Sélection

Top 10 des meilleurs biopics

17 janvier 2024
Par Lucie
Top 10 des meilleurs biopics

Né à l’époque du cinéma muet, le genre du « biopic » rassemble tous les films qui racontent, de près ou de loin, la vie de femmes et d’hommes illustres ou inspirant(e)s. Pour les acteurs, qui trouvent là une manière de vraiment composer leur personnage, et pour les scénaristes/réalisateurs, ce type d’œuvres représente un beau défi, entre art et histoire. Retour sur 10 biopics emblématiques.

Le biopic star-system : L’Impératrice rouge

L'impératrice Rouge

Les personnages historiques (notamment Napoléon, Jeanne d’Arc, ou les rois et reines d’Angleterre) ont longtemps été le prétexte des films biographiques (ou biopic), notamment au temps du muet. En 1934, l’une des premières grandes stars du parlant Hollywoodien, Marlene Dietrich, devient à son tour l’incarnation d’une grande souveraine du passé, la tsarine Catherine II, dans L’Impératrice rouge. S’inspirant davantage de la légende que de la vérité factuelle, le film déploie une élégance et une direction artistique dignes de l’âge d’or du cinéma américain, offrant à la collaboration Dietrich-Von Sternberg (déjà à l’œuvre sur L’Angle bleu) une véritable apothéose.

Le biopic pour l’Histoire : Ludwig, le Crépuscule des Dieux

Ludwig Viscounti

Chef-d’œuvre de cinéma moderniste, Ludwig, le Crépuscule des Dieux joint une véritable analyse politique et esthétique du XIXe siècle à une rigoureuse chronique du règne de Louis II de Bavière. Visconti dirige Helmut Berger (mais aussi Romy Schneider, qui y reprend son rôle de Sissi) dans une atmosphère crépusculaire, à même de transcrire à l’écran les tourments et les souffrances d’un souverain bavarois amoureux de musique, homosexuel culpabilisé, luttant contre la destitution. Toutes les nuances psychologiques de cette figure historique paraissent dans le (très) long métrage qui fait partie des meilleurs biopics européens de tous les temps.  

Le biopic romancé : Amadeus

Amadeus

Le septième art aime à jouer avec la véracité et la fiction au moment de dépeindre la vie de personnes illustres. Bien des événements de Bohemian Rhapsody, par exemple, ne se sont pas déroulés dans l’ordre présenté dans le film, et certains n’ont même pas eu lieu. Et pourtant, le film a réussi à offrir une vision romancée, bien que fausse, de la vie de Freddie Mercury qui a séduit. Même chose avec Amadeus, chef-d’œuvre de Milos Forman consacré à Mozart, dont le scénario insiste largement sur la rivalité entre le compositeur viennois et son aîné Salieri, alors que celle-ci a été largement exagérée par le mythe entourant l’auteur de La Flûte enchantée. Poussant ainsi le curseur fictionnel très loin, ce film trouve un angle original (et très hollywoodien) pour aborder la vie courte, mais bien remplie, du plus brillant des compositeurs.

Le biopic héroïque : Lawrence d’Arabie

Lawrence d'Arabie

3h47 de film, des milliers de figurants, d’épiques scènes de bataille, des paysages arides superbes… Parfois la vie d’un homme, au cinéma, est affaire de décor et de démesure. Lawrence d’Arabie, de David Lean, relate la vie d’un officier anglais choisissant d’aller convaincre les tribus arabes de combattre les Ottomans durant la Première Guerre mondiale. Chemin faisant, l’officier, incarné par Peter O’Toole, mène une véritable aventure guerrière, humaine, morale. Réussissant à mêler gigantisme et introspection, le long métrage vaut aussi pour son casting somptueux, où surnagent Omar Sharif, Alec Guinness, et Anthony Quinn

Le biopic épique : Gandhi

Gandhi

Débutant par la fin, Gandhi commence par une scène de funérailles homérique, à ce jour le plan de cinéma qui a nécessité le plus de figurants dans toute l’histoire du septième art (300 000 personnes apparaissent à l’écran). Retraçant ensuite tout l’engagement du libérateur de l’Inde, depuis ses premiers pas comme avocat en Afrique du Sud jusqu’à l’indépendance du sous-continent, le film de Richard Attenborough, avec Ben Kingsley dans le rôle-titre, ne cesse de tracer une vision hagiographique du chantre de la non-violence, et qui vaut le visionnage pour son côté monumental. Et son message pacifique.

