En vingt-et-une éditions, la plus belle compétition de football au monde a eu le temps d’offrir des moments particuliers et de transformer les carrières de tous ceux en ayant fait la beauté. L’édition 2018 a permis à quelques petits nouveaux de marquer leurs noms dans le marbre et d’accéder au panthéon du sport. Héros du passé ou d’un futur tout proche, il est grand temps d’en apprendre plus sur leurs histoires.
Mbappé, le petit prince, Luca Caioli & Cyril Collot
Sur le front de l’attaque bleue, beaucoup ont prédit au jeune prodige de Bondy (Seine-Saint-Denis) un futur auréolé de récompenses en pagaille. Et tout s’est réalisé cet été avec l’Équipe de France… Le joueur du PSG, le petit prince, a éclaboussé la compétition de son talent. Le secret n’est plus gardé, le monde est aussi au courant.
Ce livre, édité par Marabout et écrit par Lucas Caioli et Cyril Collot, retrace l’immense ascension d’un titi parisien, du centre de formation de Monaco à l’équipe nationale. L’occasion de nous rappeler que la précocité de l’attaquant est inégalable et rarement vue dans l’histoire du football. Un an avant de connaître sa première sélection, le jeune Kylian était en effet rarement utlisé par l’entraîneur de l’ASM et inquiet pour son avenir. Et puis la fusée a décollé, aussi rapidement que ses prises d’appuis sont fulgurantes.
Ce livre est idéal pour appréhender le phénomène et il est accessible dès l’adolescence, l’ouvrage n’entrant pas dans les détails les plus insoupçonnés et se contentant de relater, de façon efficace, l’histoire extraordinaire du kid de Paris.
À noter que dans la même collection, existe des ouvrages sur Neymar, Pogba ainsi qu’Antoine Griezmann.
Thierry Henry, seul au sommet, Philippe Auclair
Spécialiste du foot anglais depuis de longues années, nul doute que Philippe Auclair connaît parfaitement Thierry Henry, véritable légende outre-manche, peut-être même plus qu’en France, cherchez l’erreur. Il faut dire que la majorité de la carrière du meilleur buteur de l’histoire de l’Équipe de France s’est déroulée à Londres, au club d’Arsenal (dont il est également le meilleur scoreur de tous les temps).
Malgré ses succès sportifs, l’ancien gunner a toujours eu un caractère singulier qui a joué parfois en sa défaveur dans l’hexagone au début des années 2000. L’épisode de la main contre l’Irlande en 2009 lui a valu un lynchage en règle et c’est au final toute son histoire qui prend place dans un décor clair/obscur.
Son rapport à la plus prestigieuse des compétitions au monde est passionnel, lui qui a marqué 3 buts pendant l’édition 1998 en France à seulement 20 ans et 3 autres pendant l’édition 2006, dont celui de la victoire contre le Brésil en quart de finale dans un match de légende. À ce moment-là, il était bel et bien Seul au sommet.
Ma vie, Pelé
Celui qui, encore aujourd’hui, est présenté comme le meilleur footballeur de l’histoire, le « Roi », a marqué l’histoire du ballon rond comme aucun.
Champion du monde à trois reprises (1958, 1962, 1970) et pour la première fois à seulement 17 ans, la gloire du club brésilien de Santos est aussi celle de la sélection auriverde. Pelé remplissait les stades, déchaînait les foules, hantait les gardiens adverses… Tout cela avec toujours une profonde humanité et une conscience sociale, comme lors de ce moment où, buteur pour la 1000e fois de sa carrière (une barre quasi-impossible à atteindre), il dédicaça son exploit à tous les jeunes brésiliens dans la difficulté des favelas et de la pauvreté.
Lire Pelé, ma vie, c’est aussi comprendre pourquoi le Brésil est considéré encore de nos jours comme LE pays du football, là où chaque match est une fête et où le ballon rond est, peut-être encore plus qu’ailleurs, une passion en même temps qu’un échappatoire pour des millions de jeunes.
