Place aux émotions, à toutes les émotions, avec cette belle sélection de romans poche à paraître en ce mois de novembre. Des frissons avec quelques romances dont on attendait la suite avec impatience. De l’effroi avec des romans glaçants sur de sombres périodes de l’histoire. Du rêve, bien sûr, et de l’aventure avec des récits qui libèrent l’esprit et nous font voyager.
13 à table ! 2026 – 12ème édition – Collectif (Pocket)
Voici un livre de poche qui fait du bien : tous les bénéfices de 13 à table !, recueil de nouvelles écrit bénévolement par des stars de la littérature française, sont reversés aux Restos du Cœur. Concrètement, ce sont 5 repas qui peuvent être financés pour l’achat de ce livre. Cette année, le thème choisi est : « Quelle bonne idée ! ». Nul doute qu’autrices et auteurs auront été bien inspirés. Vous découvrirez 13 nouvelles exclusives proposées par Valérie Perrin, Michel Bussi, Philippe Besson, Raphaëlle Giordano et bien d’autres. Pour de beaux moments de lecture, et une action solidaire pleine de sens.
La librairie des livres interdits – Marc Levy (Pocket)
Celles et ceux qui taxent Marc Lévy de doux rêveur ou d’auteur de romans d’amour n’ont pas lu La librairie des livres interdits. Certes, une histoire d’amour se fait jour entre un homme assoiffé de vengeance et une femme au lourd passé. Elle s’esquisse, mais elle cache une toute autre affaire. Mitch est libraire, et dans son pays, une loi interdit toute une liste de livres pour leur supposé pouvoir de subversion. Le libraire fait circuler des ouvrages interdits sous le manteau, avant d’être dénoncé et emprisonné. C’est envers le procureur que Mitch nourrit ce désir de vengeance qui l’obsède. Marc Levy parvient à conserver fraîcheur et légèreté malgré les sujets parfois très lourds donc il est question. Sujets d’autant plus lourds qu’ils résonnent de façon assourdissante avec l’actualité politique américaine.
La fileuse de verre – Tracy Chevalier (Gallimard)
Du 16e au 21e siècle, de la peste moyenâgeuse au Covid contemporain, Tracy Chevalier nous plonge dans la vie si particulière des verriers de Murano. Confetti d’Italie, l’île fait face à Venise la Sérénissime. Si cette dernière se développe autour du commerce, Murano préserve jalousement son artisanat : souffler le verre est une affaire d’homme. Mais lorsque tout s’effondre, c’est Orsola Rosso qui reprend les rênes et file le verre pour fabriquer des perles. Tracy Chevalier prend le parti narratif de faire traverser les siècles aux mêmes personnages principaux. Un procédé qui, s’il étonne d’abord, permet d’élaborer une longue fresque de Murano et de sa riche voisine, entre moments de gloire et périodes de crise. La fileuse de verre est une saga passionnante qui jette un admirable pont vers le passé.
L’or maudit – Tome 2 – Mireille Calmel (Pocket)
Le trésor des Templiers ne cesse de nourrir les fantasmes littéraires… Depuis Alexandre Dumas et son Comte de Monte-Cristo, d’autres auteurs se sont intéressés à cette légende. Mireille Calmel se l’approprie à son tour dans L’or maudit tome 2 et y mêle aux Templiers le funeste destins des Cathares au 14e siècle. C’est un véritable thriller historique qui s’achève avec ce second tome, et les aventures de Margaux trouvent un point final après un enchaînement de situations dramatiques. L’autrice nous transporte dans l’obscurantisme médiéval avec une grande agilité et parvient à créer une galerie de personnages tout à fait attachants. L’or maudit des Templiers devrait rester comme l’une sagas les plus marquantes et réussies de Mireille Calmel.
The Empyrean – Tome 2 : Iron flame – Rebecca Yarros (Hugo Poche)
Retour à l’école pour le personnage de Violet Sorrengail, qui fait son entrée en deuxième année de dragonnerie à Basgiath, l’académie de la guerre. C’est une surprise puisque ses débuts ont été pour le moins difficiles, comme le savent les lecteurs de Fourth Wing, premier volume de la série. Mais ils savent aussi que l’adolescente est opiniâtre, une qualité qui lui sera fort utile pour la suite de son apprentissage. Amitié, haine, respect, amour : les sentiments évoluent et sont scrutés à la loupe. Rebecca Yarros prend le temps d’expliciter les relations entre les personnages (oui, le roman est très épais !) et le voile est levé sur un certain nombre de mystères. Iron flame s’inscrit dans la continuité du premier volet de The Empyrean, et il semble impossible d’attendre pour commencer le troisième tome, une fois la dernière page refermée.
