Test Nacon Revolution X Unlimited : que vaut cette manette ultra haut de gamme pour Xbox et PC ?

Déjà bien connue des joueurs pour ses accessoires, la société française Nacon revient sur le devant de la scène avec la Revolution X Unlimited. Il s’agit d’une manette pensée pour les joueurs Xbox et PC, qui vient chasser sur les terres des modèles dits « Elite » avec l’ambition non dissimulée de bousculer les références du marché.

Pour y parvenir, son cahier des charges est pour le moins alléchant : on y trouve des sticks à effet Hall, un écran LCD pour des réglages à la volée, une connectivité multiple (filaire, RF 2,4 GHz et même Bluetooth pour un usage nomade) et une ribambelle d’options de personnalisation, tant matérielles que logicielles. Sur le papier, la proposition est donc séduisante. Reste maintenant à voir si, manette en main, l’expérience tient toutes ses promesses.

Le design

Dès l’ouverture, la Revolution X Unlimited laisse d’emblée entrevoir son positionnement haut de gamme. Livrée dans une mallette de transport rigide et bien agencée, la manette s’accompagne d’un bundle d’accessoires particulièrement fourni. On y trouve un câble USB-C tressé d’une longueur confortable pour la connexion filaire et la recharge, ainsi qu’un dongle USB-A pour la liaison sans fil 2,4 GHz. Nacon a notamment la bonne idée d’y joindre une station de charge magnétique qui se distingue par une particularité ingénieuse. Son socle intègre en effet un port USB permettant d’y loger le récepteur RF. Au final, un seul port USB de la console ou du PC suffit pour gérer à la fois la connexion sans fil et la recharge lorsque la manette est posée sur sa base. Une économie de ports bienvenue à l’heure où les périphériques s’accumulent.

La personnalisation, l’un des arguments phares de ce modèle, va plus loin grâce à un petit coffret d’accessoires. On y trouve ainsi plusieurs jeux de poids (10, 14 et 16 grammes) à glisser dans les poignées pour ajuster la masse de la manette selon ses préférences. La dotation se poursuit avec différents embouts pour les joysticks — concaves ou bombés —, des bagues de friction pour moduler la résistance des sticks, ou encore une croix directionnelle alternative offrant un choix entre 4 et 8 directions.

Un chiffon de nettoyage complète cet ensemble qui n’est pas sans rappeler celui de la manette Elite de Microsoft, les poids pour moduler la masse du pad constituant ici un bonus appréciable.

Son poids de base, légèrement supérieur à celui de certaines concurrentes, est compensé par la possibilité de l’ajuster précisément grâce aux poids modulaires. Ce qui peut être perçu comme un léger embonpoint de prime abord se transforme alors en un véritable atout pour qui recherche un réglage sur-mesure.

Enfin, côté design, le gabarit de la Revolution X Unlimite dépaysera pas les habitués de la manette officielle Xbox, avec une ergonomie qui se montre immédiatement familière. Les plastiques utilisés inspirent sont de très bonne facture et l’assemblage respire la qualité. C’est évidemment la moindre des choses à ce prix, mais l’ensemble est très bien fini et inspire vraiment confiance.

Prise en main et ergonomie

Malgré un gabarit qui peut impressionner de prime abord, la Revolution X Unlimited offre une prise en main confortable. Les poignées assurent un bon maintien, aidées par un plastique texturé à l’arrière qui améliore le grip. Les dimensions générales et la disposition des commandes principales (sticks asymétriques, boutons ABXY, croix directionnelle) s’alignent sur les standards Xbox, garantissant une transition sans heurt pour les habitués de la plateforme.

Là où Nacon se distingue, c’est avec l’intégration de six boutons additionnels programmables. Deux d’entre eux, S1 et S2, sont judicieusement placés au niveau des gâchettes supérieures (LT/RT et LB/RB), tombant naturellement sous les majeurs. Les quatre autres, S3 à S6, remplacent le système de palettes que l’on trouve souvent sur les manettes « Elite » et sont situés directement sur la surface interne des grips ; leur positionnement est pensé pour une activation avec les annulaires et auriculaires. Cette disposition demande un léger temps d’adaptation mais se révèle efficace une fois maîtrisée.

Les boutons de façade (ABXY, croix directionnelle) et les gâchettes bénéficient de micro-switchs, procurant un retour tactile net et précis, comparable à un clic de souris. Cette réactivité est un atout indéniable dans les jeux exigeants. Les gâchettes LT et RT sont également équipées de « trigger stops », des interrupteurs physiques permettant de réduire leur course. On peut ainsi opter pour un clic ultra-court, idéal pour les jeux de tir où la rapidité d’action est primordiale, ou conserver une course plus longue pour une meilleure progressivité, par exemple dans les jeux de course.

À l’issue de ce test, une seule zone d’ombre demeure de notre côté concernant l’ergonomie de cette manette. Nous avons nous-mêmes de grandes mains et avons donc trouvé la préhension parfaite. Mais la taille de l’ensemble pourrait ne pas convenir à toutes les tailles de mains. Nous vous invitons donc à essayer de la manipuler un peu avant de sauter le pas.

L’écran LCD de la manette

Au centre de la manette, juste au-dessus du bouton Xbox, Nacon a intégré un petit écran LCD. Sa vocation première est de permettre une configuration poussée du pad, sans avoir à passer par un logiciel externe. Il est ainsi possible de jongler entre quatre profils de jeu stockés en mémoire, de régler le volume du casque ou encore de peaufiner le mixage entre le son du jeu et celui du chat vocal. Les ajustements ne s’arrêtent pas là, puisqu’on peut également redéfinir l’assignation des touches, ajuster la courbe de réponse des sticks via plusieurs préréglages, et même vérifier à la volée le niveau de la batterie ou le mode de connexion actif (Xbox ou PC).

