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80e anniversaire du Jour J : les films pour se souvenir de la Libération

11 décembre 2024
Par Mathieu M.
80e anniversaire du Jour J : les films pour se souvenir de la Libération

Le 6 juin 1944, des dizaines de milliers de soldats anglais, canadiens, américains et français débarquent sur le sol normand. L’opération Overlord, imaginée durant plusieurs années, change le cours de la Seconde Guerre mondiale et contribue à la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Nombre de films et de séries ont abordé cette époque et permettent aujourd’hui de se souvenir d’un débarquement en Normandie spectaculaire à plus d’un titre.

Il faut sauver le Soldat Ryan

Il faut sauver le Soldat Ryan

Le cinéma de guerre a profondément changé avec les décennies. Aux reconstitutions tonitruantes et aux films de patrouilles/commando des années 1950-1960 est venue rapidement s’ajouter une patte cinématographique presque documentaire, jouant sur le réalisme et la représentation graphique de la violence de la guerre. Et c’est à Steven Spielberg qu’on le doit. Avec ses premières minutes, consacrées à la percée de Rangers américains, sur la plage d’Omaha Beach, le 6 juin 1944, Il faut sauver le Soldat Ryan propulse le film de guerre dans une nouvelle ère. Couleurs désaturées, effets audio tonitruants, casting à l’avenant (outre Tom Hanks, le long métrage s’appuie sur Matt Damon, Vin Diesel, Tom Sizemore…) et intimisme de la relation dans le peloton ont marqué les esprits, et inspiré quantité d’épigones, de La Chute du Faucon noir à Nous étions soldats.

Band of Brothers Frères d’armes

Band of Brothers – Frères d’armes

Dans la continuité d’Il faut sauver le Soldat Ryan, Steven Spielberg et Tom Hanks, comme producteurs, ont choisi de revenir sur les grandes dates de la Seconde Guerre mondiale vues par les soldats de l’armée américaine. La première minisérie à émerger de ce projet se nomme Band of Brothers – Frères d’armes, et nous plonge dans l’entraînement puis le déploiement en Europe de jeunes recrues parachutistes. Centré sur les années 1944 et 1945, ce feuilleton suit l’âpreté des combats, l’esprit de camaraderie des soldats, et renouvelle profondément l’approche filmique de la guerre. Réaliste et dramatique, Band of Brothers a fait date, et inventé un format repris depuis par The Pacific L’Enfer du Pacifique et Masters of the Air.

Au-delà de la gloire

Au-delà de la gloire

Injustement mis au placard après sa sortie, Au-delà de la gloire reste l’un des films les plus passionnants sur l’aventure guerrière et la vie de fantassin américain durant la Seconde Guerre mondiale. Suivant, à l’échelle d’un peloton, les existences de quelques hommes au sein de la « Big Red One » (soit la première division d’infanterie), le film se déroule durant tout l’engagement des Américains sur le front Ouest, depuis leur débarquement en Tunisie jusqu’à la victoire finale. Une longueur dans le récit qui offre l’occasion d’approfondir la personnalité du personnage de sergent interprété par Lee Marvin, au cœur de la machine à broyer les âmes qu’est l’armée.

Le Jour le plus long

Le Jour le plus long

Au moment de sa sortie, dans les années 1960, Le Jour le plus long est l’un des plus ambitieux films de guerre jamais réalisés. Plusieurs réalisateurs (un pour les scènes en anglais, un pour les scènes en français, un pour les scènes en allemand), une reconstitution heure par heure et plage par plage du débarquement, des figurants par milliers… Tout concourt à un film gigantesque. Pourtant, c’est à travers des personnages forts, interprétés par des stars de tous horizons (Sean Connery, Bourvil, Robert Mitchum, Richard Burton, John Wayne, pour n’en citer que quelques-uns) que le récit parvient à captiver, suivant en cela le livre originel dont il est l’adaptation, signé du reporter de guerre Cornelius Ryan.

L’Armée des ombres

L’Armée des ombres

Jean-Pierre Melville, cinéaste culte, n’a pas filmé que l’hiératisme nippon d’un Delon en Samouraï ou la solitude d’un Bourvil flic (Le Cercle Rouge). Dans L’Armée des ombres, en s’inspirant de personnages réels, il a signé un grand film sur la Résistance en réemployant les codes de ses propres polars. Paul Meurisse, Lino Ventura et Simone Signoret nous accompagnent dans une descente dangereuse au milieu des réseaux clandestins et des trahisons… De quoi mesurer le travail et les risques encourus par ceux qui ont combattu le nazisme et préparé le débarquement depuis la France occupée.

Lacombe Lucien

Lacombe Lucien

Avant le débarquement en Normandie, la France occupée a connu la division idéologique, et une quasi-guerre civile entre tenants de la collaboration (Milice, Gestapo française, fonctionnaires de Vichy) et résistants. Le choix entre ces camps opposés se retrouve au cœur de Lacombe Lucien, film controversé racontant le parcours d’un jeune homme un peu simplet devenant un collaborateur zélé. Moralement éprouvant, le long métrage de Louis Malle rend compte du contexte sociopolitique des années 1940 et de la cruauté des collaborateurs, au cours d’un récit âpre scénarisé par Patrick Modiano.

Le 6 juin à l’aube

Le 6 juin à l’aube

Réalisé dans les mois qui ont suivi le débarquement, Le 6 juin à l’aube a été le premier documentaire à présenter de manière exhaustive le 6 juin 44 et les jours qui ont suivi sur grand écran. Le film s’attarde notamment sur les conséquences de la bataille de Normandie sur les civils pris entre deux feux durant l’opération Overlord puis les différentes opérations s’étant déroulées dans la Manche et le Calvados. Pédagogique, constitué d’images d’archives militaires et de prises de vue effectuées sur le terrain par l’équipe de Jean Grémillon, le long métrage offre le regard de la société française de l’époque sur des blessures de guerre encore ouvertes alors.

Patton

Patton

Si le général Eisenhower reste le militaire le plus associé au Débarquement, par son rôle de coordinateur en chef des opérations, son homologue le général Patton, par sa faconde, son courage et sa violence, incarne le guerrier yankee typique. Raison pour laquelle c’est à ce dernier qu’Hollywood a consacré l’un des meilleurs biopics de guerre du XXe siècle : Patton. Centré sur l’arrivée de ce vétéran en Tunisie, sur sa rivalité avec Montgomery, sur sa folie qui lui fait perdre le rôle de leader des Américains en Normandie, le long-métrage doit beaucoup à son interprète, George C. Scott, qui suivit le caractère intransigeant du personnage qu’il incarnait, jusqu’à refuser l’Oscar du meilleur acteur que lui tendait l’Académie…

Churchill

Churchill

De nombreux films abordent la vie et l’œuvre de Churchill (Les Griffes du lion, Les Heures sombres, etc.) mais le seul film qui porte le nom du Premier ministre anglais évoque plus spécifiquement ses hésitations quant au Jour J. Interprété par Brian Cox, Churchill nous fait entrer dans les préparatifs du débarquement et dans les coulisses de la politique. Plutôt qu’un biopic, ce film dramatique permet d’avoir un regard plus philosophique qu’historique sur la responsabilité des dirigeants face à la mort possible des soldats, et reste un témoignage important pour tout comprendre du D Day et de ses enjeux post-1945.

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Article rédigé par
Mathieu M.
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