Qu’il s’agisse des séries MID ou Monitor, chez Marshall, les casques Bluetooth sont désormais monnaie courante. En revanche, les modèles à annulation de bruit active, désormais répandus sur les modèles haut de gamme des marques concurrentes, tardaient à se montrer dans le catalogue de la marque britannique. Un manque désormais comblé puisque Marshall propose aujourd’hui un MID A.N.C. doté dudit système. Un premier essai convaincant ? Nous l’avons éprouvé au sein de notre Labo.
En résumé
Premier casque doté d’un système d’annulation de bruit active dans l’univers de Marshall, le MID A.N.C. bénéficie tout d’abord d’un design réussi, comme bien souvent chez la marque. Le casque simplifie la tâche aux débutants puisqu’il ne leur demande aucun paramétrage particulier : le casque fonctionne sans application, ce qui pourra frustrer les audiophiles les plus aguerris. Ce n’est d’ailleurs pas à eux que s’adresse l’appareil de Marshall. Il manque d’énergie dans les médiums et les aigus et son système de réduction de bruit fonctionne encore de manière trop imparfaite. Toutefois, pour un premier essai, Marshall ne démérite pas. Les plus nomades apprécieront en outre l’autonomie longue durée assurée par le casque et la pochette avec laquelle il est fourni.
Note technique
Les plus et les moins
- Bouton multifonctions pratique
- Autonomie très longue durée
- Enfin de l'annulation de bruit active...
- ... mais une réduction de bruit perfectible
- Médiums et aigus en retrait
- Performances meilleures en filaire qu'en Bluetooth
Détail des sous notes
Notre test détaillé
L’ergonomie et le design
Les casques Marshall arborent tous, sans exception, le design emblématique de la marque : on retrouve une finition en similicuir (généralement noir) grainé et des finitions dorées sur l’ensemble de la gamme. Le MID A.N.C., qui compte parmi les modèles les plus perfectionnés de la firme, bénéficie toutefois de détails travaillés. Avant même de l’utiliser, on constate que Marshall soigne l’expérience : le casque est fourni avec une housse rigide à soufflet, à l’extérieur en similicuir et à l’intérieur en velours rouge. On y repère même des œillets au dos, ce qui signifie qu’il est possible d’y glisser une bandoulière : malin. Le premier MID n’avait pas droit à sa pochette, au moins peut-on constater que Marshall a fourni les efforts nécessaires pour combler ce manque.
Le casque en lui-même arbore le format supra-auriculaire caractéristique de la marque. Les écouteurs sont de forme carrée, comme sur le Major III, mais leur partie extérieure est beaucoup plus arrondie et leur charnière semble beaucoup plus solide. Ils sont reliés par un arceau dont le rembourrage manque un peu d’épaisseur à notre goût, mais qui est agréablement recouvert de suédine à l’intérieur. Le logo de Marshall y apparaît en lettres dorées, de même que sur chaque oreillette. On relève également la présence d’un système de crans qui permet de régler la taille de l’arceau sans risque que les écouteurs ne s’écartent.
Les écouteurs, justement, comptent non pas un, mais deux boutons. À gauche, la touche multifonctions que les aficionados de Marshall connaissent déjà est de la partie. Dorée et ronde, elle sert à tout ou presque : à appairer le casque en Bluetooth via un appui long (attention, le témoin lumineux qui doit virer au bleu est situé à droite, près de la prise micro-USB dédiée à la charge), à éteindre l’appareil et à naviguer dans la musique. Tout est réuni au même endroit : clic à gauche pour revenir en arrière, à droite pour passer au titre suivant, vers le haut pour augmenter le volume, vers le bas pour le baisser, double clic pour lancer les assistants vocaux et clic simple pour répondre aux appels. À ce sujet, nous n’avons rencontré aucun problème particulier lorsque nous avons passé des appels avec le casque, et nos interlocuteurs se sont avérés parfaitement audibles.
