Alors que le désormais bien connu Barbenheimer incarne la rivalité cinématographique de l’été entre l’égérie de Mattel et la bombe de Nolan, il est bon de se souvenir des nombreuses oppositions entre deux blockbusters ayant dû paraître dans les salles obscures le même jour. Phénomène plus courant aux États-Unis du fait d’un calendrier plus uniforme, plusieurs longs-métrages auraient aussi pu se voir affubler d’un sobriquet illustrant leur amusante opposition.
Barbie et Oppenheimer – (18 juillet 2023) France
Sûrement le phénomène cinématographique le plus marquant de l’année, la confrontation entre les deux blockbusters Barbie, de Greta Gerwig, et Oppenheimer, de Christopher Nolan, n’a cessé de défrayer la chronique depuis l’annonce de leur sortie simultanée. Les tonalités diamétralement opposées de ces deux œuvres ont paradoxalement entraîné leur rapprochement. Entre Barbie, une comédie pétillante idéale pour l’été, et Oppenheimer, un biopic de 3h aux lourds enjeux, rien ne prédestinait ces films à se rapprocher. C’était sans compter sur un public toujours plus imaginatif qui s’est fait un malin plaisir à lier ces deux œuvres sous le sobriquet de « Barbenheimer ». Donnant ainsi lieu à une avalanche d’images et de contenus en tout genre, faisant presque office de marketing gratuit pour les deux films. Une rivalité bonne enfant qui aura payé, puisque les deux longs-métrages connaissent un colossal succès. En particulier Barbie, qui permet à Greta Gerwig de devenir la première réalisatrice au monde à dépasser le milliard de dollars de recette.
Buzz L’éclair et Elvis – (22 Juin 2022) France
L’an dernier se tenait un duel au sommet entre deux grands blockbusters. Pixar et son film Buzz L’éclair se frottait à Warner Bros avec son biopic Elvis. Un duel exclusivement français puisque les deux films sont sortis le 22 juin sur notre territoire et avec quelques jours de décalages aux États-Unis. Si Elvis a su marquer son public grâce à la mise en scène nerveuse et frénétique du réalisateur bien connu Baz Luhrmann, Buzz L’éclair n’a, hélas, pas fait l’unanimité. En effet, en dépit d’une animation parfaite et d’une histoire originale, le long-métrage souffre d’un manque d’audace dans les aventures du ranger de l’espace que l’on espérait un brin plus spectaculaires. Tandis qu’Elvis ne manque pas d’user, voire d’abuser, de toutes les excentricités possibles pour faire honneur à la star internationale qu’il met en scène.
Toy Story et Casino – (22 novembre 1995) – États-Unis
Cette fois encore, ce sont deux films bien différents qui se sont disputés le box-office il y a près de 25 ans maintenant. Toy Story des studios pixar, et Casino de Martin Scorsese étaient disponibles dans les salles obscures le même jour aux États-Unis. Bien qu’ils aient tous les deux été acclamés par la critique, ce sera Toy Story qui se démarquera aux yeux du public, du fait de sa grande qualité, mais aussi et surtout parce qu’il fut le tout premier film entièrement réalisé en images de synthèse. Toy Story a représenté un véritable bouleversement dans le monde de l’animation, en plus d’être le plus grand succès au box-office mondial de 1995 avec ses 400 millions de dollars.
Heat et Jumanji – (15 décembre 1995) – États-Unis
L’année 1995 fut riche en duel puisqu’un mois après avoir vu s’affronter Toy Story et Casino, le mois de décembre opposait deux films cultes avec d’un côté Jumanji, l’aventure familiale fantastique avec Robbin Williams, et de l’autre Heat, film de braquage sombre réalisé par Michael Mann avec au casting Robert de Niro et Al Pacino. Encore aujourd’hui, ces deux longs-métrages font office de références dans le monde du cinéma et l’ont marqué lui, ainsi que l’année 1995. Jumanji perdure encore aujourd’hui dans l’imaginaire collectif ainsi que dans les idées des studios, la preuve avec les films Jumanji : Bienvenue dans la Jungle, sorti en 2017 et sa suite en 2019 Jumanji : Next Level, avec en tête d’affiche, Dwayne Johnson.
Blade Runner et The Thing – (25 Juin 1982) – États-Unis
Ces deux mastodontes se sont également disputés le box-office le 25 juin 82. La surprise ici est que les deux longs-métrages, aussi emblématiques soient-ils, n’ont pas su séduire la critique à leur sortie. Entre les avis mitigés sur Blade Runner oscillant entre : « films trop lent » ou « visionnaire » et les mauvais retours sur The Thing qualifié de : « film le plus détesté de tous les temps » du fait de son cynisme et de ses nombreuses scènes crues, les deux œuvres ont mis du temps avant d’atteindre le statut de film culte qu’on leur connaît aujourd’hui. En particulier pour Blade Runner qui a eu droit à une suite en 2017 avec Blade Runner 2049.
Shining et Star Wars : L’Empire contre-attaque – (21 mai 1980) – États-Unis
Petite déviation ici puisque les deux films ne sont pas officiellement sortis le même jour, mais toujours est-il que le public a pu en découvrir dans la même journée L’Empire Contre-attaque dans les salles, ainsi que Shining de Stanley Kubrick en avant-première dans une dizaine de cinémas à travers le pays. Que dire de ces deux films sinon qu’ils ont indéniablement marqué le 7e art. Encore aujourd’hui, beaucoup mentionnent ces films comme des modèles impérissables. Entre le plus grand film de science-fiction de son temps, et le film d’horreur d’un réalisateur connu du monde entier, nous ne pouvons qu’imaginer l’engouement que ce « duel » a suscité. Néanmoins, le chef d’œuvre de Stanley Kubrick n’a rien pu faire face au rouleau compresseur que représentait Star Wars 5 (à cette époque appelé Star Wars 2) et ses 530 millions de dollars amassés.
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