Du fantastique à la science-fiction, du romantisme au naturalisme, du roman historique au polar, la littérature anglaise couvre tous les genres. De nombreux chefs-d’œuvre ont émergé dans ses rangs, faisant de quelques livres britanniques certains des plus grands best-sellers de tous les temps. Voici une vingtaine de ces œuvres fondamentales.
Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll, 1865
Classique de la littérature enfantine, Alice aux Pays des Merveilles nous fait suivre l’arrivée d’une jeune fille dans un univers magique, peuplé de créature de rêves. Outre ce royaume, qui a été transcrit de manière colorée par le cinéma et l’animation lors d’adaptation ultérieure, l’inventivité de Lewis Carroll se mesure à ses créations langagières et à sa réécriture de contes. Avec son humour nonsensique et son sens du spectaculaire, l’écrivain a en outre inspiré toute la vie culturelle anglaise, des Monty Python au rock.
Frankenstein de Mary Shelley, 1818
Sous-titré « le Prométhée moderne », Frankenstein s’inspire en effet de la mythologie grecque. Il a aussi donné au XIXe siècle un mythe inédit, démiurgique et technique, qui anticipe les questionnements posés par la révolution industrielle. La genèse organique de la créature de Frankenstein, son incarnation subite, sa vengeance par rapport à son créateur, reste le prélude des questionnements éthiques qui courent encore aujourd’hui, dans la génétique ou la robotique. Mary Shelley, dans un style romantico-gothique tout à fait approprié, réussit à nous divertir autant qu’à nous interroger dans ce classique de la littérature fantastique.
Dracula de Bram Stoker, 1897
La popularité de l’ésotérisme, de la magie, et de l’occultisme ne s’est jamais démentie dans tout le XIXe siècle en Angleterre. Dracula, de Bram Stoker, s’il appartient au genre fantastique, traduit ce grand intérêt, doublé d’une passion de la littérature pour les figures du passé. Réinventant le mythe du vampire, l’auteur devait connaître une longue postérité, en donnant à cette créature démoniaque ses principales caractéristiques actuelles, toujours usitées dans la fiction, de Buffy à Twilight !
L’étrange cas du Dr. Jekyll et Mr. Hyde de Robert Louis Stevenson, 1886
Court et efficace, L’étrange cas du Dr. Jekyll et Mr. Hyde a fait entrer ses personnages principaux dans le langage courant pour désigner le caractère très lunatique que peut adopter une personnalité. Le roman de Stevenson suit en effet l’enquête menée par un notaire sur les parallèles entre la vie d’un philanthrope et de mystérieuses exactions commises dans Londres. Cauchemardesque tout en étant crédible, ce roman a fait date dans l’histoire du fantastique britannique.
Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë, 1847
Les Hauts de Hurlevent démarre par le parcours d’un bohémien recueilli encore enfant par un chef de famille. Éconduit par l’une des filles de ce brave homme, le héros, Heathcliff, entreprend de se venger. Sa cruauté, ainsi que celle qui gagne d’autres membres de sa maison d’adoption, est l’un des éléments les plus spectaculaires de ce roman d’Emily Brontë superbement écrit et qui donne envie de se promener (seul(e) de préférence) dans la campagne anglaise !
Les Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer, 1400
Proche du Décameron de Boccace que Pasolini adapta également au cinéma, Les Contes de Canterbury recueille une vingtaine de contes. Tour à tour grivoises, mythologiques, chevaleresques ou agraires, ces légendes, narrées par des pèlerins présents dans une auberge, constituent l’un des plus importants ensembles de récits de la fin du Moyen-Âge. Sous la plume de Geoffrey Chaucer, c’est toute l’essence de la culture européenne de l’époque qui se trouve rassemblée, entre exaltation religieuse et situation tragi-comique aux frontières de la scatologie.
Hamlet de William Shakespeare, 1603
Difficile de parler de littérature anglaise sans évoquer Shakespeare, source d’inspiration de toute la culture anglo-saxonne depuis des siècles. Dans Hamlet, le dramaturge choisit la vengeance d’un fils pour écrire l’une des pièces les plus noires de son répertoire. Brillant par ses répliques (dont le fameux « To Be or not to be : that is the question »), son caractère fantastique, le texte reste un classique de la poétique Anglaise… et se laisse toujours découvrir sur scène avec autant d’étonnement.
