Test Labo

Test Labo du Meizu M5 note : une phablette sans relief, mais un bon téléphone

18 août 2017
Par Laure Renouard, Jean-Charles Frelier
Test Labo du Meizu M5 note : une phablette sans relief, mais un bon téléphone

En résumé

Note LABOFNAC

Convenable sur la plupart des points, sans franchement briller sur aucun d’entre eux, le Meizu M5 note se montre en revanche convaincant sur un point crucial pour un téléphone : les performances radio. C’est donc un appareil qui conviendra aux utilisateurs cherchant avant tout un grand écran et un design dans l’air du temps, mais qui ne l’emploieront pas comme appareil photo principal ou console de jeu portable. Il reste toutefois à noter que ce modèle diffère du lot des smartphones Android du moment : doté de Flyme OS, il imposera à ceux qui souhaitent accéder au Play Store et à la suite applicative de Google de réaliser quelques manipulations un peu fastidieuses. Les autres devront se contenter d’un portail de téléchargement un peu brouillon, et qui a une fâcheuse tendance à envoyer des notifications non sollicitées…

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Très bonnes performances radio
  • Lecteur d'empreintes placé sur un bouton cliquable
Les moins
  • Manque de puissance
  • Performances multimédia passables
  • Interface logicielle déroutante

Détail des sous notes

Réseau et connectivité
Écran
Cette note reflète la qualité globale de l'écran
Photo
Cette note reflète la performance de l'appareil à produire des clichés de qualité
Autonomie
Plus la note est elevée et plus le smartphone restera allumé sans avoir à être rechargé.
Performance et rapidité
Un smartphone qui exécute le plus rapidement possible toutes sortes de tâches obtiendra un 10/10
Qualité audio
Cette note reflète de la qualité globale du système audio du smartphone
Note LABOFNAC
Voir sur Fnac.com

Notre test détaillé

Annoncé fin 2016, le M5 note de Meizu gagne une caractéristique d’importance : la compatibilité avec la bande de fréquences 4G 800 MHz, qui faisait défauts aux modèles précédents de la marque. Le smartphone de grande taille se veut ainsi un peu plus haut de gamme que ses prédécesseurs, mais conserve un positionnement tarifaire abordable. Meizu a-t-il trouvé cette année la recette du bon rapport qualité-prix ? Il s’est frotté à nos tests Labo pour prouver sa valeur.

Avant toute chose, revenons sur les caractéristiques de la bête. Le Meizu M5 note, comme bon nombre de smartphone, présente un écran Full HD de 5,5 pouces (IPS). Sous son capot métallique siège un SoC là aussi largement vu chez ses concurrents, le Helio P10 de MediaTek (MT6755) à huit cœurs. Associé à 3 Go de mémoire vive et à 64 Go de stockage, il anime ce mobile tournant sous Android 6.0 Marshmallow. Le smartphone embarque en outre un port microSD, un appareil photo dorsal de 13 mégapixels (ouverture à f/2.2), un autre de 5 mégapixels en façade ainsi qu’une batterie de 4000 mAh. Un lecteur d’empreintes officie sous le bouton du mobile qui, rappelons-le, est compatible avec les trois principales bandes de fréquence 4G utilisées en France, à savoir les 1800, 2600 et 800 MHz. De quoi espérer de bonnes performances radio, ce que nous nous sommes évidemment attachés à évaluer. Place donc au test.

L’ergonomie et le design

Le M5 note propose un design que l’on pourrait qualifier de très classique. Sa coque en métal, très épurée, n’est agrémentée que d’une bande dédiée aux antennes, en haut, et d’un objectif photo rond au dos, surplombant un flash à deux tons. Ses lignes sont pour le reste très sobres, avec des tranches adoucies, mais qui auraient mérité de l’être un peu plus, et un écran 2,5D qui sur lequel le doigt glisse agréablement.

Meizu M5 Note

Avec ses dimensions de 153,6 x 75,8 mm pour une épaisseur de 8,2 mm, le smartphone n’a rien d’un appareil compact, d’autant qu’il pèse tout de même 175 grammes. Néanmoins, ses boutons sont bien placés sur sa tranche droite, et l’on apprécie un certain soin apporté aux détails. En témoignent les petites vis entourant la prise micro-USB (pas de type-C, dommage) sur la tranche inférieure du M5 note. La prise jack est située à côté.

Meizu M5 Note

Dernier point notable, la présence d’un lecteur d’empreintes sur le bouton situé sous l’écran du smartphone. Celui-ci est cliquable, ce qui permet de revenir à l’accueil, et tactile, ce qui correspond au retour en arrière. L’accès au multitâche, quant à lui, n’est matérialisé par aucune touche : pour y accéder, il faut balayer vers le haut depuis la zone située sous l’écran. On a vu plus intuitif.

L’écran

Doté d’un écran IPS de 5,5 pouces affichant une définition Full HD (1920 x 1080 pixels), le Meizu M5 note propose une résolution largement suffisante de 401 ppp. Son écran aurait toutefois pu occuper une proportion un peu plus large de sa façade, puisqu’il n’en recouvre que 71 %. Un chiffre dû à la présence d’un capteur d’empreintes sous cette dalle tactile.

