L’Asus ROG Phone 7 Ultimate s’inscrit, certes, dans la continuité des précédents smartphones gamers de la marque, mais il apporte cependant quelques évolutions bien senties. Encore plus puissant, il permet de jouer des heures grâce à son excellente gestion de la chaleur. Son écran 165 Hz impressionne et son autonomie progresse encore.
En résumé
L’Asus ROG Phone 7 Ultimate n’est pas une révolution, puisqu’il est finalement très proche de la précédente génération. Il s’agit de ce que nous pouvons appeler une mise à jour, qui s’appuie essentiellement sur l’arrivée de la nouvelle génération de la plateforme mobile Qualcomm Snapdragon. La puissance progresse et le wifi 7 fait son apparition. La batterie géante lui assure une autonomie très solide. La partie photo ne progresse pas vraiment, si ce n’est la caméra frontale.
Note technique
Les plus et les moins
- Une très bonne qualité de fabrication
- Un excellent écran pensé pour les gamers
- Puissance
- Une très bonne autonomie
- AeroCool 7 efficace et complet…
- … mais encombrant
- Un poids lourd
- Pas d’évolution en photo
- Pas de LPTO
- Prix élevé
Notre prise en main
Asus persiste et signe avec cette nouvelle génération de smartphones destinés aux passionnés de jeux vidéo. Un univers que le constructeur taïwanais connaît sur le bout des doigts grâce à son activité informatique (PC et composants). Si l’on peut parler de micromarché en Europe et en France, ce n’est pas le cas en Asie. Cependant, Asus assume parfaitement ce positionnement qui n’est pas forcément destiné à générer un énorme volume de ventes.
Comme nous le disions lors du test Labo du ROG Phone 6D, un smartphone gamer doit forcément intégrer ce qui se fait de mieux en matière de composants et plus particulièrement de plateforme mobile, qui combine le processeur, le circuit graphique, la partie radio… Pour cela, pas d’autre choix que de renouveler très fréquemment ses smartphones. Le ROG Phone 7 Ultimate est donc déjà, quelques mois à peine après le 6D. Au programme essentiellement : l’arrivée de la nouvelle puce de Qualcomm, la Snapdragon 8 Gen 2 et une évolution du ventilateur externe AeroActive Cooler.
Le smartphone est disponible en une seule configuration mémoire, soit 16 Go de RAM et 512 Go de stockage interne, du lourd donc. Pour la couleur, l’offre est tout aussi réduite, puisqu’il n’y a que le blanc. Le tout est affiché à un tarif forcément élevé : 1 429 € en l’occurrence. Notre prise en main s’appuie sur un exemplaire fourni par la marque.
Design et ergonomie
Pas de révolution du côté du design avec des traits assez proches de ceux des précédentes générations de ROG Phone. À commencer par l’écran, qui affiche la même diagonale, soit 6,78 pouces. Asus persiste dans sa volonté de ne pas placer la caméra frontale dans un poinçon, mais dans une bordure surmontant l’écran. S’il en résulte un taux d’occupation pas vraiment impressionnant de 82,2 %, cela permet aux ingénieurs de la marque de glisser un haut-parleur en façade.
Le dos du smartphone s’inscrit lui aussi dans la continuité avec seulement quelques détails graphiques qui évoluent par petites touches. On retrouve une plaque de verre Gorilla Glass sur laquelle est appliquée une finition satinée ou mate. Le petit écran secondaire ROG Vision est lui aussi de la partie. Il permet d’afficher des animations matricielles et, pour être francs, nous y voyons plus un gadget sympathique qu’un élément véritablement utile.
L’AeroActive Portal reprend du service : il s’agit d’une petite trappe qui s’ouvre automatiquement pour évacuer un maximum de chaleur lorsque l’AeroActive Cooler 7 est connecté. Pour rappel, cet accessoire est un imposant ventilateur actif qui permet à la mécanique de conserver une température raisonnable, ce qui se traduit par le maintien des fréquences maximales du processeur et du processeur graphique et donc des performances au top. L’AeroActive Cooler 7 serait capable selon Asus d’abaisser la température de 25° C ! Cette nouvelle version apporte son lot de nouveautés, comme un flux d’air frais dirigé vers l’écran ou l’intégration d’un woofer dévolu aux basses. Nous retrouvons les LEDs personnalisables par le biais de l’application Armoury Crate et les quatre boutons mécaniques situés à l’arrière de cet imposant dispositif.