Le biopic arty : Van Gogh

Van Gogh

Après Minnelli et Altman, c’est Maurice Pialat qui a saisi sur pellicule l’œuvre et la biographie puissantes du peintre le plus célèbre du XIXe siècle, Van Gogh. Le biopic revient sur les tout derniers mois de la vie de l’artiste, passés à Auvers sur Oise. Jacques Dutronc, dans le rôle-titre, excelle à dépeindre ce personnage lunaire, dont l’évocation, à la fois naturaliste et impressionniste, rend compte du caractère indicible de l’âme humaine, à partir d’un de ses représentants les plus tourmentés. Et les plus talentueux.

Le biopic intime : Séraphine

Séraphine

Sorti en 2008, couronné aux Césars 2009, Séraphine a été au troisième millénaire ce que Van Gogh était aux années 1990 : le biopic artistique de référence. Épousant le destin de Séraphine de Senlis, peintre du début du XXe siècle, le film de Martin Provost, porté par l’interprétation cruciale de Yolande Moreau dans le rôle-titre et d’Ulrich Tukur dans celui du collectionneur et mécène Wilhelm Uhde, suit une artiste majeure depuis sa vie de femme de ménage jusqu’à son internement en institution psychiatrique. De fait, avec le Camille Claudel de Bruno Nuytten, il s’agit d’un des plus émouvants  portraits filmiques consacrés à une artiste.

Le biopic 2.0 : The Social Network

The Social Network

On parle « d’histoire immédiate » pour désigner cette partie des sciences humaines qui aborde l’actualité et les figures contemporaine. The Social Network, réalisé par David Fincher à partir d’un scénario d’Aaron Sorkin (À la maison blanche, Newsroom), fait figure de biopic précoce. La vie du créateur de Facebook et actuel dirigeant de Meta, Mark Zuckerberg, a ainsi été filmé alors que l’informaticien n’avait pas vingt-cinq ans. À travers le portrait de ce geek prenant sa revanche sur les enfants bien-nés de Harvard, créant un réseau social innovant et, par là même, révolutionnant notre rapport aux autres, c’est l’entrée dans un nouveau monde numérique que pointait in fine le réalisateur de Fight Club, qui livrait là un film générationnel toujours pertinent quatorze ans plus tard.

L’auto-biopic : The Fabelmans

The Fabelmans

Exercice cinématographique compliqué, l’autobiographie filmique romancée, ou « auto-biopic » a donné quelques chefs-d’œuvre, comme Amarcord ou Le Vieil Homme et l’Enfant. Steven Spielberg, qui avait abordé le thème de la destruction/recomposition de la famille dans nombre de ses films, a choisi d’aborder frontalement l’histoire de sa propre famille dans The Fabelmans. Film sur le cinéma comme refuge pour une âme adolescente tourmentée, le long métrage récapitule et prolonge les obsessions, aussi bien cinématographiques que morales, d’un des rois du septième art.

Le biopic déconstruit : Oppenheimer

Oppenheimer

Chez Christopher Nolan, une histoire ne peut pas être linéaire, même quand elle est vraie. Après avoir éclaté la temporalité d’une reconstitution historique sur Dunkerque, il adopte la même technique avec Oppenheimer, biographie filmée du célèbre physicien américain. De l’avant-guerre à la chasse aux sorcières, en passant par l’élaboration de la première bombe atomique, le film réussit à tenir ses promesses de biopic (raconter par le menu la vie d’un homme célèbre) et de divertissement, à travers de nombreux procédés cinématographiques efficaces et innovants.

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Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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