Quant à l’oreillette droite, elle accueille non seulement les prises micro-USB et jack, mais aussi un bouton dédié à l’annulation de bruit active. Facile de savoir si elle est activée : un petit point rouge (éteinte) ou doré (allumée) l’indique. Pensez d’ailleurs à la couper lorsque le casque est en veille pour éviter les mauvaises surprises.
Un mot sur le confort apporté par ce casque. Même si la mousse qui recouvre les oreillettes est épaisse, elle est assez dense, ce qui ne plaira pas à tout le monde. Nous avons en outre relevé une force d’appui un peu élevée de 590 gf qui, là encore, peut gêner certains utilisateurs, notamment s’ils portent des lunettes. Notre indice de confort s’en ressent.
Le confort, comme toujours, s’évalue également autour de l’utilisateur : va-t-il gêner son entourage s’il écoute de la musique à l’abri de son casque ? Globalement très efficace, il filtre tout particulièrement les graves. Nous avons en effet mesuré le volume audible à proximité à l’aide d’un microphone placé à 50 cm de notre mannequin de test, affublé du casque dans lequel nous avons diffusé un bruit rose. À cet exercice, nous avons constaté que les graves étaient très bien filtrées, notamment jusqu’à 250 Hz, et que les médiums l’étaient également très correctement. La perturbation est légèrement moins bonne dans les aigus. À moins donc d’écouter des solos de guitare électrique à fort volume dans un environnement calme, vous ne devriez pas déranger votre entourage lorsque vous écoutez de la musique.
Vous pouvez également utiliser ce casque pour regarder des films : en Bluetooth, nous avons relevé une latence minime de 115 ms. Sa sensibilité moyenne est également très bonne, puisque nous l’avons évaluée à 93 dB en filaire avec ANC. Pas la peine donc de booster le volume pour entendre votre musique.
Terminons par quelques regrets. Marshall livre avec son MID A.N.C. un produit « prêt à l’emploi ». Aucune configuration n’est nécessaire sur une application, et pour cause : il n’y en a pas. Ce qui implique donc qu’il n’est pas possible de définir des profils sonores et qu’il faut passer par un player spécifique pour obtenir un égaliseur. De même, aucun geste n’est proposé : en l’absence de capteurs de proximité, enlever les écouteurs ne coupe pas la musique, par exemple. Cela explique toutefois la différence de prix que l’on observe entre le MID A.N.C. et les modèles concurrents à annulation de bruit active.
La qualité audio
Nous avons évalué le MID A.N.C. selon plusieurs configurations, dans la mesure où il peut être utilisé avec ou sans fil (un câble jack est fourni), et avec ou sans annulation de bruit active.
C’est en filaire, et sans réduction de bruit active, que le casque livre la meilleure prestation, même s’il faut bien avouer qu’il n’est pas tout à fait au niveau des meilleurs produits du genre. Avec câble donc, il accentue à peine les extrêmes graves sous les 63 Hz, et les met davantage à l’honneur entre 400 et 600 Hz. Les médiums sont en retrait et, malgré un sursaut autour de 3 kHz, les aigus sont très rapidement étouffés, au-delà de 4 kHz. On notera qu’en Bluetooth sans ANC, les aigus plongent davantage encore, particulièrement autour des 7 kHz, mais que les graves sont un peu plus présents.
Avec réduction de bruit, puisque c’est la spécificité du casque, et en filaire, le Marshall MID A.N.C. fournit pratiquement la même réponse en fréquence. On note une légère pré-accentuation des graves absente sans ANC, mais aussi des aigus un peu plus faibles à 5 kHz. Sans fil et avec annulation de bruit active, le modèle offre une courbe un peu plus accidentée. Les graves sont accentués à 100 Hz, et les médiums à 500 Hz. Ils s’effacent toutefois rapidement et seuls les aigus se font remarquer à 3 kHz. Bref, c’est à en version filaire que l’on obtient la réponse en fréquence la plus équilibrée, bien que les médiums soient toujours affaiblis et que les aigus soient à la traîne.
Notez également que l’on remarque peu de distorsion sur les deux premières fréquences que nous évaluons (80 et 100 Hz), que ce soit à 87 ou 90 dB. En revanche, quelle que soit la configuration d’écoute retenue, elle est marquée à 200 Hz. Attention donc aux écoutes à fort volume.
