En résumé
Dire que l’Oculus Quest nous a convaincus tient de l’euphémisme. Nous nous attendions à découvrir un casque autonome (tout-en-un) un peu meilleur que le Go, mais toujours loin des casques VR PC tels que les Rift et Vive. Mais avec le Quest, Oculus réussit le tour de force de proposer une expérience proche de celle des casques pour PC. Les concessions ne sont pas flagrantes, même si le hardware du Quest risque logiquement de montrer quelques limites au fil du temps pour les portages des jeux les plus gourmands sur le plan technique. Mais nous n’en sommes pas là et les premiers portages de jeux VR PC sont assez bluffants. Et surtout, le Quest parvient à retranscrire à merveille la gestion des deux contrôleurs. Ajoutez à cela le fait qu’il ne nécessite pas de PC pour fonctionner, qu’il se montre très simple à configurer et qu’il offre des applications au-delà du jeu (Netflix, etc.), et vous comprendrez que nous tenons là enfin un casque propre à séduire à peu près tout le monde.
Note technique
Les plus et les moins
- L'excellente reconnaissance des mouvements
- La qualité globale de l'expérience proposée, proche de celle des casques VR PC
- Les portages de jeux PC (Moss, Super Hot VR, etc.), très réussis
- Fonctionne mal en extérieur
- Le poids incommodera un peu certains utilisateurs
Notre test détaillé
Après l’Oculus Go sorti il y a un an, Oculus dégaine le Quest, son nouveau casque autonome ne nécessitant pas d’ordinateur pour fonctionner. Mais ce dernier ne boxe pas dans la même catégorie et promet une expérience proche de celle des casques VR pour PC. Voyons si cette promesse ambitieuse est tenue.
L’année dernière, Oculus surprenait son monde en lançant l’Oculus Go. Ce casque de réalité virtuelle avait la particularité d’être autonome, et donc de ne pas nécessiter de PC pour fonctionner. Malgré ses limitations, ce casque a reçu un très bon accueil public. Ce qui a dû conforter le constructeur dans sa stratégie. Un an tout juste après ce premier modèle, Oculus remet le couvert et sort le Quest. Il s’agit de nouveau d’un appareil autonome. Il serait toutefois malavisé d’en faire le successeur du Go, car le Quest ne joue pas dans la même cour. Un coup d’œil aux tarifs respectifs des deux produits suffit à s’en convaincre.
Pour situer le nouveau venu dans la gamme d’Oculus, il faut l’imaginer à mi-chemin entre le Go et le Rift S. Il s’agit donc d’un casque autonome, qui n’a donc pas besoin d’un PC pour fonctionner, mais qui se montre tout de même capable de détecter les mouvements de l’utilisateur. Quant à ses deux contrôleurs, ils s’avèrent en mesure de détecter six directions différentes (6 DoF). Deux caractéristiques qui font davantage penser au Rift S qu’au Go, et qui favorisent grandement l’immersion dans les contenus. Et plus précisément dans les jeux. Car c’est bien aux joueurs que semble avant tout s’adresser l’Oculus Quest.
Pour parvenir à ses fins, ce produit propose le Qualcomm Snapdragon 835, soit un processeur autrement plus performant que celui que l’on trouvait dans le Go, mais qui reste à mille lieues derrière ceux des PC. On trouve aussi 4 Go de mémoire vive pour épauler ce processeur. Quant à l’affichage, il est confié à deux écrans OLED, qui offrent une définition de 1440 x 1600 pixels par œil, pour un taux de rafraîchissement de 72 Hz. Du côté de l’autonomie, il faut compter deux heures lorsque vous jouez et trois heures pour du visionnage de vidéo. Le tout pèse 571 g, pour des dimensions de 193 x 105 x 222 mm.
L’Oculus Quest est disponible en deux versions. Elles sont identiques en tous points et ne diffèrent que sur la capacité de stockage. Au moment de la sortie du produit, la version de 64 Go est proposée au prix public conseillé de 449 euros, tandis qu’il faut compter 549 euros pour celle de 128 Go. Nous aurions aimé que le constructeur intègre en plus une housse de transport dans la boîte du produit, mais on apprécie tout de même que les piles des contrôleurs soient bien fournies.
