Les bons plans DVD et Blu-ray reviennent dans l’opération Vidéothèque idéale, du 20 septembre au 4 décembre, pour nos longues nuits d’automne. 600 titres cultes, et incontournables du 7ème art pour parfaire votre collection. Avec en prime un livre de 364 pages dédié aux sagas majeures et aux réalisateurs immanquables. On a sélectionné pour vous des titres incontournables des années 1900 à 2020, à avoir dans votre vidéothèque idéale.
Le voyage dans la lune (1902) – Georges Méliès
Inspiré de l’œuvre de Jules Verne et de H.G Wells Le Voyage dans la lune de Georges Méliès est un petit ovni pour l’époque. Bien qu’il ne dure que 15 minutes (une prouesse pour l’époque) il est considéré comme le premier film de science-fiction. Tout en carton et maquette à la main, on s’y croirait (surtout quand le vaisseau aluni !). Un début en noir et blanc (une version restaurée en couleurs image par image existe également), muet… Ce voyage marque sans conteste les débuts d’une révolution artistique. N’oublions pas que la première projection des frères Lumière date de 1895, qu’il faut remettre dans son contexte d’époque et des moyens.
Metropolis (1927) – Fritz Lang
Précurseur de son temps, Fritz Lang a imaginé notre futur très proche (2026), mais heureusement pour nous, son Metropolis, n’a rien de factuel. A moins que le système dénoncé ne reflète que grossièrement ce qu’il se passe depuis des siècles. La majorité pauvre travaillant pour une minorité de nantis. Un système d’exploitation qui va mener à la révolte par un Androïde, à l’intelligence non artificielle, transformée en femme de conviction. Un combat d’une main de fer, tel un syndicaliste résolu qui va renverser la vapeur de ses temps pas si modernes. Une œuvre majeure qui fête presque ses 100 ans d’existence. Si sur le fond on ne peut que le saluer, le talent artistique concis d’une époque où les moyens tels qu’on les connait aujourd’hui rendraient l’œuvre beaucoup plus anecdotique. On peut aussi saluer cette vision bien sordide mais concrète d’une idée non évolutive de la société. Avant-gardiste sur tous les fonds, Metropolis en a inspiré plus d’un, et peut même vanter son approche féministe.
Les temps modernes (1936) – Charlie Chaplin
Charlie Chaplin maitre de l’autodérision et de la satire sociale, nous livre avec Les Temps modernes, une nouvelle œuvre démontrant toute l’étendue de son talent. Lui qui n’en n’est pas à son coup d’essai n’a pas peur de dire sur grand écran et de dénoncer les injustices de la classe populaire et dans ce cas, ouvrière. Nul besoin de dialogues quand la forme est aussi bonne, quiproquo à la chaine et gag à répétition, cette satire des conditions de travail est un régal pour les yeux. Autant dire que l’œuvre de Chaplin est mémorable sur bien des aspects surtout dans les contextes politiques dans lesquels ils ont été tournés.
Citizen Kane (1941) – Orson Welles
Premier long métrage pour Orson Welles, et un Oscar du meilleur scénario (co écrit avec Herman Mankievicz, frère de Joseph Mankievicz) pour Citizen Kane. Commençant par la conclusion, on remonte le film en tentant d’élucider le dernier mort, du dernier souffle de Charles Foster Kane, Rosebud. L’intrigue est lancée et l’enquête peut commencer. Au-delà de son scénario, l’image et l’approche en flashback sont novateurs pour l’époque. Un polar biographique en noir et blanc, ou les images parlent mieux que les mots. Un classique dont on parle encore 80 ans plus tard, cela déjà tout dire.
Fenêtre sur cour (1954)– Alfred Hitchcock
Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock est l’un des classiques du genre, les plus apprécié du grand public. Huis-clos oppressant comme Hitchcock sait si bien les faire. On participe au voyeurisme de L.B Jeffries (James Stewart) reporter, contraint de rester chez lui avec une jambe cassée. Une situation qui est loin de lui plaire, lui qui a pour habitude de bouger sur le terrain. Il va alors mettre toutes ses compétences de photographe au profit de l’immeuble d’en face. Pour s’immiscer à travers l’objectif dans la vie des gens. Convaincu que l’un des habitants a tué sa femme, il ne lui en faudra pas plus pour que le journaliste en lui ne se remette au travail.
La Dolce vita (1960) – Federico Fellini
Federico Fellini, le maître à l’italienne, se paye la démesure du cinéma (Italien ici mais qui pourrait s’appliquer au reste du monde) avec La Dolce vita, ou comment le destin des starlettes du moment se décline sur une décennie, à l’aube des années 60. Coutumier lui-même de l’exubérance du succès et de la vie nocturne, il était très bien placé pour dénoncer les travers et les enjeux de la gloire. Et c’est à travers Marcello Mastroianni, journaliste en proie au doute sur ses convictions politiques, poétiques et religieuses qu’il va pouvoir démontrer sa propre analyse de la vie.
