénéficient d’interfaces et de métriques enrichies.

La santé et le bien-être

Au-delà du sport, la Watch GT 6 Pro se positionne également comme un compagnon de santé complet. Elle embarque toute la panoplie de capteurs attendus sur un modèle haut de gamme : suivi continu de la fréquence cardiaque, mesure de la saturation en oxygène dans le sang (SpO2), analyse du sommeil et suivi de la température cutanée. Elle dispose par ailleurs d’une fonction ECG, certifiée CE, capable de détecter des signes de fibrillation auriculaire, un trouble du rythme cardiaque potentiellement grave.

Le suivi du sommeil est particulièrement bien présenté dans l’application Huawei Health, avec des scores et des conseils clairs pour améliorer la qualité de ses nuits. Huawei a aussi ajouté une application de « bien-être émotionnel » qui affirme évaluer votre humeur. Une initiative intéressante sur le papier, mais qui reste à évaluer sur le long terme. Plus concrètement, l’ajout de la détection de chute et d’un mode dédié aux utilisateurs de fauteuil roulant sont bienvenus.

L’autonomie

Passons maintenant à l’argument de vente massue de la GT 6 Pro. L’autonomie est tout simplement phénoménale. Alors que les montres d’Apple, Samsung ou Google peinent à dépasser une journée et demie et que seule la OnePlus Watch 3 fait un peu mieux dans l’univers WearOS, Huawei annonce jusqu’à 21 jours en utilisation légère et 14 jours en usage typique.

Dans la pratique, ces chiffres ne sont pas du tout fantaisistes. Lors de nos tests, avec un usage relativement soutenu incluant deux séances de sport par semaine et les notifications activées, la montre a tenu plus de deux semaine complète avant de réclamer son chargeur. C’est un confort immense au quotidien. Fini le stress de la recharge nocturne obligatoire.

L’autonomie en mode GPS est tout aussi solide, avec une quarantaine d’heures annoncées, de quoi boucler un ultra-marathon sans se soucier de la batterie. Pour chipoter un peu, le seul petit reproche concerne la charge, puisqu’il faut environ 1h30 pour une recharge complète via le socle magnétique propriétaire, qui utilise encore un « ancien » connecteur USB-A.