L’ergonomie et la fabrication
L’Oculus Quest a été annoncé en même temps que le Rift S. Et, sans surprise, les deux produits partagent quelques points communs dans leur conception. Ici, on apprécie le fait que le casque soit habillé d’un tissu qui offre à la fois des vertus esthétiques et ergonomiques. De part et d’autre du casque, on trouve deux connecteurs mini-jack 3,5 mm, afin de pouvoir brancher un casque audio d’un côté ou d’un autre.
Le système de sangles ajustables et de fixation est assez simple à opérer et le tout se montre stable une fois que vous l’avez ajusté. De plus, l’appareil est toujours livré avec un accessoire supplémentaire qui offre un meilleur confort aux porteurs de lunettes. Et même les grandes montures sont parfaitement supportées.
Néanmoins, malgré cette facilité d’utilisation, certains auront sans doute du mal à trouver le positionnement parfait lors des premières heures d’usage. Ce n’est pas les systèmes d’attaches qui sont en cause, mais plutôt le poids de l’ensemble. En effet, le Quest pèse tout de même une centaine de grammes de plus que le Go et le Rift. Mais la plupart des utilisateurs finiront par trouver la position idéale. Au final, les différentes possibilités autorisant la personnalisation de l’ergonomie permettent de ne laisser personne sur le bord de la route, même si certains risquent donc de tâtonner plus que d’autres.
À l’usage
Pour permettre à l’utilisateur de profiter d’une session en toute sécurité, l’Oculus Quest dispose d’un système de mur virtuel, baptisé « Guardian ». À travers quelques étapes simples et intuitives, qui ne prennent qu’une trentaine de secondes, vous êtes priés par le système de créer une zone de jeu sûre. Ensuite, dès que vous approcherez des bords de cette zone, un mur / filet virtuel apparaîtra, où que vous soyez dans l’interface. Bien sûr, il ne se matérialise pas au dernier moment et gagne plutôt en consistance à mesure que vous approchez de la limite. Un système que l’on retrouve déjà sur les casques VR pour PC, mais qui se montre encore plus appréciable sur un appareil autonome. D’autant que l’implémentation est ici parfaite. À tel point que durant nos longues sessions de jeu, nous n’avons jamais pris ce système en défaut. De plus, la rapidité et la facilité avec laquelle il est possible de configurer le Guardian est une excellente nouvelle pour un tel casque nomade, que vous pouvez être amené à utiliser un peu partout.
L’une des principales nouveautés du Quest par rapport au Go est à aller chercher du côté de ses contrôleurs 6 DoF. Pour faire simple : là où l’unique contrôleur du Go ne reconnaît que quelques mouvements, les deux contrôleurs du Quest offrent un champ d’action nettement plus large. Ils permettent donc de simuler une plus grande palette de mouvements, offrant ainsi une meilleure immersion dans les jeux.
À l’usage, ces contrôleurs se montrent de plus particulièrement réactifs. Nous avions un doute quant à leur comportement, mais ils nous ont carrément bluffés. Souvent, dans le feu de l’action, on oublie vite que l’on joue sur un système autonome. Le jeu de tennis de table Racket Fury – disponible sur tous les casques Oculus – offre une jouabilité et un plaisir de jeu quasi-identique à celui de la version Rift, et bien meilleur que sur le Go. Sur ce dernier, le contrôleur limité ne permet pas de retranscrire une large palette de mouvement, alors qu’avec le Quest, on s’y croirait presque. Évidemment, si l’illusion fonctionne si bien, c’est aussi grâce à la qualité des jeux et des expériences disponibles dès le lancement de l’appareil. Nous y reviendrons un peu plus loin.
Le système n’est néanmoins pas sans défaut. Ainsi, il se révèle un peu sensible à la lumière. Dans la plupart des cas, cela ne pose pas de problème. Mais nous avons tout de même rencontré deux scénarios embêtants. Nous avons essayé de l’utiliser en extérieur, pour avoir plus de place. Hélas, lors de nos trois tentatives, nous avons toujours rencontré des problèmes, principalement avec la détection très erratique de la position des contrôleurs. Et vous pouvez également oublier l’idée d’utiliser le casque dans l’obscurité complète, pour regarder une vidéo dans une pièce plongée dans le noir, par exemple. Car en cas d’absence de lumière, les caméras ne peuvent détecter les mouvements et le système se bloque purement et simplement tant que la luminosité est trop faible. Une mesure de sécurité que l’on peut comprendre pour l’utilisation en mouvement du casque, mais qui pourra gêner certains dans le cadre de la simple consultation média.