2001 Odyssée de l’espace (1968) – Stanley Kubrick
2001 Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick est l’une des références qui signe un tournant majeur pour tous les futurs films se déroulant dans l’espace. Une expérience viscérale qui définit l’humanité dans son simple appareil. Un classique d’une beauté à couper le souffle qui se joue au rythme de l’espace, calme et apaisant avec une bande son mémorable. 2001 interroge et nous laisse à la fois fascinés et perplexes, dans sa recherche de la vérité, avec des questions sans réponses. Mais c’est aussi la volonté de Kubrick, de nous faire réfléchir à bord du Discovery, sous l’œil attentif de Hal 9000, l’ordinateur doué d’intelligence artificielle bien plus dangereuse qu’elle n’y parait. Une œuvre sidérale qui nous fait relativiser sur l’existence même et 50 ans plus tard nous laisse toujours certaines interrogations en apesanteur.
Taxi driver(1976) – Martin Scorsese
Taxi driver est par excellence le film culte des années 70, signé Martin Scorsese. En plein contexte de la période électorale, on y suit la déchéance de Travis (Robert De Niro), chauffeur de taxi à New York. Insomniaque, paranoïaque et curieux, il tente de changer son allure solitaire en s’intéressant à une assistante parlementaire, qui va à l’encontre de ses convictions. Mais ses avances rejetées et son quotidien malsain revenant comme un automatisme vont le muter de plus en plus dans la violence et la perversion qui finissent par rythmer son quotidien. Une tranche de vie d’un citoyen lambda, préparé et entrainé au pire qui, en justicier de l’ombre, veut à son échelle résoudre la corruption qui règne autour de lui. Une œuvre majeure et incontournable qui marque aussi les débuts de Jodie Foster.
Elephant Man (1980) – David Lynch
Adapté des mémoires de Frederick Treves, où on rencontre le médecin en charge de Mr. Joseph Merrick. David Lynch nous plonge au cœur du cirque ambulant dans lequel évolue celui que l’on appelle encore aujourd’hui l’Elephant Man. Interprété par John Hurt, la créature âgée de 21 ans est aperçue par le chirurgien Treves incarné par Anthony Hopkins, qui va tout faire pour l’éloigner de la foule désireuse de s’en mettre sous la dent tout en lui prodigeant les soins qui lui seront nécessaires à sa survie. Bien décidé à en apprendre plus sur sa condition physique qu’il n’aurait jamais vu dans les livres de médecine. A travers la fascination et la perversion du personnage, David Lynch humanise la bête comme individu singulier.
Retour vers le futur (1985) – Robert Zemeckis
Premier volet d’une trilogie incontournable, Retour vers le futur de Robert Zemeckis est un petit bijou de technologie. Un film d’aventure comme beaucoup d’autres à cette époque, mais inégalé. Une trilogie qui nous fait inévitablement replonger en enfance. Alliant humour, innovations techniques et un duo d’acteurs que l’on ne pourrait dissocier (Michael.J Fox et Christopher Lloyd). Tout simplement un chef d’œuvre qui presque 40 ans plus tard nous donne toujours autant le sourire. Si l’on pouvait remonter le temps à bord de la Delorean, nul doute que l’on retournerait en 1985, pour côtoyer de plus près Marty McFly, Doc et toute la famille Tannen dans une guerre futuriste extraordinaire. Une trilogie à travers trois époques bien distinctes qui ne prend pas une ride.
Edward aux mains d’argent (1990) – Tim Burton
Le chef d’œuvre de Tim Burton, Edward aux mains d’argent présente un ami pas comme les autres. Edward (Johnny Depp), humain préfabriqué par son inventeur, et enfermé dans un château qui surplombe la ville. Il se voit contraint de se mêler à la civilisation lorsque son créateur meurt. N’étant pas complètement terminé dans son élaboration, il se retrouve avec des ciseaux tranchants en guise de mains. Il est rapidement adopté par la communauté, pour laquelle il va se rendre très utile. Mais la fascination ne dure qu’un temps, et lorsqu’il faudra pointer du doigt un coupable pour tout et dénoncer, c’est toujours lui qui prendra. Un conte fantastico-gothique, tout en fragilité, finesse et poésie, sur la différence et l’acceptation de l’autre. Rempli de personnages brillants et attachants, ce film est sublimé par les décors, des idées uniques et une bande son signée Danny Elfman, reconnaissable parmi toutes. Un lancement de carrière pour Johnny Depp avec qui Burton formera un duo incontournable. Edward s’invite au cœur de nos foyers pour notre plus plaisir, et pour cela on ne remerciera jamais assez les ambassadrices Avon !
