Originellement pensée pour une cible jeune en quête du meilleur rapport prix-performances, on se souvient des premiers modèles souvent qualifiés de « Flagship Killer ». La marque Poco, derrière laquelle se cache Xiaomi, poursuit son développement avec des tarifs toujours aussi agressifs. L’année commence donc en fanfare avec l’arrivée du Poco X5 Pro, qui vient occuper le si convoité segment du milieu de gamme.
En résumé
Le Poco X5 Pro abrite derrière un design original des composants efficaces et éprouvés. Complet, ce smartphone promet une expérience fluide avec en prime une bonne autonomie et un écran réussi. Un excellent rapport qualité-prix donc, sur le papier.
Note technique
Les plus et les moins
- Fluidité générale
- Bel écran
- Autonomie et vitesse de charge satisfaisante
- Grand-angle efficace
- Interface en net progrès
- Design original…
- … qui ne plaît pas à tout le monde
- Ultra grand-angle moyen
- Caméra macro pas franchement utile
- Pas d’Android 13
- Rendu sonore décevant
Notre prise en main détaillée
Le Poco X5 Pro arrive donc avec des configurations mémoire : 6/128 Go et 8/256 Go pour respectivement 349 et 399 €. Dans ce positionnement tarifaire, il trouvera face à lui, par exemple, le Redmi Note 11 Pro, le realme 9 Pro+ ou encore le Samsung Galaxy A33 5G. Trois couleurs sont également au programme, du classique noir à l’extravagant jaune en passant par du bleu clair. Notre prise en main a été effectuée avec un exemplaire jaune embarquant 8 Go de RAM et 256 Go de stockage, prêté pour l’occasion par la marque.
Design et ergonomie
Comme souvent avec les smartphones de la série Poco, le design ne fait pas vraiment dans le discret… ni dans la dentelle. Cela se ressent essentiellement sur la partie arrière, où se concentre désormais l’essentiel de la personnalité des smartphones, toutes marques confondues. On retrouve ainsi un immense bloc photo accueillant trois caméras, dont deux plus imposantes. Ce bloc est visuellement prolongé par une zone de plastique noir mat qui est occupée, en partie, par un logo Poco couleur alu écrit en gros caractères.
Le reste du dos est en plastique mat jaune. C’est original, mais aussi pratique, car cette finition résiste très bien aux traces de doigt. Bien entendu, les amateurs de discrétion pourront toujours opter pour la version noire. Le jaune a toujours été présent dans l’offre de Poco et on retrouve aussi cette couleur sur le bouton de mise sous tension placé à bonne hauteur sur la tranche droite du mobile, également en plastique. Ce bouton intègre un lecteur d’empreintes digitales très efficace permettant un déverrouillage particulièrement rapide du X5 Pro. Un peu plus haut, la touche de réglage du volume demeure assez facile d’accès.
L’avant du smartphone est occupé à 87 % par un grand écran de 6,67 pouces au format 20/9e. Des caractéristiques identiques à celles du Poco X4 Pro lancé au mois de mars dernier.
La caméra frontale se glisse dans un poinçon central et le tout est placé sous la protection d’une vitre en verre Gorilla Glass 5, avec en prime un film posé en usine. Avec un écran d’aussi grande taille, le Poco X5 Pro est forcément plutôt encombrant, mais cela reste raisonnable grâce à un très bon taux d’occupation de la dalle et à une finesse en léger progrès par rapport à son prédécesseur. Toujours en comparaison avec celui-ci, plus de 20 grammes ont été gagnés. Avec désormais 181 g sur la balance, ce smartphone est par exemple 20 g plus légers que le Xiaomi Redmi Note 11 Pro.
À contre-courant de la tendance actuelle, le Poco X5 Pro propose toujours une prise casque dans sa tranche supérieure, accompagnée d’un port infrarouge. Le smartphone peut accueillir deux nanoSIM, mais pas de carte mémoire. Il n’est malheureusement pas étanche, mais simplement résistant aux éclaboussures.
L’écran
Le grand afficheur du Poco X5 Pro emploie une dalle P-OLED DotDisplay dotée d’une résolution de 1 080×2 400 pixels, soit une densité de 395 ppp. Des données classiques, puisqu’elles sont identiques à celles présentées par le Poco X4 Pro. Même chose pour la fréquence de rafraîchissement, qui peut atteindre la cadence de 120 Hz (240 Hz pour le taux d’échantillonnage tactile). L’utilisateur peut choisir une gestion automatique ou opter manuellement pour une fréquence comprise entre 60 et 120 Hz. La marque annonce une luminosité de 500 nits, 900 nits en pic avec un contraste de 5 000 000:1. C’est moins bien que le Poco X4 Pro, qui était capable d’atteindre respectivement 700 et 1 200 nits.