Gamut du Meizu M5 Note

L’écran de ce smartphone s’avère néanmoins passable, sans vrai plus, à son examen plus complet. Il propose un contraste correct, mesuré à 308:5 (1368:1), dans la moyenne des smartphones d’entrée de gamme, et un gamma lui aussi perfectible. Sa colorimétrie est d’ailleurs à l’avenant, avec des écarts ponctuels dans l’affichage des couleurs. On relève ainsi un delta u’v’ moyen de 0,017, où le rouge et le magenta sont les moins fidèles tandis que le bleu et le cyan ont tendance à s’éloigner du signal envoyé. Le vert et le jaune, eux, s’affichent avec exactitude.

Directivité du Meizu M5 Note

Directivité du Meizu M5 note : le blanc à gauche et le noir à droite.

Terminons par les angles de vision du téléphone, là aussi un peu étroits. Dès une inclinaison à 15°, on perd 23 % de luminosité, tandis que 67 % s’envolent à 30°. À 45 % ce sont 84 % de luminosité qui disparaissent : au moins vos voisins de bus auront du mal à espionner vos conversations.

Fidelité des couleurs
6.8
Contraste et progressivité
5
Directivité
5
Densite des pixels
4

L’interface utilisateur

Pas de (bonne) surprise au rayon du logiciel : le M5 note tourne sous Android 6.0 et, en l’absence de mise à jour disponible durant l’été 2017, on peut raisonnablement penser qu’il terminera ses jours sous Marshmallow, la faute très certainement à l’incompatibilité de son SoC avec Nougat. Est-ce pour autant un appareil désagréable à utiliser ? Il ne faut pas aller jusque-là. Cependant, Meizu ne facilite pas là tâche aux utilisateurs habitués aux interfaces Android standard.

Interface du Meizu M5 note

Le M5 note est en effet doté de la ROM FlyMe 5.2. Jusqu’ici, rien de bien original, les terminaux de Meizu ayant toujours présenté cette version de l’OS, généralement très accessible. Quelques-un des titres de Google y étaient alors installés, tels Maps, Chrome ou Gmail, tandis qu’avec le M5 note, la marque chinoise a fait table rase des apps de Mountain View, assumant pleinement son absence de certification Google. Reste que pour retrouver des applications typiques d’Android, il faudra passer par le portail de Meizu, baptisé « Hot Apps », où le Play Store et consorts sont disponibles. On a vu plus pratique, d’autant qu’il faut tout de même installer les Play Services depuis APK Mirror pour en profiter (et en connaître l’existence, donc). Mais les connaisseurs ou ceux qui souhaitent un smartphone dépouillé des titres Google sauront se débrouiller.

Pour le reste, l’interface du M5 note est pour le moins dépouillée. Tout tient sur un seul panneau d’accueil, où seul l’essentiel figure. Un calendrier, un gestionnaire d’emails, des lecteurs de vidéos, de musique, une galerie photo, un gestionnaire de fichiers, une horloge, des thèmes et quelques outils réunis en un dossier (avec calculatrice, météo et autre app de prise de notes) sont au menu. En bas de l’écran sont épinglés l’app d’appel, le navigateur (dont l’icône ressemble toujours autant à celui de Safari), la messagerie et l’appareil photo. Meizu ne propose pas de tiroir d’applications, mêle étrangement icônes rondes et icônes aux formes aléatoires, et propose des raccourcis dans le tiroir de notifications. Original, un toggle permettant d’activer et désactiver à la volée un VPN (à installer manuellement), est inclus.

Les performances

Le Helio P10 du M5 note, positionné en entrée/milieu de gamme, comporte huit cœurs (quatre Cortex-A53 à 1,8 GHz et quatre Cortex-A53 à 1 GHz) et un GPU Mali-T860MP2. Il est associé à 3 Go de mémoire vive, un standard aujourd’hui sur ce type de smartphones. Ce qui lui permet d’afficher des performances à peu près honorables, pourvu qu’on ne lui en demande pas trop.

Comme bien des smartphones à prix contenu, le Meizu M5 note se comporte très bien pour les tâches les plus basiques, avec un temps d’exécution de 75,2 ms et l’affichage de 13 fps. Mais dès lors qu’il est ne serait-ce que légèrement plus sollicité, on passe à 203,4 ms et à l’affichage de 5 fps. Les processus complexes font s’envoler les temps d’exécution à 326,4 ms (3 fps), quand notre palier maximum fait grimper encore ce score à 475 ms. Avec seulement 2 fps affichés, le smartphone est clairement à la peine lorsqu’il est largement sollicité. En revanche, on ne déplore pas de chauffe excessive.

La photo et la vidéo

Avec son positionnement abordable, le M5 note ne laissait pas espérer des performances particulièrement ébouriffantes, notamment en matière de photographie. Dans les faits, son capteur de 13 mégapixels ne produit pas de miracle, et ne conviendra qu’aux usages ponctuels… ou aux mobinautes peu exigeants.