Mes prolongations, Bixente Lizarazu
Membre de la meilleure défense que l’Équipe de France ait connu, celle de 1998, le latéral gauche était un indéboulonnable, un gage de confiance. Pas forcément le plus grand (1,69m), il compensa toute sa carrière par une volonté de fer et une technique très au-dessus de la moyenne, surtout pour un défenseur.
Mais Bixente Lizarazu, ce n’est pas seulement ce titre de champion du monde en 1998, c’est aussi une carrière passée dans une institution du football mondial, le club allemand du Bayern Munich puis, plus tard, une reconversion parfaitement réussie, lui qui commente les matches de l’Équipe de France en tant que consultant depuis des années.
Enfin et avec un nom comme le sien, il était difficile pour le basque de ne pas évoquer ses racines. Il donne beaucoup d’importance à sa région d’origine et s’implique d’une manière plus générale dans l’écologie.
Neymar, un roi à Paris, Luca Caioli
À seulement 26 ans, Neymar va disputer pour la deuxième fois la plus grande compétition de football. Quand on est l’un des trois meilleurs joueurs de la planète et que l’on vient du pays du football, le Brésil, rien d’anormal à ce que l’on soit très, très attendu.
L’ancien de Santos, comme son illustre prédécesseur Pelé, porte sur lui tout le poids des espoirs d’un peuple non-content d’avoir déjà remporté cinq fois le trophée de champion du monde. Il faut dire qu’il possède déjà 83 sélections, un nombre incroyable à un si jeune âge.
Neymar, un roi à Paris revient en profondeur sur l’impact marketing de l’arrivée du joueur star dans la capitale en analysant la galaxie de l’auriverde, tout ce que son image représente. On apprécie que, derrière une vision purement économique, l’aspect sportif soit mis en avant pour parler du talent balle au pied du jeune homme et de son amour indéfectible pour le maillot jaune de son pays.
Derrière le sourire, Antoine Griezmann
Particulièrement atteint par la défaite en quart de finale contre l’Allemagne en 2014, la nouvelle coqueluche du football français veut transformer les larmes de tristesse aperçues ce jour-là en larmes de joie.
Il faut dire que depuis 2014, Antoine Griezmann est devenu le vrai leader d’une sélection par ailleurs très talentueuse, ce qui en dit long sur le niveau d’un joueur de classe mondiale. 2018 est définitivement son année, lui qui a empoché une Coupe d’Europe avec son club et un titre mondial avec l’Équipe de France.
Une chose est certaine, le joueur formé à la Real Sociedad se bat, comme il l’a toujours fait. De ses échecs successifs pour séduire les centres de formation des grands clubs français à ses échecs répétitifs en Coupe d’Europe, Griezmann se raconte. Trop petit et chétif quand il était jeune, pas assez gagnant pour certains, l’actuel joueur de l’Atletico de Madrid n’a pas eu le début de carrière que l’on pourrait imaginer, au vu de son talent, de son côté beau gosse et de sa cote de popularité en général. On comprend donc pourquoi, d’un coup d’un seul, ce livre s’intitule Derrière le sourire. Une vraie confession de 300 pages, un régal.
Ma vérité, Maradona
Été 1986, le monde du football est en fusion comme tous les 4 ans. Cette fois-ci, c’est le Mexique qui organise l’événement planétaire, mais c’est un argentin qui va survoler la compétiton. Son nom ? Diego Armando Maradona, aussi connu sous le nom de « El pibe de oro ».
Ce que l’on retient de son tournoi dessine parfaitement le personnage : mi-ange, mi-démon. Face à l’Angleterre en quart de finale, il inscrit « le but du siècle » en partant de sa propre moitié de terrain pour effacer toute l’équipe anglaise (y compris le goal) et marquer. Dans le même match, il inscrit un des buts les plus controversés de l’histoire en déviant dans les filets un ballon de la main.
