
À peine débarquée dans la sphère musicale, la jeune artiste Miki fait déjà beaucoup parler d’elle. Entre ses clips « faits maison », ses punchlines affirmées et son univers perché, elle s’impose véritablement comme un ovni. Son premier EP, intitulé « Graou », confirme sa stature ultra-prometteuse. Alors, pourquoi agace-t-elle les boomers ?
Qui n’a pas entendu parler dernièrement du phénomène Miki devait sûrement être en pleine retraite au fin fond d’un monastère tibétain, ou sur un bateau ayant pris le large. Car la jeune franco-coréenne de 26 ans fait inexorablement parler d’elle partout où elle apparaît. Que ce soit sur les réseaux sociaux – qu’elle maîtrise à merveille, ou sur scène. Un step supplémentaire a été franchi avec la sortie de son premier EP, Graou, qui va finir de concrétiser tous les espoirs placés en elle.
Une notoriété soudaine qui aura d’abord suscité un certain agacement, les théoriciens du complot et les haters planqués derrière un pseudo doutant de la crédibilité artistique de la jeune pousse. Certaines mauvaises langues remettraient ainsi en doute l’authenticité de ce côté « Do It Yourself » qu’elle utilise dans ses chansons, et surtout dans ses créations visuelles, n’y percevant qu’un habile plan marketing de maison de disque finement huilé…
Pourtant, la jeune artiste a bel et bien roulé sa bosse. Elle avait ainsi posté ses pérégrinations sur son profil Instagram – qu’elle a rapidement supprimées par la suite. On l’y découvrait en voyage à Corée du Sud, sur la trace de ses ancêtres, avec pour but un apprentissage méticuleux des machines et des expérimentations sonores, bien initié en cela par l’excellent artiste musicien Jacques.
On avait pu également la voir en live pour les Inouïs du Printemps de Bourges au Petit Bain à Paris en début d’année 2023. Incroyable mais vrai : plus aucune des chansons qu’elle avait interprétées ce soir-là ne sont aujourd’hui disponibles sur les plateformes. Elles ont toutes totalement disparues ! Une manière pour Miki d’attiser sûrement la curiosité de son auditoire, et de renforcer ce petit côté mystérieux qu’elle aime à cultiver…
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Reste que la force de ses chansons – qu’elle diffuse une à une avec parcimonie – devrait terminer de convaincre ses détracteurs. Car Miki parle vrai et s’adresse principalement à une jeunesse qui se reconnaît dans ses textes écrits à la première personne, dans un style à la fois léger et parfois acerbe. Tout cela donnera ce premier essai, Graou, un EP regroupant sept chansons singulières de son répertoire.
Dans Scorpion ascendant Scorpion, elle balance tranquillement des punchlines (« Pas d’panique si j’me fous moi-même la trique. J’vais pas cliquer sur ton dick pick mec. À part si c’est artistique mais c’était pas artistique ») et ose narrer une anecdote vécue avec des champignons hallucinogènes (« Un jour, j’ai pris des champis avec ma mère, moi j’étais fly, et elle a bé-ger »).
Des expériences personnelles dont elle s’amuse à donner certains détails croustillants dès qu’on l’entraîne sur ce terrain à la première interview venue.
« À 19 ans, j’ai bloqué sur un mec, 19 mois pour qu’il me sorte par la tête… ». Autre extrait tiré d’Échec et mat à la mélodie entêtante, devenu d’ailleurs une vraie trend sur TikTok où tout un chacun s’amuse, au travers d’une vidéo, à raconter sa propre expérience amoureuse dans l’esprit de la chanson.
Elle devient néanmoins plus profonde et intime dans ses mots quand elle évoque certains souvenirs émanant de son père sur Motherlode, preuve en est qu’elle sait aussi se faire plus grave et profonde.
Bref, une artiste mi-ange, mi-démon, jamais là où on l’attend, qui imposera son style unique lors d’une grande tournée à travers le territoire français dans les prochains mois. Elle passera notamment par plusieurs festivals dont We Love Green début juin, l’excellent Biches Festival ou encore les Solidays en uin, puis à l’Olympia en apothéose le 10 octobre 2025.
La déferlante Miki va s’abattre sur vous, et vous n’en sortirez probablement pas indemne…