Test de la Huawei Watch GT 3 : une sportive abordable

Notre test détaillé

Promise il y a maintenant plusieurs mois, l’arrivée d’HarmonyOS dans les smartphones Huawei commercialisés en Europe n’est toujours pas là. Pour découvrir le système d’exploitation développé par la marque pour s’accommoder de définitions matérielles peu puissantes et d’un vaste écosystème connecté et sécurisé, il faut se tourner une nouvelle fois vers les montres du géant chinois. Après la Watch 3 testée ici, voici la Huawei Watch GT 3, moins chère, qui vise une clientèle plus sportive.

Comme sa devancière, la GT 3 est proposée en deux tailles de boîtier, 46 et 42 mm. La version la plus petite apparaît en trois couleurs (noir, acier et or), tandis que la 46 mm se passe de la finition dorée jugée sans doute plus féminine. Notre exemplaire de test est un modèle 46 mm acier avec un bracelet en cuir marron… du cuir végan pour être précis. La configuration répond au nom de Classic.

Design et confort

De prime abord, la Watch GT 3 et la Watch 3 se ressemble beaucoup. Le design général est en effet quasiment identique. La nouvelle venue se distingue cependant par l’apparition autour de l’écran d’une fine lunette sur laquelle sont sérigraphiées les indications des heures et des minutes. Un petit détail plus esthétique qu’autre chose.

Pour le reste, nous retrouvons la belle et très pratique couronne rotative, qui sert notamment à naviguer dans les menus. Elle est toujours secondée par un bouton dont la fonction est personnalisable.

Si le boîtier est toujours en acier, il présente un aspect un peu moins chromé que sur la Watch 3. L’arrière abandonne la céramique au profit d’un plastique brillant pas désagréable à porter, un détail qui bien entendu ne se perçoit pas lorsque la montre est portée. Cela permet de faire quelques économies et de grappiller quelques grammes, la nouvelle venue pesant 42,6 g sans bracelet contre 54 g pour la première Watch 3. Cette partie arrière accueille en son centre un nouveau capteur de fréquence cardiaque qui est assez proéminent. Malgré nos craintes, il n’est pas gênant une fois la montre passée au poignet.

La recharge s’effectue par le biais d’une technologie sans contact : il suffit de poser la montre sur le petit support en plastique blanc fourni branché en USB ou sur n’importe quelle station de recharge sans fil standard. À l’avant, le bel écran OLED tactile de 1,43 pouce présenterait donc a priori les mêmes caractéristiques sur les deux montres connectées Huawei. En tout cas, difficile de percevoir une réelle différence entre les deux afficheurs. L’ensemble affiche une résistance à l’eau de 5 ATM, soit plus ou moins l’équivalent d’une profondeur de 50 mètres.

Notre exemplaire de test est équipé d’un bracelet en cuir que les plus sportifs voudront sans doute rapidement remplacer par un modèle plus tout-terrain en caoutchouc ou en silicone. Rien de sorcier, car il s’agit d’un modèle standard de 22 mm de large.

La mécanique et les capteurs

Dans ce boîtier aux très belles finitions se cache une mécanique développée par Huawei. Le processeur est accompagné d’une quantité de mémoire vive nettement inférieure à celle de sa grande sœur, avec 512 Mo contre 2 Go. Ce processeur semble moins puissant. En tout cas, Huawei veut l’épargner en enlevant la possibilité d’opter pour des fonds d’écran animés. La mémoire de stockage embarquée est elle aussi fortement réduite : elle passe de 16 à 4 Go. La Huawei Watch GT 3 se passe aussi du wifi et d’eSIM qui lui permettrait de se connecter aux réseaux mobiles pour fonctionner de manière totalement indépendante d’un éventuel smartphone. Du coup, la boutique d’applications présente sur la Watch 3 disparaît sur sa déclinaison GT. La mémoire de masse ne sera donc utilisée que pour copier des fichiers musicaux, et il faudra se contenter du Bluetooth.

