Test

Test de la Fitbit Ionic, plus sportive que smartwatch

18 octobre 2017
Par Laure Renouard
Test de la Fitbit Ionic, plus sportive que smartwatch

Spécialiste des bracelets très sportifs et des capteurs d’activités à porter au quotidien, Fitbit a tenté, en 2016, une première incursion dans le domaine des montres connectées avec sa Blaze. La firme américaine récidive cette année avec un modèle baptisé Ionic, qui se veut capable de combiner le meilleur des smartwatches citadines et des bracelets sportifs. Pari réussi ? Nous l’avons essayé pour vous.

En résumé

Plus élégante que la Blaze, la Fitbit Ionic cherche à se positionner à mi-chemin entre les smartwatches citadines et les montres sportives. Mais malgré ses efforts dans le premier domaine, elle souffre d’un portail d’applications encore trop chiche, de fonctionnalités indisponibles en France (le paiement NFC) et d’un affichage de notifications limité qui font de cette montre un appareil insuffisant pour réellement seconder un smartphone. Dans l’univers du sport, en revanche, on apprécie la précision des données qu’elle fournit, l’efficacité de la détection sportive et les quelques options logicielles (workouts et support de Strava). À cet excellent point s’ajoutent une finition très soignée, un écran lumineux et lisible même au soleil, ainsi qu’une application mobile efficace. Si notre opinion est pour l’heure mitigée, espérons que Fitbit nous fasse rapidement changer d’avis en parvenant à enrichir son produit de nouvelles applications, puisque c’est de ce côté que la Ionic pèche réellement.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Finition réussie
  • Écran lumineux et très lisible
  • Détection des sports performante
  • Nombreux capteurs
Les moins
  • Manque cruel d'applications
  • La navigation par boutons manque d'ergonomie
  • Le paiement NFC ne fonctionne pas encore

Notre test détaillé

Le design et l’ergonomie

Il n’y a pas à dire : en voyant la Ionic, on a bien affaire à une smartwatch. La montre en présente tous les attributs, à commencer par son large boîtier en métal et son bracelet fermé par une boucle à ardillon ajoutée à un petit piton venant se bloquer dans ses autres crans. En élastomère et proposé en deux formats dans sa version standard, ce bracelet peut être remplacé par une version en cuir plus élégante, mais qui demandera non seulement de débourser quelques dizaines d’euros supplémentaires, mais aussi de faire attention à l’eau : dommage, puisque la montre est étanche jusqu’à 50 mètres (5 ATM) et qu’elle est de fait utilisable pour pratiquer la natation.

Fitbit Ionic

Ce bracelet maintient un boîtier carré relativement grand, puisqu’il mesure 3,8 cm de côté pour une épaisseur de 1,2 cm. Son écran, rectangulaire (plus large que long), affiche une diagonale de 1,42 pouce pour une définition de 384 x 250 pixels. S’il est un point sur lequel on ne peut que saluer Fitbit, c’est bien sur la qualité de son affichage : la luminosité, réglable et franchement élevée, de cet écran LCD en couleur, lui confère une bonne lisibilité en extérieur. Dommage en revanche que les bordures noires qui l’entourent soient particulièrement épaisses. On se serait bien passé du logo Fitbit situé sous l’afficheur au profit d’un espace tactile plus généreux, même si l’interface de l’appareil n’a pas vraiment besoin de plus d’espace.

Fitbit Ionic

Pourquoi un si grand boîtier, alors que la montre se contente d’un écran de 1,42 pouce ? Eh bien, parce que la Ionic multiplie les capteurs. Son moniteur de fréquence cardiaque optique explique largement son épaisseur, mais ce n’est pas tout. On y retrouve un accéléromètre sur 3 axes dédié notamment au comptage des pas, un altimètre, un détecteur de luminosité ambiante, un GPS et un vibreur, sans oublier une puce Bluetooth 4.0 et un espace de stockage de 2,5 Go, sans oublier une puce NFC et la batterie qui anime le tout. Certes, la montre fait l’impasse sur la connectivité LTE que les montres les plus récentes embarquent, telle l’Apple Watch Series 3, mais elle ne lésine pas sur le reste.

Fitbit Ionic

Comment naviguer dans le tout ? Trois boutons sont intégrés au boîtier. Le premier, situé sur son flanc gauche, est dédié à la fonction retour. À droite, deux touches permettent de valider les actions proposées à l’écran dans le menu. Depuis la watchface de la montre, le bouton situé en haut à droite donne accès à un résumé complet de l’activité de la journée, tandis que celui du bas permet de lancer une session sportive au choix. L’écran est néanmoins tactile, et un swipe vers le haut affiche les notifications, tandis qu’un glissement vers le bas permet de contrôler la lecture musicale. On comprend bien l’idée de Fitbit, qui a souhaité que sa montre soit utilisable simplement, avec des boutons aux fonctions bien déterminées. Mais il faut avouer que la nécessité de cliquer sur un bouton latéral pour revenir en arrière dès lors que l’on utilise une application n’est pas des plus pratiques.

Quoique perfectible en termes de navigation, la Fitbit Ionic a le mérite d’être confortable à porter. Avec son grand format, on la déconseillera tout de même aux tout petits poignets, sur lesquels elle risque de paraître bien encombrante. On apprécie en revanche son bracelet à double fermeture qui ne risque pas de se faire la malle en cas d’activité sportive un peu remuante.

Quels usages permet cette montre ?