Les réglages sont accessibles en quelques secondes via une interface assez intuitive, même en pleine partie. Pour certains joueurs, l’avantage est indéniable : on passe d’un profil pour la visée de précision à un autre taillé pour les déplacements rapides dans un FPS, ou encore, on peut modifier les réglages audio sans avoir à interrompre l’action.

Toutefois, cette fonctionnalité ne fera sans doute pas l’unanimité, certains la verront comme un gadget qui ne fait guère plus que ce que proposent déjà une application sur PC ou de simples voyants lumineux sur des manettes concurrentes. De notre côté, nous restons persuadés qu’il s’agit d’un ajout intéressant, et qui ne pourra que s’améliorer au gré des mises à jour.

Les performances en jeu

Au-delà des multiples options de personnalisation, qu’en est-il des performances pures de la Revolution X Unlimited en situation de jeu ? C’est ici que les choix de Nacon prennent tout leur sens. Les sticks à effet Hall constituent l’un des arguments majeurs. Grâce à leur système électromagnétique, ils sont conçus pour éliminer le phénomène de « drift » (déviation involontaire du stick) et offrir une précision accrue ainsi qu’une meilleure durabilité par rapport aux potentiomètres classiques. En jeu, cela se traduit par une réactivité sans faille et une absence de zone morte perceptible, particulièrement appréciable pour les ajustements millimétrés de la visée dans les FPS ou pour la finesse de la direction dans les jeux de course.

La réactivité est également de mise pour les boutons et les gâchettes, grâce aux micro-switchs qui procurent une sensation de clic net et rapide. Associés aux trigger stops réglables, ils permettent d’adapter la manette à différents styles de jeu. Par exemple, un joueur de FPS pourra opter pour une course courte des gâchettes pour des tirs plus vifs, tandis qu’un pilote virtuel préférera une course plus longue pour mieux doser l’accélération et le freinage.

Les six boutons additionnels, une fois leur positionnement assimilé, offrent un avantage certain. Ils permettent d’assigner des actions courantes (sauter, glisser, recharger, utiliser un objet) sans avoir à lâcher les sticks principaux, améliorant ainsi la mobilité et la réactivité en combat rapproché ou dans les situations intenses. L’intégration d’un gyroscope permet aussi des contrôles par mouvement, bien que son utilité dépende des jeux compatibles. Enfin, la reconnaissance native de la manette sur PC comme un pad officiel Xbox évite par ailleurs toute complication de configuration.

Le logiciel

Les possibilités de personnalisation poussées à l’extrêmes sont l’un des grands points fort de cette manette. Tout se gère depuis l’application « Revolution X Unlimited », uniquement disponible sur Windows. Très complète, elle permet de créer, dupliquer et organiser ses différents profils de jeu.

Ainsi, chaque joystick peut être réglé indépendamment, par exemple pour définir sa zone morte ou moduler sa courbe de réponse point par point. La course des gâchettes peut également y être ajustée, en complément des butées physiques de la manette. Un égaliseur intégré gère aussi bien la sortie audio que le micro, tandis que la totalité des touches est librement remappable. C’est toujours depuis cette application que vous pourrez paramétrer l’éclairage et l’intensité des vibrations. En mode PC, il est même possible d’y affecter des raccourcis clavier.

Au-delà de ces réglages très poussés, le logiciel se révèle tout aussi indispensable pour la maintenance de la manette. C’est en effet par son biais que s’effectuent les mises à jour de firmware, qui viennent corriger les éventuels dysfonctionnements.

La connectivité et l’autonomie

L’un des points forts de la Revolution X Unlimited est sa triple connectivité. En mode filaire, via le câble USB-C fourni, la latence est évidemment quasi-nulle. Pour le sans-fil, la liaison RF 2,4 GHz via le dongle USB promet une latence de 2 ms, un chiffre très bas qui garantit une expérience de jeu fluide et sans décalage perceptible. À l’usage, nous n’avons jamais rencontré aucun problème en jeu avec ce mode de connexion. Enfin, le Bluetooth est également de la partie, mais son usage est principalement indiqué pour la connexion à des appareils mobiles Android, la manette étant avant tout pensée pour l’écosystème Xbox et PC. Des interrupteurs situés à l’arrière de l’accessoire permettent de basculer aisément entre les modes.

Le principal point de friction concerne l’autonomie. Avec toutes les fonctionnalités activées (écran LCD, vibrations, etc.), la manette peine à dépasser les 10 heures d’utilisation continue. Et c’est même moins en 2,4 GHz. C’est peu, surtout en comparaison avec certaines concurrentes, y compris la manette officielle de Microsoft. Nacon explique que les technologies embarquées, notamment les capteurs magnétiques des sticks à effet Hall, les micro-switchs et l’écran LCD, sont consommatrices d’énergie. Pour pallier cela, une option « green IT » est proposée, permettant de désactiver les fonctionnalités superflues en un clic pour grappiller quelques heures d’autonomie supplémentaires. La recharge complète via le socle magnétique prend un peu plus de 5 heures. Cette autonomie limitée obligera donc les joueurs adeptes de longues sessions à passer régulièrement par la case recharge, ou à opter pour le mode filaire.