Le ROG Phone 7 Pro propose toujours, à l’arrière, d’un bloc photo plutôt bien intégré. Il accueille trois caméras et un flash LED. Le flanc droit est occupé par les classiques touches de mise sous tension et de réglage du volume. Elles sont plutôt bien placées pour une manipulation facile, ce qui n’est pas toujours le cas, surtout sur un smartphone imposant. Les prises casque et USB-C sont rassemblées sur la tranche inférieure. Notons la présence d’une seconde prise USB-C et de petits connecteurs magnétiques sur le flanc gauche, destinés à l’AeroActive Couler 7. À l’opposé prennent place les fameuses gâchettes tactiles Air Trigger.
La qualité de fabrication est impeccable et l’ensemble demeure relativement discret si vous ne jouez pas la carte des illuminations à tout-va et bien que son gabarit nous rappelle rapidement à l’ordre avec ses 173x77x10,3 mm, soit quasiment la même chose que son prédécesseur. Notons cependant un petit régime, avec 8 g de perdu. Nous passons ainsi de 247 à 239 g. L’Asus ROG Phone 7 Ultimate répond désormais à la norme IP54. Il résistera donc à une petite pluie.
L’écran
L’écran retenu par Asus est très proche de celui des précédentes générations avec donc une grande dalle AMOLED affichant une résolution de 2 448×1 080 pixels avec une fréquence de rafraîchissement de 165 Hz, un chiffre très élevé qui devrait ravir les passionnés de jeux vidéo, bien que tous les titres mobiles n’en tirent pas encore parti. Cela nous donne une densité très correcte de 395 ppp – un chiffre qui n’impressionne plus aujourd’hui, cependant. Asus annonce une luminosité un peu plus élevée avec 1 000 nits contre 800 précédemment. En pic HDR, nous passons de 1 200 à 1 500 nits.
En attendant les résultats des différentes mesures du Labo, notre premier sentiment est positif. Avec les réglages standards, le rendu des couleurs est plutôt agréable, avec cependant une présence trop marquée à notre sens des couleurs froides. En prenant la peine de les ajuster manuellement, il est toutefois possible de se rapprocher de la perfection. Le contraste est excellent, AMOLED oblige, tout comme la luminosité, bien que la différence au quotidien avec les Asus ROG Phone 6D Ultimate ne saute pas aux yeux.
La fréquence de rafraîchissement ne bénéficie pas de la souplesse de la technologie LPTO, qui permet de varier automatiquement entre 1 Hz et la fréquence maximale. Ici, l’utilisateur peut choisir manuellement la fréquence de rafraîchissement suivant cinq paliers : 60, 90, 120, 144 et 165 Hz. Il y a aussi un mode automatique qui n’opérerait qu’entre 60 et 165 Hz. Véritablement pensé pour les gamers, cet écran présente l’exceptionnelle fréquence d’échantillonnage de 720 Hz.
Qualité audio
Le système audio semble reprendre les composants haut de gamme de la précédente mouture, témoignant de la volonté d’Asus de soigner la partie audio de son smartphone. Nous retrouvons donc deux haut-parleurs identiques de grande taille, 12×16 mm, et qui peuvent s’exprimer pleinement, car ils disposent d’une course de 0,8 mm. L’ensemble est géré par une électronique et des technologies logicielles de pointe.
Les mesures du Labo nous permettront de nous forger un avis définitif. La puissance semble au rendez-vous et le son plutôt équilibré. La scène stéréophonique est plus ample. L’AeroActive Cooler 7 intègre de plus un système de renforcement des basses dont l’impact ne saute pas vraiment aux yeux… ou plutôt aux oreilles.
Performances et interface
Sans surprise, l’Asus ROG Phone 7 Ultimate adopte le nouveau processeur Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2 qui s’appuie sur une gravure en 4 Nm et une architecture complexe. On trouve ainsi un cœur Cortex-X3 à 3,2 GHz, deux cœurs Cortex-A715 à 2,8 GHz, deux cœurs Cortex-A710 également cadencés à 2,8 GHz et enfin trois cœurs Cortex-A510 à 2 GHz. En parallèle, la plateforme propose un nouveau circuit graphique, l’Adreno 740. Le smartphone dispose de 16 Go de RAM.
