
Marre des sempiternelles rom-coms trop gnangnans ? La rédaction de L’Eclaireur vous a concocté une sélection de comédies romantiques qui bousculent le genre. Des films beaux, émouvants ou décalés qui pulvérisent les clichés tout en célébrant l’amour.
Orgueils et Préjugés (2005)
Le pitch
Orgueils et Préjugés est un film inspiré du roman de Jane Austen publié en 1813. À la fin du 18e siècle, dans un petit village d’Angleterre, l’arrivée de deux jeunes aristocrates bouleverse les histoires de cœur des filles de M. Bennet. Les deux aînées de la fratrie, Jane et Elisabeth, vont découvrir les joies et les affres de l’amour à travers de nombreuses péripéties. L’histoire se concentre notamment sur la relation de la jeune et impétueuse Elisabeth (Keira Knightley) avec le mystérieux M. Darcy (Matthew Macfadyen).
Pourquoi on aime ?
Cette comédie romantique fait partie de mes films favoris, toutes catégories confondues. Elle se démarque par le jeu remarquable des acteurs qui interprètent des personnages aux caractères bien trempés, des dialogues riches et savoureux (à privilégier en VO bien que la VF soit tout à fait acceptable) et des paysages qui donnent envie de nous évader dans la campagne anglaise. En résumé, ce film est à consommer sans modération.
Crazy, Stupid, Love (2011)
Le pitch
Dans Crazy, Stupid, Love, sorti en salles en 2011, John Requa et Glenn Ficarra mettent en scène un Steve Carrell désabusé dans la peau de Cal Weaver, un quarantenaire dont la vie bascule quand sa femme Emily (Julianne Moore) demande le divorce après 25 ans de mariage.À force de le voir fréquenter les bars désespéré, Jacob Palmer (Ryan Gosling), un coureur de jupons aguerri, décide de le prendre sous son aile pour lui apprendre à séduire les femmes etlui faire oublier son ex.
Pourquoi on aime ?
Au-delà d’un casting 5 étoiles (ai-je mentionné Emma Stone, Kevin Bacon et la jeune Joey King ?) qui assure un jeu humain et complice, Crazy, Stupid, Love m’a conquise par son scénario original et profondément drôle. On y découvre une histoire aussi surprenante que touchante, qui parle de l’amour en général, aussi bien amoureux que familial et amical. Moi qui ne suis pourtant pas trop fan de comédies romantiques, j’ai adoré ce film et l’amour sincère et réel qu’il dépeint. Un amour qui touche tous les âges, traverse toutes les épreuves, mais qui survit malgré tout.
Before Sunrise (1995)
Le pitch
Réalisé par Richard Linklater, Before Sunrise est le premier volet de la saga des Before (Before Sunset, Before Midnight). On retrouve Ethan Hawke et Julie Delpy incarnant respectivement Jesse, un jeune Américain et Céline, une étudiante française. Passagers d’un même train, ils se donneront une nuit pour se découvrir et s’aimer, vivant jusqu’à l’aube leur amour éphémère en arpentant Vienne et ses ruelles.
Pourquoi on aime ?
N’étant pas une grande adepte des comédies romantiques, je vous confie que celle-ci m’a réconciliée avec le genre. Elle est d’ailleurs définitivement la meilleure à mes yeux. Munissez-vous de votre meilleur paquet de mouchoirs, et c’est parti pour une histoire d’amour profonde, pure, délicate, le genre qui vous arrache le cœur et vous fait vous sentir vivant. Le tout parsemé de dialogues puissants, de sourires à n’en plus pouvoir, et d’une poésie qui nous tient jusqu’à son dernier vers.
La La Land (2016)
Le pitch
Comédie musicale et romantique imaginée par Damien Chazelle, La La Land relate la rencontre amoureuse de deux artistes passionnés au cœur de Los Angeles. Mia (Emma Stone) rêve de faire carrière à Hollywood, mais son quotidien est surtout rythmé par des auditions peu concluantes. Elle croise un jour Sebastian (Ryan Gosling) qui, dans l’attente d’ouvrir son propre club de jazz, se contente de jouer du piano dans des bars, sans grande conviction. Alors que leurs premiers échanges sont peu cordiaux, leur amour commun pour l’art et leurs ambitions finissent par les rapprocher.
Pourquoi on aime ?
Si ce n’est mon film préféré, La La Land est de loin ma comédie romantique favorite. En abordant la passion amoureuse comme celle artistique, ce long-métrage offre une splendide narration de l’écart entre rêve et réalité. À l’instar de Crazy, Stupid, Love, l’intrigue est merveilleusement portée par Emma Stone et Ryan Gosling dont les interprétationschantées et dansées, sur des musiques composées par le talentueux Justin Hurwitz, procurent inévitablement des frissons. Le tout avec une esthétique plus qu’élaborée et des références cinématographiques assumées, une des spécialités de Damien Chazelle.