Dreamland billionaires – Tome 3 : Final offer – Lauren Asher (Hlab Éditions)
Il y a de la romance dans l’air à Lake Wisteria… Ce petit coin de nature sert de décor au dernier tome de la saga Dreamland billionaires, l’histoire de trois frères milliardaires en prise avec leurs problèmes affectifs. Après avoir dépeint les aventures de Declan et de Rowan, il est temps pour le petit dernier des frères Kane d’affronter ses démons : l’échec d’une carrière sportive, l’échec d’une relation amoureuse sabotée et un talent certain pour succomber à toutes les addictions. Callahan se voit obligé par le testament de son grand-père à côtoyer celle qu’il a lâchement quittée, le temps d’un été. Un été pour se donner une nouvelle chance d’être heureux, enfin. Avec Final offer, Lauren Asher pose un point final à une trilogie romantique décidément bien menée.
Boucher – Joyce Carol Oates (Points)
Associé à l’image de couverture, le titre, Boucher, fait froid dans le dos. Et ce n’est qu’un début. Joyce Carol Oates est connue pour sa superbe plume, tranchante et précise. L’autrice met son talent au service d’un récit proprement glaçant : les exactions d’un docteur en médecine américain du 19e siècle, Silas Weir, qui consistent à opérer (disons-le, torturer et mutiler) les pensionnaires de l’asile dont il a la charge sur l’autel de la connaissance scientifique. Le récit, sous forme du journal fictif de Weir, empêche la mise en distance et rend le propos encore plus brutal. Un sentiment renforcé lorsqu’on sait que le livre est tiré d’une histoire vraie, et que les faits mentionnés sont étayés par de nombreux documents d’archive. Boucher est une lecture qui marque, peut-être pour toujours.
Ces maux que nous taisons – A.J. Broochmitt (Hugo Poche)
Si vous aimez les romances, et que vous avez un faible pour les fictions en milieu hospitalier (par exemple si vous connaissez par cœur les 20 et quelques saisons de Grey’s Anatonmy), alors Ces maux que nous taisons est le roman qu’il vous faut. A.J. Broochmitt vous a concocté une intrigue entre deux chirurgiens, Erine et Soren, qui se rencontrent alors que chacun cache comme il le peut douleurs et secrets. Et si l’amour grandit, rien n’est simple lorsque des sentiments moins flamboyants, comme la mélancolie ou la culpabilité, viennent jouer les trouble-fête. Au delà de l’histoire d’amour, l’autrice explore la psychologie des personnages, abordant notamment des sujets de santé mentale. Une jolie lecture qui montre qu’il est parfois possible de réparer les cœurs brisés.
La sage-femme de Berlin – Anna Stuart (J’ai Lu)
1961. L’Allemagne se reconstruit après la guerre. A l’est, Ester est infirmière. L’enfer d’Auschwitz est derrière elle ; elle en a ramené un bébé, Olivia, dont la maman a été exterminée. Elle a pourtant eu un enfant pendant son internement, mais la petite fille lui a été enlevée. Au début des années 60, Olivia se met en quête de cette enfant disparue. A Berlin, une jeune fille subit la violence d’un père tortionnaire. Après La sage-femme d’Auschwitz, l’autrice britannique Anna Stuart écrit l’histoire d’une nouvelle génération qui doit elle-aussi faire face à une situation politique délétère. Dans un format collector, La sage-femme de Berlin est roman choral passionnant qui ravira les amateurs et amatrices d’histoires et d’Histoire.
Médée – Rosie Hewlett (Hauteville)
Depuis Euripide, la figure mythologique de Médée fascine et effraie. Rejetée par sa famille, Médée est une jeune femme pétrie de pouvoirs magiques, qu’elle va utiliser pour aider Jason mais aussi pour assouvir sa vengeance, semant la mort et la destruction, même parmi ses propres enfants. L’autrice britannique Rosie Hewlett est passionnée par la mythologie. Son tout premier roman était d’ailleurs consacré à la Gorgone Méduse. C’est maintenant le mythe de Médée qu’elle explore dans ce récit à la première personne qui donne une dimension hautement psychologique aux faits atroces dont s’est rendue coupable la magicienne.