Là aussi, l’exigeant protocole de mesure de la performance mis au point par les experts du Labo devrait nous montrer ce que cette mécanique a véritablement dans le ventre. En pratique, les usages classiques comme les plus exigeants ne lui posent aucun problème. Le smartphone demeure fluide et relativement frais, même sans le ventilateur actif. Les jeux plus exigeants tels que Geshin Impact ou Call of Duty atteignent un nombre d’images par seconde élevé, y compris avec le maximum de détails.
Asus fait une proposition originale lors du premier lancement du smartphone. Il est en effet possible de choisir entre deux surcouches : Zen UI, d’apparence assez classique, et ROG UI, au look plus gaming. Dans tous les cas, c’est Android 13 qui opère. Asus propose quelques fonctionnalités originales et une application incontournable déjà évoquée : Armory Crate. C’est une sortie de centrale de contrôle depuis laquelle vous pourrez notamment « overclocker » le smartphone ou personnaliser les interfaces de jeu ou l’AeroActive Cooler. Notons aussi l’optimisation du fonctionnement en mode paysage.
Communications
La partie radio de l’Asus ROG Phone 7 Ultimate est fournie par Qualcomm et embarque toutes les dernières technologies. Le smartphone est ainsi compatible avec le wifi 7, et il est bien entendu capable de tirer le meilleur des précédentes versions du protocole de communication. Le Bluetooth 5.3 est aussi présent. Pour les réseaux mobiles, même son de cloche, toutes les bandes de fréquences de la 5G sont supportées.
Les différentes mesures du Labo nous permettront d’estimer la sensibilité de ce smartphone, auquel rien ne semble manquer.
Photo et vidéo
La photo n’est certes pas au centre du développement de l’Asus ROG Phone 7 Ultimate, mais il se doit d’assurer sur ce plan, comme tout mobile haut de gamme. Nous trouvons à l’arrière les trois mêmes caméras que sur les ROG Phone 6D Ultimate et 6 Pro. Un trio plutôt classique, composé d’une caméra principale f/1,9 équivalant à un 24 mm argentique utilisant un capteur de 50 mégapixels, d’un ultra grand-angle de 120° de 13 mégapixels et d’une caméra macro 5 mégapixels. La caméra frontale évolue en revanche, puisque son capteur passe de 12 à 32 mégapixels. En attendant le passage du smartphone entre les mains des experts photo du Labo, voici nos premières impressions.
Avec le pixels binning actif – il l’est par défaut –, le smartphone produit des images de 12,5 mégapixels qui présentent plutôt bien. Les détails sont bien là et l’exposition maîtrisée. Les couleurs demeurent plutôt naturelles. La nuit, l’Asus ROG Phone 7 Ultimate n’est pas aussi convaincant. Le résultat s’éloigne nettement de la réalité en raison de traitements numériques cherchant des informations là où il n’y en a pas forcément.
Le constructeur laisse l’opportunité de photographier en 50 mégapixels. On y gagne un peu en journée, mais le résultat est souvent inexploitable la nuit. L’ultra grand-angle se comporte sensiblement de la même manière que la caméra principale, y compris la nuit. Le module macro se montre supérieur à la moyenne, et ce malgré l’absence d’autofocus.
La caméra frontale utilise le pixels binning avec donc à la clé des selfies de 8 mégapixels plutôt percutants. Le piqué est bon, avec des textures de la peau très bien retranscrites.
Pour la vidéo, Asus demeure fidèle à la captation en 8K, mais se cantonne à 24 fps alors que le processeur Qualcomm et le capteur principal peuvent atteindre les 30 fps.
Autonomie
L’Asus ROG Phone 7 Ultimate dissimule la même énorme batterie de 6 000 mAh que ses prédécesseurs. On retrouve la même architecture, avec deux unités de 3 000 mAh placées de part et d’autre de la carte-mère du smartphone. Le test d’autonomie du Labo qui simule une utilisation variée n’étant pas encore effectué, nous pouvons simplement vous dire que l’autonomie nous a semblée solide, puisque nous avons pu nous passer de recharger entre 1,5 et 2 jours. Bien sûr, ce chiffre baissera rapidement si vous enchaînez les parties de jeu vidéo.
Pour la recharge, la marque fournit un bloc secteur de 65 W. En pratique, une demi-heure a suffi pour retrouver les 2/3 de charge et les 100 % ont été atteints en un peu plus d’une heure. La mesure du Labo, qui est bien plus précise, viendra-t-elle corroborer nos estimations forcément empiriques ?