Résolution Meizu M5 Note

Malgré une résolution plus qu’honorable, mesurée à 1403 paires de lignes par hauteur, le smartphone peine à fournir des résultats réellement convaincants en raison notamment de soucis de colorimétrie. Hormis à la lumière du jour, où le delta E reste contenu à 4,7, le M5 note restitue difficilement les couleurs des scènes qu’il capture. À la lumière artificielle blanche (fluo), son dE monte à 7,1 et, pire, à la lumière jaune (tungstène), il s’envole à 11,3. Bref, pour réussir vos clichés, mieux vaudra éviter les photos de nuit, quand bien même sa sensibilité correcte lui permet de produire des clichés lisibles où le bruit reste limité.

Colorimétrie du Meizu M5 Note

À ces couleurs variables s’ajoutent une balance des blancs automatique sur laquelle on évitera de compter, notamment dans les environnements à dominante jaune clair, jaune foncé ou vert clair. Le blanc tirera alors vers le bleu. Notez toutefois que l’application Photo du M5 note comporte un mode Manuel proposant quelques réglages, dont celui de la balance des blancs (mode incandescent, fluorescent, ensoleillé ou nuageux). De quoi améliorer sensiblement les résultats en bout de chaîne. En revanche, évitez d’utiliser le flash, qui a une nette tendance à surexposer le centre de l’image en laissant ses angles dans l’obscurité, et qui manque cruellement de précision.

Balance des blancs du Meizu M5 note

Notez pour finir que l’optique associée à ce M5 note se montre tout juste correcte. Quelques aberrations chromatiques, un peu de distorsion et de vignettage sont à noter, alors que des appareils plus haut de gamme parviennent presque entièrement à s’en affranchir.

Le rendu audio

Sans grande prétention au rayon de l’audio, le M5 note s’en sort néanmoins assez correctement. Il présente ainsi une puissance maximale satisfaisante de 71 dB. Sa réponse en fréquence, pas très équilibrée et manquant de basses, laissera sur leur faim ceux qui espéraient utiliser leur smartphone comme enceinte d’appoint.

Réponse en fréquences des Haut-Parleurs
©Labo Fnac

Côté sortie casque, le M5 note ne produit pas franchement de miracle notammet en raison d’un rapport signal/bruit peu convaincant. Le smartphone compense par de très bonnes performances en linéarité et diaphonie. Sa sensibilité mesurée à 107 mV, en revanche, contraindra l’utilisateur à augmenter un peu le volume pour profiter de sa musique.

Qualité audio
6.3

La qualité de réception (performances radio)

Les efforts de Meizu en matière de communications réseau semblent avoir payé, puisque l’on a ici affaire à un terminal pour le moins efficace. Non seulement il est (enfin) compatible avec les trois principales bandes de fréquences utilisées par la 4G française, à l’exception de la bande 700 MHz à peine disponible dans l’Hexagone.

Quoi qu’il en soit, on relève une excellente sensibilité au réseau mobile, ce qui permet à ce M5 note de le capter même dans les zones peu couvertes. Sa faible directivité lui permet en outre de recevoir sans peine le signal, quelle que soit son orientation.

Communication
9.3

L’autonomie

C’est une petite déception avec le M5 note. Le smartphone, affublé d’une batterie de 4000 mAh, promettait une autonomie record qu’il peine à assurer. Lors de nos tests consistant en l’exécution d’un script JavaScript en continu, tous réseaux coupés et avec une luminosité à 200 cd/m2, le smartphone a tenu 5h45. C’est suffisant pour une journée d’usage, mais pas beaucoup plus. On regrette en outre l’absence de système de charge rapide, d’autant que l’appareil demande environ 3h pour accumuler 100 % de batterie.

Autonomie
2
Temps de charge
03:01:00

Conclusion

Note LABOFNAC

Convenable sur la plupart des points, sans franchement briller sur aucun d’entre eux, le Meizu M5 note se montre en revanche convaincant sur un point crucial pour un téléphone : les performances radio. C’est donc un appareil qui conviendra aux utilisateurs cherchant avant tout un grand écran et un design dans l’air du temps, mais qui ne l’emploieront pas comme appareil photo principal ou console de jeu portable. Il reste toutefois à noter que ce modèle diffère du lot des smartphones Android du moment : doté de Flyme OS, il imposera à ceux qui souhaitent accéder au Play Store et à la suite applicative de Google de réaliser quelques manipulations un peu fastidieuses. Les autres devront se contenter d’un portail de téléchargement un peu brouillon, et qui a une fâcheuse tendance à envoyer des notifications non sollicitées…

Note technique

Détail des sous notes

Réseau et connectivité
Écran
Photo
Autonomie
Performance et rapidité
Qualité audio

L’avis des clients Fnac

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La note des clients Fnac 4.5 (4 avis)
Article rédigé par
Laure Renouard
Laure Renouard
Journaliste
Jean-Charles Frelier
Jean-Charles Frelier
Responsable des tests smartphones, casques audio et lecteurs vidéo