Basic Instinct (1992) – Paul Verhoeven
L’inspecteur Nick Curran (Michael Douglas) enquête sur un meurtre ultra violent perpétré au pic à glace, et qui dans les faits, ressemble mot pour mot à ceux utilisé dans les livres à succès de l’écrivaine Catherine Tramell (Sharon Stone). Il n’en faut pas plus à l’équipe chargée de l’enquête pour faire le lien entre le meurtre et son auteur. Mais les preuves ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être, surtout si l’alibi tient la route et que la principale suspecte, bien qu’adepte des relations sauvages et hyper sexualisée, n’inspire rien de meurtrier. Pourtant tout dans ce film transpire et inspire à l’instinct primal et sauvage. Et c’est aussi toute sa réussite auprès du grand public. Culte dans ses scènes que l’on ne présente plus, Basic Instinct de Paul Verhoeven est le thriller sulfureux par excellence des années 90 qui marque un tournant majeur dans l’industrie hollywoodienne.
Requiem for a Dream (2000) – Darren Aronofsky
Si le cinéma de Darren Aronofsky s’est largement simplifié au fil des années, Requiem for a Dream marque définitivement son ascension, avec cette descente aux enfers digne des plus grands cauchemars. Y est présentée la société de consommation Américaine dans toutes ses répercutions personnelles. Des rôle de premier cru pour Jared Leto et Jennifer Connely, qui vont propulser leur carrières déjà bien lancées. Un couple d’accro à la drogue et au sexe, et parallèlement Ellen Burstyn y joue la mère, elle aussi accro aux petites pilules du bonheur. Aronofsky a beau sublimer le visuel, avec des intermèdes de vue sur la mer, ce requiem pour la survie n’a rien d’un rêve.
Minority Report (2002) – Steven Spielberg
Adapté de la nouvelle du même nom de Philip.K Dick (1956), précurseur de son temps comme dans beaucoup de ses œuvres. Minority Report de Steven Spielberg est le plus représentatif de sa filmographie fantastique. Un condensé d’action et d’aventure futuriste, qui sied à merveille à Tom Cruise. Dans un futur proche, le système judiciaire sera capable d’arrêter les criminels avant qu’ils ne commettent un délit. Une prévention qui se retourne contre le chef du projet, lui–même accusé d’un futur crime qu’il n’a pas encore commis. Prêt à tout pour prouver son innocence, une course contre la montre est enclenchée afin de trouver la faille dans ce système si prisé. Prenant, maitrisé et très distrayant, ce film n’a rien de minoritaire, mais bien au contraire.
Inception (2010) – Christopher Nolan
Inception de Christopher Nolan est de loin le film que l’on peut voir et revoir avec plaisir afin d’y découvrir de nouveaux éléments de l’intrigue. Leonardo DiCaprio et Cillian Murphy jouent à cache-cache dans les différentes strates de l’inconscient. Entre maitre et disciple inconsciemment soumis à l’exercice, on se balade avec eux dans cet univers. D’une beauté et d’une maitrise subjuguante, Nolan s’amuse jusqu’à la dernière seconde du film quitte à rendre son public sur sa faim. Ce n’est peut-être sa plus grande œuvre mais graphiquement, c’est un grand moment de cinéma.
Gone Girl (2014) – David Fincher
Fidèle à sa ligne de conduite, David Fincher livre une pièce maitresse dans sa filmographie, très bien filmé, avec une colorimétrie qui le caractérise. Cette Gone girl, adaptée des Apparences de Gillian Flynn, ne vous laissera pas indifférents. Nick (Ben Affleck) et Amy (Rosamund Pike) forment le couple modèle et parfait en apparences. Seulement, quand Amy disparait, tous les soupçons se portent sur le mari, accusé du pire. Une enquête ouverte qui va dévoiler les secrets les mieux gardés d’un mariage parfait. Manipulation, paranoïa, ambiance froide et électrique… tous les ingrédients sont là pour donner des sueurs froides aux spectateurs. Si on ajoute à cela une performance incarnée ou possédée de son actrice principale qui signe son rôle le plus fou à ce jour, on obtient l’un des meilleurs thrillers psychologique de la décennie.
House of Gucci (2021) – Ridley Scott
House of Gucci de Ridley Scott retrace l’évolution de la maison de luxe Italienne, Gucci. On y retrouve Adam Driver en Maurizio, héritier de la famille Gucci, et Lady Gaga en sa future femme. Entre polar, drame et romance Toscane, Ridley Scott retranscrit parfaitement les années 70, jusqu’à la bande son qui donne le ton. Scott joue sur le paradoxe de l’exubérance de la famille avec une mise en scène juste et finement menée. Le film s’appuie volontairement sur le rôle de Gaga, qui va s’immiscer corps et âme dans cette famille et marquer l’avenir d’une marque mondialement reconnue. Une embarcation impeccable dans l’univers impitoyable du luxe, au cœur d’une famille encore plus influente que la marque elle-même.