Les problèmes de Maradona, notamment avec la drogue, sont aussi connus que son talent et c’est aussi cela dont il est question dans Ma vérité. Entre fausses croyances et légendes de comptoir, le génie argentin fait le tri et évoque également les différentes étapes de sa carrière, de Boca Junior à Naples en passant par Barcelone. La langue de bois n’est pas la spécialité de la star et on s’en aperçoit très rapidement dans ce livre.
Cristiano Ronaldo, la biographie, Guillem Balague
Personnalité clivante s’il en est, Cristiano Ronaldo est en fait beaucoup plus humain qu’on ne peut le penser. Moqué dans sa jeunesse pour son accent provincial (il vient de Funchal, sur l’île de Madère), hyper timide, boutonneux… CR7 n’a pas toujours été cette machine de guerre que l’on voit sur les terrains tous les week-ends. En fait, il aurait pu tout arrêter tant la pression lisboète était forte pour un garçon de seulement 11 ans, l’âge de son arrivée dans la capitale portugaise.
Le talent était là, mais il a su le transformer en quelque chose de spécial, d’unique, au contact d’entraîneurs de légende comme Alex Ferguson. Le mancunien d’alors devint vite ballon d’or, champion, égérie mondiale… Au Real Madrid depuis presque 10 ans, il en est une icône respectée.
Dans sa biographie, il n’est pas tant question de ce qu’il a déjà gagné mais de ce qu’il veut encore remporter. Après la consécration européenne avec sa sélection, le lusitanien ne veut qu’une seule chose : la renommée mondiale. À 33 ans, ce sera sa quatrième et (certainement) dernière chance. Pas mal pour un « provincial ».
Ma vie pour une étoile, Aimé Jacquet
« Muscle ton jeu Robert ! » : cette phrase vous évoque forcément (ou pas) quelque chose. Il y a 20 ans, l’auteur de cette citation ne le savait pas encore mais il allait devenir peu de temps après le premier coach français à devenir champion du monde. Aimé Jacquet sera à jamais lié à l’Équipe de France et pourtant, que ce fut compliqué au début… Cible des journaux nationaux (et plus particulièrement d’un célèbre quotidien sportif), Jacquet a eu la force nécessaire pour continuer là où tant d’autres auraient abdiqué.
Au final, l’histoire est belle pour cet ancien joueur pro devenu entraîneur par amour du jeu. Pas forcément le meilleur tacticien que le monde du football ait connu, Aimé Jacquet était en revanche un formidable meneur d’hommes, capable de vous hérisser le poil en un discours, de faire partir ses joueurs à la guerre avec lui le temps de 90 minutes.
Ma vie pour une étoile est une ode à l’amour du ballon rond, le vrai, et une douce piqûre de rappel de France 98, 20 ans après.
Mon histoire, Andrès Iniesta
Joueur de génie porteur d’un flambeau spécial, celui des artistes du football comme le sont les Pirlo, Xavi, Zidane… Iniesta reste en revanche largement sous-médiatisé. Qui connaît vraiment ce milieu de terrain au physique somme toute banal ? Peu de personnes, trop peu.
Membre du FC Barcelone depuis les catégories de jeunes, Iniesta est surtout le héros qui offra à l’Espagne son premier titre de champion du monde en 2010, qui plus est dans une prolongation irrespirable. Petits, les fans de foot s’imaginent marquer en finale pour leur pays, mais rares sont ceux qui arriveront un jour à accomplir cet exploit. Lui l’a fait, malgré toute la panoplie du citoyen lambda, avec sa petite taille, sa calvitie précoce et son teint translucide. Ce natif de la province d’Albacete dans le centre de l’Espagne a en effet prouvé tout au long de sa carrière que le talent n’était pas physiquement décelable, et que la magie sur le rectangle vert était reservée à tout le monde, grand, petit, fin, musclé.
Ce qu’il restera d’Iniesta, Mon histoire le décrit bien : un amour profond pour le jeu et une certitude, celle que les artistes du football ont encore leur place dans un sport demandant toujours plus d’efforts, de force et de taille.
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