En résumé
Pleinement fonctionnel, le casque Acer Mixed Reality Headset fait finalement office de proposition très accessible pour les utilisateurs. Particulièrement simple et rapide d’installation, il donne une vision véritablement plug and play de la technologie, que n’apportent pas forcément toutes les alternatives du marché. Et si la qualité de l’image est tout à fait convaincante, on émettra cependant plus de réserves sur la finition générale de l’appareil, l’ergonomie des contrôleurs, ainsi que du champ de vision étriqué, bien en dessous des cadors du secteur. La jeunesse du segment Windows Mixed Reality, ainsi que le caractère plus confidentiel du magasin Windows 10 participent également au catalogue d’applications bien moins dense que la concurrence. Il reste donc quelques progrès à faire pour taquiner HTC et Oculus.
Note technique
Les plus et les moins
- Très simple et rapide à installer, sans capteurs
- Facilement tranportable
- Peu de câblage
- Qualité d'image convenable
- Le Portail de Réalité Mixte simple d'utilisation
- Répartition du poids sur la tête
- Grosse impression de fragilité
- Moins d'applications exclusives que la concurrence
- Champ de vision étriqué
- Sans système audio natif
- Ergoonomie des contrôleurs pas au top
Notre test détaillé
Microsoft est bel est bien entré dans la danse de la réalité virtuelle avec l’initiative Windows Mixed Reality. Et pour l’occasion, la marque s’est entourée d’une ribambelle de constructeurs qui viendront tous apporter leur pierre à l’édifice de la VR avec de nouveaux casques. C’est le cas d’Acer avec ce casque Mixed Reality Headset. Mais dans les faits, est-ce que le dispositif est suffisamment convaincant pour se faire une place dans ce secteur difficile ? Réponses dans ces lignes.
La fiche technique
Type d'écran | LCD |
---|---|
Résolution | 2 880 x 1 440 |
Résolution par œil | 1 440 x 1 440 |
Fréquence d'affichage | 90 Hz |
Champ visuel | 95 degrés |
Audio intégré | Non |
Caméra | Deux capteurs frontaux |
Contrôleur | 2 manettes |
Connectiques | HDMI + USB |
Avant d’aller plus loin dans le test du produit, permettez-nous d’apporter un éclaircissement. L’appellation « Windows Mixed Reality » peut en effet prêter à confusion. D’autant plus chez Microsoft, qui mise beaucoup sur la réalité mixte depuis des années avec le projet HoloLens. À l’heure actuelle, la plateforme Windows Mixed Reality que l’on retrouve avec ce casque Acer et dans tous les produits équivalents est avant tout une plateforme de réalité virtuelle. Il ne faut donc pas vous attendre à découvrir des expériences de réalité augmentée ou mixte significatives avec l’une de ces propositions. Cela changera dans doute au fil du temps, mais ce n’est clairement pas le cas aujourd’hui. Est-ce un problème pour autant ? Non, dans la mesure où l’expérience de réalité virtuelle ici proposée est solide.
L’ergonomie et le design
Ce qui saute directement aux yeux en déballant l’Acer Mixed Reality Headset, c’est qu’il tranche sensiblement avec ses autres concurrents positionnés sur le marché de la réalité virtuelle. Si ces derniers se déclinent dans des coloris classiques, noir pour les HTC Vive et Oculus Rift, ou blanc pour le PlayStation VR, le dispositif Acer affiche fièrement un bleu azur qui pourra surprendre. Cela attire indéniablement l’attention, ce qui est probablement le résultat désiré. Résolument inspiré du PlayStation VR, l’Acer Mixed Reality Headset en reprend surtout l’arceau qui permet de fixer l’appareil au crâne.
Tout comme l’appareil de Sony, une molette située sur l’arrière de cet arceau permet d’ajuster le serrage du casque afin de s’adapter aux diverses morphologies. Un procédé d’une grande simplicité, mais qui ne s’encombre pas de câbles flottants supplémentaires, contrairement au PS VR. La partie frontale de l’engin, de son côté, met en avant une petite bande noire où sont situés deux capteurs bien visibles, et qui serviront à mettre en place l’espace d’utilisation, pour ensuite s’y mouvoir. Autant dire qu’une fois le casque sur la tête et une dégaine façon capteur thermique d’agent infiltré, c’est l’aller simple direct dans une fiction à la Splinter Cell.
Avec ses 350 grammes, le Mixed Reality Headset d’Acer se positionne comme le casque le plus léger du marché. Pour autant, le poids reste assez mal réparti à d’une cause partie frontale plus chargée en composants. Il est donc préférable de veiller à un solide réglage de l’arceau autour du crâne, afin de s’assurer un confort de port convenable – sans mal à la nuque – et éviter d’éventuels déséquilibres du casque lors d’une session de jeu un peu mouvementée.
Tout comme d’autres casques comme le HTC Vive, ce casque Acer ne dispose pas de système sonore natif. Une prise mini-jack suspendue sur un côté permet en revanche de brancher des écouteurs ou un casque afin de pouvoir maximiser l’immersion aussi bien par le visuel que par le son. Et en ce qui concerne l’expérience de port, la mousse prévue pour protéger le nez et le front n’est pas désagréable, et l’on n’a pas eu à déplorer d’interstices laissant passer la lumière. Ce qui est un bon point par rapport à un objet comme le PlayStation VR, plus laxiste dans ce domaine. En outre, la visière peut se relever pour ceux qui tiennent à contrôler leur environnement de temps en temps durant les sessions de jeu. Pratique.