En attendant les mesures réalisées par le Labo, voici nos premières impressions au sujet de l’écran du Poco X5 Pro : la finesse d’affichage est au rendez-vous et permet de profiter de couleurs plutôt fidèles, surtout si vous prenez quelques minutes pour affiner les réglages dans le menu adéquat. La luminosité, moins élevée sur le papier que celle de son prédécesseur, nous a semblé largement suffisante pour utiliser confortablement ce smartphone, y compris en journée en extérieur.
Qualité audio
Le Poco X5 Pro embarque classiquement deux haut-parleurs, selon une architecture que l’on peut qualifier de dissymétrique puisque mettant en œuvre deux transducteurs différents. Cela crée un son relativement déséquilibré, avec des hauts médiums et des aigus concentrés sur le haut-parleur du haut (ou de gauche selon l’orientation du smartphone) et les fréquences plus basses sur celui du bas. Ce n’est pas franchement agréable, mais suffisant pour suivre un podcast ou une série TV. La puissance est au rendez-vous, mais on note une légère saturation lorsque l’on pousse le volume au maximum. La prise casque filaire ou, le cas échéant, des écouteurs Bluetooth, seront donc plus adaptés à l’écoute de musique.
Le Poco X5 Pro dispose du Dolby Atmos avec une égalisation avancée qui peut être personnalisée ou directement liée à des scènes prédéfinies (rock, jazz, classique…). Il est aussi possible de choisir le type de contenu écouté (vidéo, musique…) ou de laisser le smartphone le faire automatiquement.
Le Labo devrait nous en apprendre davantage sur les qualités audio de ce smartphone.
Performances et interface
Le Poco X5 Pro évolue du point de vue mécanique par rapport à son prédécesseur, apportant une certaine montée en gamme puisque nous passons d’un processeur Qualcomm Snadragon série 6 à un Snapdragon de la série 7. Ainsi, le Snapdragon 695 du X4 Pro cède la place à un 778G qui fait le bonheur de nombreux smartphone depuis sa mise sur le marché.
Cette puce est toujours gravée en 6 Nm, mais elle présente une architecture modernisée plus complexe avec un premier cœur Cortex-A78 cadencé à 2,4 GHz, trois autres cœurs identiques, mais affichant une fréquence de 2,2 GHz, et enfin quatre Cortex-A55 à 1,9 GHz. Associé à 8 Go de RAM dans notre exemplaire de test et à un tout nouveau circuit graphique, ce processeur offre au Poco X5 Pro une excellente vigueur. À l’usage, rien à redire, ce mobile permet une expérience fluide et sans chauffe excessive. Toutes les applications fonctionnent sans problème, y compris des jeux plutôt exigeants. Autant tout vous dire, ce processeur parfaitement exploité devrait suffire à 95 % des utilisatrices et utilisateurs.
Le passage au Labo devrait nous permettre d’être définitivement fixés au sujet de la bonne forme de ce smartphone.
Du côté logiciel, le Poco X5 Pro s’appuie sur un duo formé par Android 12 et l’interface MIUI 14. Première surprise : oui, il s’agit bien d’Android 12 sur le smartphone que nous avons testé, alors que tout le monde pensait que MIUI 14 tournerait uniquement avec Android 13. La marque indique avoir beaucoup travaillé sur l’optimisation et l’allègement général de son interface. Dans tous les cas, comme nous l’évoquions un peu plus haut, cette surcouche réagit très bien. Elle offre de très nombreuses possibilités de personnalisation tout en demeurant simple d’approche. L’interface gagne en lisibilité et le panneau de contrôle est un modèle du genre avec des commandes claires et lisibles. Les progrès sont donc réels.
Mais, une nouvelle fois, Xiaomi nous abreuve d’applications pré-installées, les fameux bloatwares, et ici le constructeur est tout proche de battre le record. Vous trouverez donc des jeux (Dust Settle, Crazy Juicer…), des apps (Opera, Snapchat…) et des sites marchands (AliExpress, Booking…). Il est bien entendu possible de désinstaller tout ce qui ne vous intéresse pas, mais cela vous fera nécessairement perdre du temps. Dommage.
Xiaomi annonce que le smartphone devrait bénéficier de deux années de mises à jour système et de sécurité. Du classique dans cette gamme de prix, mais on aurait pu espérer un peu mieux cependant.