L’isolation
Le MID ANC arbore un format supra auriculaire qui, par essence, isole moins des bruits extérieurs qu’un modèle cirum-aural. Mais les mousses recouvrant les oreillettes du casque semblent avoir été judicieusement choisies. L’appareil n’est certes pas le meilleur du genre, mais l’on relève de bonnes capacités d’isolation passive. Rappelons que pour l’évaluer, nous diffusons un bruit rose à proximité de notre mannequin de test coiffé du casque. Le niveau s’est avéré bien filtré dans le cas des médiums et des aigus, et tout particulièrement autour de 5 kHz. En revanche, les mousses du MID ANC sont clairement à la peine lorsqu’il s’agit de graves, notamment sous les 400 Hz. Pour s’offrir un peu de calme dans des environnements où les sons les plus bas dominent, mieux vaut donc penser à faire appel à l’annulation de bruit active.
Comme nous l’évoquions en préambule, le MID ANC est le premier casque à réduction de bruit active à intégrer le catalogue de Marshall. Le challenge est donc de taille pour le spécialiste de l’audio, qui doit prouver sa valeur face à des compétiteurs de renom (Bose évidemment, dont la série QuietComfort fait figure de référence, mais aussi Sony). Comme eux d’ailleurs, il montre qu’annuler les fréquences les plus graves n’est pas chose aisée. Il peine ainsi à les réduire en deçà de 125 Hz, puis fournit une meilleure prestation au-delà, sans toutefois exceller. Alors qu’un QC35 parvient à largement étouffer les fréquences aiguës dépassant les 10 kHz, le Marshall les masque de manière moins efficace. Le MID A.N.C. livre donc une prestation correcte, d’autant qu’il s’agit d’un premier essai, mais pas parfaite. Dans les faits et lors de nos essais en conditions réelles, nous avons pu constater que le bruit de fond d’un open-space où règne l’agitation était correctement masqué, mais que les voix de nos voisins de bureau restaient parfaitement audibles lors d’une écoute à volume modéré. Les bruits du métro, eux, sont atténués, mais continuent de parasiter l’écoute.
L’autonomie
Comme bien souvent dans l’univers des casques audio, Marshall reste prudent à la communication de ses données d’autonomie. Il promet ainsi jusqu’à 20 heures d’écoute sans fil avec réduction de bruit active, et plus de 30 heures avec ANC désactivé. Qu’en est-il dans les faits ?
Nous avons soumis le MID A.N.C. à notre protocole habituel, qui consiste en l’écoute d’un bruit maintenu au niveau moyen de 90 dB jusqu’à extinction du casque. L’appareil n’a rencontré aucune difficulté et compte parmi les modèles à annulation de bruit active les plus endurants. Nos mesures ont permis d’évaluer son autonomie à 22h20 en Bluetooth et avec ANC, et à 31h10 en Bluetooth seul. C’est à peine moins que le Marshall Monitor III que nous avons tout récemment testé lui aussi. Côté temps de charge, comptez 3h10 pour passer de 0 à 100 %. Certains parviennent au même résultat en moins de 2h, mais au prix d’une autonomie moins longue.
Conclusion
Premier casque doté d’un système d’annulation de bruit active dans l’univers de Marshall, le MID A.N.C. bénéficie tout d’abord d’un design réussi, comme bien souvent chez la marque. Le casque simplifie la tâche aux débutants puisqu’il ne leur demande aucun paramétrage particulier : le casque fonctionne sans application, ce qui pourra frustrer les audiophiles les plus aguerris. Ce n’est d’ailleurs pas à eux que s’adresse l’appareil de Marshall. Il manque d’énergie dans les médiums et les aigus et son système de réduction de bruit fonctionne encore de manière trop imparfaite. Toutefois, pour un premier essai, Marshall ne démérite pas. Les plus nomades apprécieront en outre l’autonomie longue durée assurée par le casque et la pochette avec laquelle il est fourni.