En ce qui concerne les capteurs, nous retrouvons le même panel très complet, avec par exemple toujours la capacité à mesurer la température corporelle. La GT se distingue par la présence d’un nouveau module GPS double fréquence, comme sur les derniers smartphones haut de gamme de la marque, qui apporterait une plus grande précision et une vitesse de positionnement supérieure. Autre plus, le capteur de fréquence cardiaque TruSeen 5.0+ apporterait, selon Huawei, une précision supérieure (la marque annonce une précision de 95 %). Mais sachez que, si cela ne vous suffit pas, il est aussi possible depuis une mise à jour arrivée au début de notre test de connecter à la montre, en utilisant le Bluetooth, une sangle abdominale cardiofréquencemètre. Ce type d’accessoire étant ce qui se fait de plus précis selon la plupart des sportifs que nous avons interrogés.

Pour le sport…

Comme toutes les montres du genre, la Huawei Watch GT 3 intègre un certain nombre d’activités sportives dans lesquelles elle sera capable de suivre précisément les efforts de son utilisateur. On trouve ainsi le running en intérieur ou en extérieur, la marche et le vélo, la nage en piscine ou en eau libre, la randonnée en montagne ou classique, le trail, le golf (traduit par Practice), le ski, le snowboard, le ski de fond, le triathlon, le vélo elliptique et le rameur. Un mode libre est aussi proposé si vous pratiquez un sport qui n’apparaît pas dans cette liste.

Des fonctions d’entraînement guidé sont proposées pour le running. Les instructions sont diffusées… en anglais par le haut-parleur de la montre. Le son est de bonne qualité, mais il pourra manquer de puissance dans certaines circonstances. Il sera alors toujours possible de connecter des écouteurs Bluetooth à la montre.

La précision du GPS ne nous a pas semblé meilleure que sur des produits embarquant des puces simple bande. En revanche, le positionnement est plus rapide dans des environnements urbains denses. Les autres données récoltées concernent votre corps et elles sont plus difficiles à juger. Les résultats pour le rythme cardiaque et l’oxygénation sanguine nous semblent assez cohérents. En revanche, la température cutanée semble fluctuer de manière plus hiératique. L’estimation de la durée du sommeil est au niveau de la concurrence, c’est-à-dire qu’elle ne peut être prise pour argent comptant.

… mais pas que

HarmonyOS 2.0 (notons qu’au moment où nous rédigeons ces lignes la Huawei Watch 3 bénéficie d’une version 2.10), demeure fluide et agréable à utiliser. Il faut dire que son interface est parfaitement mise en valeur par un très bel écran. Le fonctionnement des deux interfaces physiques réclamera simplement quelques jours d’utilisation pour être totalement assimilé. La GT 3 donne accès d’emblée à un vaste ensemble de fonctionnalités bien au-delà du sport et de la santé bien entendu. Il est ainsi possible de passer un appel directement depuis la montre lorsque celle-ci est reliée en Bluetooth au smartphone Android sur lequel vous avez installé l’application compagnon (Huawei Santé). Petite limitation, seuls dix contacts préalablement copiés dans la montre seront accessibles. Celle-ci, qui dispose en plus du haut-parleur précédemment évoqué d’un micro plutôt efficace, permet aussi de répondre à un Apple sans avoir à sortir le smartphone de sa poche.

Les notifications s’affichent, mais il est toujours impossible d’interagir avec elles avec le même confort que la concurrence. Au mieux, vous pourrez répondre par un émoticône ou par des réponses rapides préenregistrées. C’est vraiment frustrant, tout comme de nombreuses fonctions pour lesquelles il faudra apparemment attendre l’arrivée d’HarmonyOS sur les smartphones de la marque pour en bénéficier. Sachez que certaines sont aussi réservées aux utilisateurs de mobiles Huawei.

Autonomie

Huawei annonce une autonomie de 14 jours dans le cadre d’un scénario d’utilisation très précis (30 minutes d’appel en Bluetooth par semaine, 30 minutes de lecture de musique par semaine, 90 minutes d’entraînement avec le GPS activé par semaine, etc.). En pratique, avec une utilisation un peu intensive du GPS comme ce fut le cas pour nous et le mode Always On, une recharge hebdomadaire a été nécessaire, une belle performance pour qui a l’habitude de voir son Apple Watch s’éteindre au bout d’une journée. La recharge est assez rapide : on passe de 1 à 100 % en moins d’une heure.