Le Nom des gens (2010)
Le pitch
Bahia Benmahmoud (Sara Forestier), jeune femme extravertie, se fait une haute idée de l’engagement politique puisqu’elle n’hésite pas à coucher avec les hommes de droite (les “fachos” comme elle les désigne tous) pour les convertir à sa cause. Elle obtient de bons résultats jusqu’au jour où elle rencontre Arthur Martin (Jacques Gamblin), quadragénaire discret et adepte du risque zéro, dont le métier est notamment de surveiller la propagation potentielle de la grippe aviaire. Bahia se dit qu’avec un nom et une passion pareille pour le principe de précaution, c’est forcément un fasciste. Mais les apparences sont trompeuses, puisqu’Arthur est un fervent socialiste grand fan de Lionel Jospin…
Pourquoi on aime ?
Les rom-coms françaises tombent trop souvent dans les clichés (et la pâle copie de leurs équivalents anglo-saxons), mais quelques pépites viennent régulièrement nous rappeler que le cinéma hexagonal sait lui aussi parler de romantisme de façon originale. Je pense notamment à Mon Inconnue, 20 ans d’écart ou L’Arnacoeur, mais Le Nom des gens est de loin ma comédie romantique française préférée. Le casting est parfait et le couple improbable formé par Gamblin et Forestier fonctionne à merveille (ils seront tous les deux nommés aux César, seule Sara Forestier l’emportera). On a même la chance de voir Lionel Jospin dans son propre rôle, c’est suffisamment rare pour le souligner…
Au-delà des nombreux moments hilarants et du comique de situation (la scène où Bahia part faire ses courses nue à cause de son incapacité à faire plusieurs choses en même temps sans perdre le fil est mythique), le film aborde des thèmes complexes. Réflexion sur l’identité, la mémoire et le poids de l’héritage historique familial sur les enfants, Le Nom des gens est une comédie aussi politique que romantique.
Garden State (2004)
Le pitch
Andrew Largeman (Zach Braff), un aspirant acteur à Los Angeles et la vingtaine dépressive, retourne dans son New Jersey natal (le fameux “Garden State”) après le décès accidentel de sa mère. Il y retrouve ses amis d’enfance, son père psy et castrateur et y fait la rencontre de l’excentrique Sam (Natalie Portman).
Pourquoi on aime ?
En suivant le retour au bercail d’Andrew, à qui l’acteur comique Zach Braff (de la série culte Scrubs) prête sa dégaine d’ado spleenétique, Garden State s’écarte des poncifs mièvres et des personnages aseptisés. Navigant entre mélancolie, humour décalé et atmosphère lo-Fi introspective, ce premier film se démarque des rom-coms traditionnelles. Car au-delà de la jolie histoire d’amour naissante entre Andrew et Sam, Garden State explore des thèmes aussi intimes que le deuil, la dépression et la quête d’identité.
Mais loin de se vautrer dans le pathos, Zach Braff capture avec justesse ces moments de flottement, les silences, les sourires en coin et le coeur qui se met (enfin) à battre un peu plus vite. Rythmé par une BO indie aux petits oignons (The Shins, Nick Drake…), Garden State se savoure comme un petit bonbon doux-amer, loin des comédies sirupeuses bien trop sucrées.
Catherine
Simple comme Sylvain (2023)
Le pitch
Sophia (Magalie Lépine-Blondeau) est professeure de philosophie à Montréal et vit en couple avec Xavier depuis 10 ans. Sylvain (Pierre-Yves Cardinal) est charpentier dans les Laurentides et doit rénover leur maison de campagne. Quand Sophia rencontre Sylvain pour la première fois, c’est le coup de foudre. Les opposés s’attirent, mais cela peut-il durer ?
Pourquoi on aime ?
Depuis quelques années, le petit et le grand écran s’emploient à imaginer des comédies romantiques plus réalistes. De la série Normal People à Un jour, les œuvres nous offrent des histoires intimes, auxquelles on peut s’identifier. Présenté au Festival de Cannes de 2023, Simple comme Sylvain s’inscrit dans cette tendance. Malgré des personnalités et des modes de vie différents, Sophia et Sylvain sont profondément amoureux l’un de l’autre. Une relation complexe, qui permet à la réalisatrice québécoise Monia Chokri d’analyser avec beaucoup de finesse et d’intelligence les relations.
Qu’est-ce que l’amour ? Peut-il survivre aux différences sociales ? À des éducations à l’opposé l’une de l’autre ? En s’employant à répondre à ces questions, Simple comme Sylvain nous permet de nous interroger sur notre propre expérience et nous bouleverse profondément. Un incontournable pour les amoureux de l’amour.
À lire aussi