En tant que smartwatch, la Ionic se connecte au smartphone dont elle se transforme en fidèle alliée. Elle affiche les notifications d’appels et de messages (à choisir toutefois entre les apps SMS, WhatsApp ou encore Facebook Messenger), d’emails (app native, Gmail ou autres) ou encore de calendrier. Le choix est large, toutes les notifications sont activables et désactivables manuellement, mais comme toujours chez Fitbit, il n’est possible, pour chaque type de notification, d’opter que pour un seul service. Entre SMS et WhatsApp, il faut donc choisir. Et on ne peut que visualiser les messages, et non y répondre. Notez également que divers utilisateurs ont rapporté quelques soucis d’accès à leurs notifications les premiers jours de disponibilité de la Ionic, que nous avons d’ailleurs rencontrés nous aussi. Cela reste très ponctuel toutefois.

Fitbit Ionic

Côté applications, le portail de Fitbit promet de s’enrichir rapidement, mais compte bien peu de titres à l’heure actuelle. Quelques apps propriétaires liés au sport, une app dédiée à des exercices de respiration plutôt bien vue, une alarme, la météo, l’application sportive Strava et un lecteur musical composent l’essentiel de la boutique actuellement disponible. La marque promet son extension rapide, mais pour l’heure, le tour est donc vite fait.

Fitbit Ionic

Le lecteur musical de la montre est un vrai plus, dans la mesure où il est possible de connecter à la montre un casque Bluetooth. La manipulation, à réaliser depuis l’onglet Réglages de la montre, est simple et rapide. En revanche, seule la musique stockée dans les 2,5 Go de mémoire interne de la Ionic (plus ou moins 300 chansons) peut être écoutée : on aurait au moins aimé avoir accès aux playlists hors-ligne de Spotify ou Deezer, par exemple… ou du moins avoir accès à davantage de stockage.

Fitbit Ionic

Terminons par la fonctionnalité Wallet, absente pour l’heure de la Ionic en version française, bien qu’elle en constitue l’un des atouts majeurs. La montre, dotée d’une puce NFC, autorise le paiement sans contact pour peu que des banques partenaires l’autorisent – ce qui n’est pas encore le cas dans l’Hexagone. Nous avons pu, en contournant le problème, tester l’option : cela fonctionne sans difficulté. Même si l’on ne peut pas en tenir réellement rigueur à Fitbit – le regard amusé des commerçants chez qui nous avons testé le paiement depuis la montre témoigne de la rareté de cet usage en France -, on ne peut que regretter l’absence de cette fonctionnalité phare chez la Ionic. Il faut également noter que pour sécuriser la montre, l’enregistrement d’une carte bancaire impose de définir un code PIN qui devra être saisi avant le déverrouillage de l’appareil.

La Ionic côté sportif

Dotée de moult capteurs et d’un cardiofréquencemètre optique situé sous son boîtier, la Ionic est en réalité davantage taillée pour le sport que pour les usages citadins. Son bracelet d’origine, en élastomère, résiste à l’immersion en piscine ou à la transpiration, de même que son boîtier, et la présence de Strava comme unique application tierce au lancement de l’appareil est symptomatique de son orientation sportive. Sur ce point, elle prouve sa pertinence.

Fitbit Ionic

Nous avons essentiellement utilisé la montre dans le cadre de la pratique du vélo. Un clic sur le bouton situé en bas à droite de la montre permet de lancer divers types de séances sportives (course, vélo…) minutées ou, pour la musculation, comptées par mouvements. Le GPS est au besoin activé, autorisant le suivi des parcours, alors qu’il ne permet pas encore de se repérer lors de déplacements simples, avec une application de type Maps. Non seulement ces séances sont pratiques à utiliser, mais la montre y ajoute une détection automatique des sports (course et vélo notamment) fonctionnant parfaitement. L’application Coach, elle, propose des séances de « workouts » peu nombreuses, mais utiles pour booster vos abdos.

Fitbit Ionic

Le suivi du rythme cardiaque fonctionnant en continu, on rappellera que la Ionic assure une mesure des phases de sommeil précise, à la manière du Fitbit Alta HR. Il faut toutefois accepter de porter toute la nuit une montre encombrante, ce qui n’est pas gagné.

Autonomie

Difficile de mesurer précisément l’autonomie de la Ionic tant elle dépend de l’usage qui en est fait : si vous activez régulièrement son GPS, elle fondra rapidement. En revanche, en l’utilisant au quotidien avec une vingtaine de minutes de GPS par jour, l’activation du vibreur qui vous rappelle de vous lever chaque heure et la luminosité maintenue en mode automatique, comptez 3 à 4 jours loin de son chargeur. Ce dernier, à brancher en USB, est doté d’une broche magnétique à fixer sous le boîtier de la montre.

Conclusion

Plus élégante que la Blaze, la Fitbit Ionic cherche à se positionner à mi-chemin entre les smartwatches citadines et les montres sportives. Mais malgré ses efforts dans le premier domaine, elle souffre d’un portail d’applications encore trop chiche, de fonctionnalités indisponibles en France (le paiement NFC) et d’un affichage de notifications limité qui font de cette montre un appareil insuffisant pour réellement seconder un smartphone. Dans l’univers du sport, en revanche, on apprécie la précision des données qu’elle fournit, l’efficacité de la détection sportive et les quelques options logicielles (workouts et support de Strava). À cet excellent point s’ajoutent une finition très soignée, un écran lumineux et lisible même au soleil, ainsi qu’une application mobile efficace. Si notre opinion est pour l’heure mitigée, espérons que Fitbit nous fasse rapidement changer d’avis en parvenant à enrichir son produit de nouvelles applications, puisque c’est de ce côté que la Ionic pèche réellement.

Article rédigé par
Laure Renouard
Laure Renouard
Journaliste