Décryptage

The Big Lebowski : pourquoi c’est culte ?

11 août 2023
Par Lucie
The Big Lebowski : pourquoi c’est culte ?

Si les frères Coen ont signé nombre de chefs-d’œuvre multi-récompensés, de Barton Fink à No Country for Old Men, The Big Lebowski, sorti en 1998 et réédité en Blu-ray 4K le 16 août, est sans doute l’un de leurs films les plus cultes. Enfilez votre peignoir et partez à la rencontre du Duc !

Pour la réputation de ses auteurs

Coen Brothers

© REUTERS/David McNew

Si The Big Lebowski a eu un tel écho au moment de sa sortie en salles il y a déjà 25 ans, c’est surtout parce qu’il est la quintessence de ses créateurs, Ethan et Joel Coen. Depuis 1984 et Sang pour sang, ils ont écrit et réalisé quelques-unes des pages les plus audacieuses du cinéma américain, par leur manière de mêler drame noir et situations absurdes, personnages décalés et violence abrupte. Ils sont même passés au cap supérieur en obtenant trois prix au Festival de Cannes de 1991 pour Barton Fink, dont la Palme d’or.

Un succès confirmé par Fargo en 1996, considéré par nombre de critiques comme leur meilleur film à ce jour, porté par six nominations aux Oscars. C’est dire si leur film suivant est attendu par une communauté de fans de plus en plus large. C’est dans ce contexte qu’apparaît comme le messie The Big Lebowski, point d’orgue de l’univers des frères Coen.

Pour son histoire totalement folle

Les deux auteurs aiment placer des personnages ordinaires, issus de l’Amérique profonde, dans des histoires qui les dépassent. Ici, the Dude (ou le Duc en français), un chômeur invétéré, fan de bowling et se faisant agresser chez lui par deux voyous qui le prennent pour son homonyme, un millionnaire paraplégique. Pire, on lui vole son tapis, seul objet auquel il tient. Mais lorsque l’épouse de son homonyme est enlevée, c’est à lui que l’on confiera de remettre la rançon. Et les ennuis ne feront que commencer…

Bande originale hétéroclite (Bob Dylan, Mozart, Nina Simone et les Gipsy Kings se succèdent sans temps mort), compétitions de bowling sous substances hallucinogènes, nihilistes allemands, vol de slips, fouine farceuse et explosion soudaine de violence, The Big Lebowski semble suivre la voie ouverte par Quentin Tarantino quelques années auparavant, à coups de grandes tirades existentialistes ponctuées d’hémoglobine.

Pour ses personnages improbables

The Big Lebowski ne serait rien sans son personnage éponyme. The Dude, parfaitement campé par Jeff Bridges, est un fainéant indécrottable. Il ne fait que siroter ses cocktails de White russians, fumer de la marijuana et chérir sa boule de bowling. Rien d’autre. Il traîne en robe de chambre et en bermuda toute la journée et ne voit que ses amis, de patentés losers aussi doux-dingues que lui : le vétéran de guerre soupe-au-lait Walter (interprété par John Goodman) et le trop naïf Donny (Steve Buscemi). Les autres comédiens s’en donnent également à cœur joie, dans des personnages éloignés de tout ce qu’ils ont fait auparavant, de Julianne Moore en femme fatale à Philip Seymour Hoffman, en passant par John Turturro en as du bowling prétentieux.

 TheBL

The Big Lebowski est depuis littéralement devenu culte. Le flegme du Duc a été si prégnant qu’une religion parodique a vu le jour en 2005 aux États-Unis, le dudéisme, avec plus de
250 000 membres inscrits dans les années 2010. Elle vise à vivre une existence paisible, paresseuse et sans attaches matérialistes. Ou quand la fiction devient réalité…

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Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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