Communications
Avec la plateforme Snapdragon 778G viennent les composants radio équipant ce smartphone, à commencer par le modem 5G. La plupart des bandes de fréquences sont prises en charge. On trouve aussi le wifi 6 et le Bluetooth 5.2. En pratique, cela donne quoi ? Difficile de ressentir à l’usage les limites de ces composants qui sont largement dimensionnés pour tirer le meilleur du réseau mobile en place actuellement.
Pour nous faire une idée plus précise, un passage dans la chambre anéchoïque du Labo s’impose.
Photo et vidéo
Pour la photo, la mise en place sera rapide puisque le nouveau venu reprend tout simplement l’équipement de son prédécesseur. La caméra principale s’appuie ainsi sur un capteur de 108 mégapixels avec des clichés pris par défaut en 12 mégapixels en mettant en œuvre la fameuse et désormais incontournable technologie du pixels binning.
L’optique grand-angle ouvre à f/1,9 et correspondrait à un 26 mm argentique. Le second module est un ultra grand-angle offrant un angle de capture de 120°. Le capteur se contente de 8 mégapixels. Enfin, la dernière caméra se consacre uniquement à la macrophotographie avec un modeste capteur de 2 mégapixels et une mise au point fixe à une distance de 40 mm. Enfin, la caméra frontale est la même que sur le X4 Pro avec un capteur de 16 mégapixels.
Bien entendu, si rien ne change du point de vue matériel, les traitements numériques et les aspects logiciels peuvent fortement jouer sur le rendement de ces différentes caméras. En attendant les tests du Labo, voici quelques mots sur notre expérience photo en compagnie de ce Poco X5 Pro.
En journée, les clichés pris avec le grand-angle sont séduisants, avec un autofocus précis assurant une netteté difficile à prendre en défaut. Les couleurs peuvent toutefois sembler trop fortement accentuées. La dynamique est bonne et le contraste plutôt élevé. Le niveau de détail déçoit un peu par rapport à la concurrence même si, en basculant en 108 mégapixels, les choses s’arrangent sur ce plan, avec cependant des fichiers très lourds. Le smartphone peut avoir un peu de mal à gérer les microcontrastes, notamment face à des éléments complexes tels qu’un feuillage dense.
En basse luminosité, le Poco X5 Pro parvient dans la plupart des cas à réaliser une photo exploitable sur les réseaux sociaux par exemple. En l’ouvrant sur un grand écran, en revanche, le bruit numérique apparaît et on constate une légère sous-exposition. Cependant, ce smartphone est plutôt à son avantage dans ce difficile exercice par rapport aux autres milieux de gamme.
L’ultra grand-angle se montre plutôt décevant. La netteté se dégrade sensiblement lorsque l’on s’éloigne du centre de l’image, bien que cela soit surtout perceptible en utilisant un grand écran. Le piqué est passable, tout comme le rendu des photos de nuit.
La caméra macro est largement dispensable, car il est difficile d’obtenir une photo parfaitement nette et les couleurs sont délavées.
Les selfies affichent en revanche une bonne tenue. Les détails sont bien là, notamment lorsqu’il s’agit de retranscrire le grain de la peau.
La présence d’une mécanique plus puissante explique peut-être la montée en gamme des possibilités du X5 Pro en matière de captation vidéo. En effet, alors que son prédécesseur se contentait du 1080p à 30 images par seconde, le X5 Pro accède désormais à la 4K 30 fps et au 1080p 60 fps. Les vidéos sont fluides et dynamiques avec un niveau de détail intéressant.
Autonomie
Le Xiaomi Poco X5 Pro intègre une grosse batterie de 5 000 mAh, comme son aîné. Celui-ci avait fortement déçu lors de son passage au Labo avec une autonomie de seulement 6 heures et nous avons donc hâte de découvrir comme son successeur se comportera. En attendant, nous pouvons vous dire que, dans le cadre d’une utilisation d’intensité moyenne, le Poco X5 Pro a résisté sans peine à 1,5 jour sans recharge.
La marque fournit un bloc secteur d’une puissance de 67 W. De manière empirique, nous estimons le temps de charge autour d’une cinquantaine de minutes. La mesure ultraprécise du Labo Fnac nous offrira forcément une estimation encore plus juste. Mais, en pratique, ce smartphone affiche une vitesse de charge pleinement satisfaisante. Sans surprise pour un smartphone à moins de 400 €, il faut se passer de la charge sans fil.