Ulysse de James Joyce, 1922
D’une difficulté de lecture légendaire, Ulysse de James Joyce est un sommet de la littérature de la modernité. Empruntant à d’autres langues que l’anglais certains de ses champs lexicaux, l’auteur a créé un monde complètement décalé. D’une intrigue simple, autour du trajet de Leopold Bloom et Stephen Dedalus à Dublin, l’écrivain tire tout à la fois une réécriture de L’Odyssée d’Homère et un modèle de livre qui suit le flot de conscience des personnages. Un monument !
Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, 1890
Le grand dandy de la littérature anglaise s’est essayé avec brio au roman fantastique. Le Portrait de Dorian Gray voit Oscar Wilde imaginer le parcours d’un homme obsédé par son rajeunissement. Le héros éponyme doit en effet laisser son âme vieillir et se salir pour conserver sa beauté physique. Amoral et particulièrement terrifiant, ce roman sur les apparences reste une référence pour tous les amateurs d’élégance… et de cauchemar.
Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, 1726
Inspiré à Jonathan Swift par une mauvaise expérience boursière, les Voyages de Gulliver embarquent le héros éponyme dans un voyage satirique en divers territoires imaginaires. Tour à tour nain dans un pays de géants puis titan dans une contrée de Lilliputiens, l’homme multiplie les déconvenues dans des « nations » utopistes et dystopiques. Toutes sont autant d’occasions pour l’écrivain de parodier la société anglaise de son époque, et d’exprimer une philosophie de vie, inspirée des Lumières, qui reste toujours aussi pertinente pour les lecteurs d’aujourd’hui.
De grandes espérances de Charles Dickens, 1861
Pauvreté, violence, rejet… Les thèmes chers à Dickens sont au cœur d’un roman comme De grandes espérances. Suivant la vie de Pip, qui raconte son histoire à la première personne, ce livre nous emmène dans les méandres de l’âme humaine, le héros ayant rencontré un forçat et devant osciller toute sa vie entre l’amour et la haine, la richesse et le dénuement.
1984 de George Orwell, 1949
Modèle du genre dystopique, 1984 relate l’existence d’un fonctionnaire chargé de la désinformation dans un régime totalitaire dirigé par Big Brother. Abordant le thème de la surveillance généralisée, de la paranoïa, de la résistance et de la désobéissance, le roman le plus célèbre de George Orwell reste un classique absolu, inspiré à son auteur par les différentes dictatures qui ont émergé dans le monde au XXe siècle.
Mrs. Dalloway de Virginia Woolf, 1925
Par son intrigue, sa forme, son thème, Mrs. Dalloway est l’un des premiers grands romans anglais à appartenir à la littérature moderne. Autour de la journée de Clarissa Dalloway, un vaste tableau de la vie londonienne et de l’existentialisme se déroule sous nos yeux de lecteur, tandis que certains souvenirs affleurent dans l’esprit de l’héroïne. Ce roman de l’intériorité et de l’altérité, chef-d’œuvre de Virginia Woolf a fait l’objet d’une méta-adaptation au cinéma sous le titre The Hours.
Robinson Crusoé de Daniel Defoe, 1719
S’il y avait un livre à emmener sur une île déserte, ce serait sans doute Robinson Crusoé. Ce récit de la survie d’un naufragé sur une vague étendue de terre dans l’Atlantique, et de sa rencontre avec un indigène nommé Vendredi, reste le chef-d’œuvre du roman d’aventure anglais classique, aux côtés des Voyages de Gulliver.
Les Piliers de la Terre de Ken Follett, 1986
Régulièrement cité comme l’un des meilleurs romans historiques de tous les temps, Les Piliers de la Terre a porté Ken Follett au pinacle. Ce pavé sur la construction d’une cathédrale durant le XIIe siècle est riche de multiples thématiques. Les intrigues imbriquées de ce grand récit, à la fois politique, religieux et moral, ont fait de ce livre fourmillant un classique incontournable.