Enfin, avant de craquer pour un Quest, notez bien que vous devez disposer d’un smartphone pour l’activer la première fois. Cela ne devrait pas poser de problème à la grande majorité des utilisateurs, mais il est assez paradoxal que ce casque autonome qui ne nécessite pas de PC pour fonctionner soit tout de même assujetti à l’activation à travers un smartphone lors de sa première utilisation.
L’interface et les jeux
Une fois le casque allumé, ceux qui ont déjà essayé des produits Oculus (Rift, Gear VR, Go) ne seront pas dépaysés. Pour les novices en la matière, sachez que l’OS des produits mobiles du constructeur s’appuie sur un noyau Android revu et corrigé. L’interface utilisateur se montre assez simple à prendre en main et même ceux qui ne la connaissent pas ne mettront que quelques minutes à la maîtriser. Elle se révèle de plus très fluide et nous n’avons déploré aucun ralentissement.
Le processeur Qualcomm Snapdragon 835 a beau dater de deux ans, il rend encore de fiers services ici. D’autant qu’il est tout de même épaulé de 4 Go de mémoire vive. Sur le papier, cette configuration reste infiniment inférieure à celle requise pour un casque PC comme le Rift, qui nécessite un ordinateur doté d’une bonne carte graphique pour fonctionner correctement. Dans un tel contexte, nous avions toutes les raisons d’être sceptiques lors de l’annonce du portage de certains jeux emblématiques du Rift vers le le Quest. On pense notamment à Moss ou Super Hot VR. Sans parler des nouveautés telles que Vader Immortal – Episode 1 ou Robo Recall. Nous avons donc été surpris de constater que tous ces jeux tournaient à la perfection sur le Quest ! Bien sûr, il ne s’agit pas des expériences VR les plus exigeantes et poussées que l’on puisse trouver sur PC. Mais de retrouver ces titres dans toute leur splendeur ergonomique et avec un très bon niveau technique est déjà une excellente nouvelle. Nous avons littéralement passé des heures sur les quatre jeux cités plus haut et beaucoup d’autres (Dead and Buried II, Creed – Rise to Glory, Dance Central, etc.). Les sensations sont très proches de celles procurées par un casque VR PC. Mais avec une souplesse d’utilisation infiniment plus grande donc.
Oculus met particulièrement l’accent sur le jeu vidéo dans la communication autour de son Quest. Et à juste titre puisque ce dernier ouvre de nouveaux horizons en la matière par rapport au Go. Néanmoins, il ne faut pas oublier que le nouveau venu dispose aussi dans sa bibliothèque d’applications d’autres types d’expérience. À commencer par le visionnage de vidéos, qu’elles soient 2D, à 360°, en local ou en ligne. L’appli Netflix est par exemple de la partie. Et les possesseurs d’un abonnement MyCanal pourront même le faire fonctionner depuis le navigateur Web. Il ne faut évidemment pas s’attendre à la qualité d’affichage d’un téléviseur 4K. Mais le Quest a encore su nous surprendre avec une finesse d’affichage qui nous a paru améliorée par rapport au Go. Cela se ressent particulièrement lorsque vous regardez un film 2D classique.
Conclusion
Dire que l’Oculus Quest nous a convaincus tient de l’euphémisme. Nous nous attendions à découvrir un casque autonome (tout-en-un) un peu meilleur que le Go, mais toujours loin des casques VR PC tels que les Rift et Vive. Mais avec le Quest, Oculus réussit le tour de force de proposer une expérience proche de celle des casques pour PC. Les concessions ne sont pas flagrantes, même si le hardware du Quest risque logiquement de montrer quelques limites au fil du temps pour les portages des jeux les plus gourmands sur le plan technique. Mais nous n’en sommes pas là et les premiers portages de jeux VR PC sont assez bluffants. Et surtout, le Quest parvient à retranscrire à merveille la gestion des deux contrôleurs. Ajoutez à cela le fait qu’il ne nécessite pas de PC pour fonctionner, qu’il se montre très simple à configurer et qu’il offre des applications au-delà du jeu (Netflix, etc.), et vous comprendrez que nous tenons là enfin un casque propre à séduire à peu près tout le monde.