Du côté des branchements, on dispose simplement de deux câbles : un USB, un HMDI. Il suffit de les brancher à l’ordinateur prévu pour l’utilisation du système de VR. Exit les problématiques d’enchevêtrements de fils, de séances de démêlage avant une utilisation. Le tout est très simple et fonctionnel, tout comme les 4 mètres de câble qui suffisent amplement pour l’usage du casque dans une petite pièce.
L’image
Comme souligné dans les spécifications techniques au début de l’article, le casque de VR d’Acer se permet de proposer une définition supérieure à l’Oculus Rift ou au HTC Vive. Ces derniers proposent en effet une définition de 1 080 x 1 200 par œil, alors que la solution sortie par Acer monte à 1 440 x 1 440 pixels par œil. En pratique, la différence ne saute vraiment pas aux yeux, d’autant que l’utilisation du LCD vient tempérer un peu l’écart entre les dispositifs. Le taux de rafraîchissement de l’image, lui, monte à 90 Hz, ce qui est le standard pratiqué par les poids lourds de la réalité virtuelle.
Ce que l’on aura pu relever de plus visible, en revanche, c’est la différence au niveau du champ de vision. Un constat que l’on faisait déjà sur le PS VR et son FOV (field of view) à 100 degrés, par rapport aux 110 degrés de l’Oculus ou du Vive ; et qui se ressent encore plus avec l’Acer et ses 95 degrés. Un résultat un peu plus étriqué qui force à tourner la tête plus souvent, accentuant par la même occasion le flou assez gênant présent sur les côtés du champ de vision. En bref, pour ceux qui ont déjà tutoyé la réalité virtuelle avec d’autres propositions du type ne connaîtront rien de très différent de ce qui se fait actuellement sur le marché.
Petit point pratique pour les utilisateurs qui s’interrogeraient sur le PC requis pour faire fonctionner la bête : il ne faudra pas nécessairement dévier des configurations recommandées pour l’Oculus ou le Vive. Ainsi, le CPU indiqué par Acer devra être a minima un Intel Core i5-4590 ou supérieur, contre un AMD Ryzen 5 1400 cadencé à 3,4 GHz, ou mieux. 8 Go de mémoire vive sont également requis pour que le dispositif fonctionne dans de bonnes conditions, alors que la carte graphique, très importante, devra être relativement récente. Côté Nvidia, il faudra se munir d’une GeForce GTX 960 ou 1050 (bien qu’un équipement plus costaud encore soit recommandé pour faire tourner les plus gros titres), alors qu’on se tournera vers des AMD RX 460 ou 560 chez l’autre gros constructeur de GPU.
La constante reste une compatibilité DirectX 12. Rien qui ne ruinera les curieux qui voudraient se lancer dans la technologie, donc. On conseillera cependant une machine plus puissante pour bénéficier de la totalité des titres disponibles.
Les applications
Une fois l’étape du branchement terminée, la première chose à faire est d’installer du logiciel qui sera le point de départ de l’expérience VR avec le casque Acer – comme n’importe quel autre casque Windows Mixed Reality – : le Portail de Réalité Mixte. Puis vient la mise en place du dispositif. Pas question de brancher davantage de câbles (que l’USB et le HDMI) ni de placer des capteurs dans quatre coins de la pièce. Non. Le Portail de Réalité Mixte nous indiquera toute la marche à suivre, qui consiste simplement à positionner le casque une première fois en face de l’écran de l’ordinateur, puis de marcher dans la pièce jusqu’à délimiter l’espace d’utilisation. Ce qui est possible grâce aux deux capteurs frontaux.
On note en revanche une ergonomie un peu plus discutable au niveau des boutons de tranches et des gâchettes. La confusion s’est parfois fait sentir durant l’utilisation du casque Acer, surtout durant quelques parties de l’excellent Superhot VR.
D’autre part, ce n’est pas par le nombre d’applications disponibles sur le Windows Store que les casques Windows Mixed Reality se distinguent de ses concurrents. Si le segment est plutôt jeune sur la plateforme Windows, il n’en reste pas moins famélique. Hormis des Superhot VR, Minecraft ou Space Parite Trainer, on retrouve le plus souvent des titres assez onéreux, mais qui ressemblent surtout à de courts prototypes conceptuels. Un constat similaire pour les applications non ludiques. Heureusement que le système fonctionne avec SteamVR, dont les applications sont autrement nombreuses. Les titres compatibles HTC Vive, le seront également avec l’Acer Mixed Reality, comme Doom VFR que nous avons pu lancer sans encombre.
Conclusion
Pleinement fonctionnel, le casque Acer Mixed Reality Headset fait finalement office de proposition très accessible pour les utilisateurs. Particulièrement simple et rapide d’installation, il donne une vision véritablement plug and play de la technologie, que n’apportent pas forcément toutes les alternatives du marché. Et si la qualité de l’image est tout à fait convaincante, on émettra cependant plus de réserves sur la finition générale de l’appareil, l’ergonomie des contrôleurs, ainsi que du champ de vision étriqué, bien en dessous des cadors du secteur. La jeunesse du segment Windows Mixed Reality, ainsi que le caractère plus confidentiel du magasin Windows 10 participent également au catalogue d’applications bien moins dense que la concurrence. Il reste donc quelques progrès à faire pour taquiner HTC et Oculus.