Le Livre de la Jungle de Rudyard Kipling, 1894
Lyrique et enlevé, le recueil de nouvelles autour de l’histoire de Mowgli et d’animaux parlants de la jungle indienne qu’on appelle Le Livre de la Jungle est un vrai modèle de littérature pour enfants ayant une portée pour les adultes. Par rapport aux nombreuses adaptations qu’il a connues, le texte original continue d’exercer une certaine fascination : on y voyage au pays de Shere Khan, Baloo, Bagherra et de « petit d’homme », en découvrant les autres récits de ce monument.
Le Monde perdu de Conan Doyle, 1912
Premier ouvrage du cycle « Challenger », Le Monde perdu reste le plus célèbre. Il met en scène la découverte d’un plateau d’Amérique du Sud peuplé de dinosaures vivants. Témoignage de l’engouement pour le livre d’aventures au début du XXe siècle (qui se manifeste en France avec Jules Verne), le roman d’Arthur Conan Doyle a notamment inspiré Jurassic Park !
Orgueil et Préjugés de Jane Austen, 1813
Indépendante, intransigeante et forte, Elizabeth Bennet figure parmi ces grandes héroïnes romanesques de la littérature anglaise qui ont traversé le temps. Dans Orgueil et préjugés, ce personnage nous fait découvrir la rigueur morale de la société britannique de la fin du XVIIIe siècle. Tout à la fois drôle et tragique, cet ouvrage sur le rôle social du mariage consacre la plume de Jane Austen, très en avance sur son époque !
Jane Eyre de Charlotte Brontë, 1847
Roman autobiographique, Jane Eyre a permis à Charlotte Brontë d’entrer dans l’Histoire de la littérature anglaise et mondiale. En narrant le parcours d’une orpheline devenant la gouvernante d’un noble, et tombée amoureuse de ce dernier, la plus romantique des sœurs Brontë dépeint avec une grande perspicacité la société de son temps et la place des femmes dans un monde gouverné par les hommes.
Le Mariage du Ciel et de l’Enfer de William Blake, 1793
Livre prophétique et mystique, Le Mariage du Ciel et de l’Enfer réunit quelques-uns des textes les plus importants de l’œuvre poétique de William Blake. En particulier, des aphorismes très imagés viennent donner au lecteur une vision particulièrement sombre et évocatrice de l’Enfer.
Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad, 1925
Les cinéphiles en savent quelque chose : Apocalypse Now provient d’Au cœur des ténèbres, un envoutant roman de Joseph Conrad. Narrant le récit de la remontée d’un fleuve d’Afrique par un marin britannique, cette plongée dans les profondeurs de la jungle et de l’âme humaine ne laisse pas indifférents ses lecteurs. Style et construction des personnages ont en effet forgé ce court roman jusqu’au-boutiste et édifiant, qui narre notamment la mégalomanie de Kurz, un « méchant » immortalisé à l’écran par Marlon Brando.
Le Chien des Baskerville de Conan Doyle, 1905
Le plus fameux des quatre romans consacrés à Sherlock Holmes par Conan Doyle, Le Chien des Baskerville, apparaît comme l’un des plus réussis. Avec son atmosphère lugubre, emplie de brouillard, et son argument (Holmes et le docteur Watson cherchent à résoudre le meurtre de Charles Baskerville, sur fond de légende surnaturelle), il reste l’un des monuments de cette saga hors du commun, ancêtre de toute la littérature policière d’aujourd’hui !
Le Crime de l’Orient-Express d’Agatha Christie, 1934
S’inspirant d’un fait divers réel (l’enlèvement du fils de Charles Lindbergh), Agatha Christie a bâti l’un de ses meilleurs romans à énigme avec Le Crime de l’Orient-Express. Hercule Poirot, le policier fétiche de l’autrice anglaise, y cherche le coupable de l’assassinat de Samuel Ratchett, un homme d’affaires américain tué à coups de couteau dans une voiture-lit. Son enquête, et bien entendu ses conclusions, ont fait la réputation de cet ouvrage plein de rebondissements !